Ce billet narre comment Carl Gottlieb Guichard devint Quintus Icilius par dérision, ou en hommage à un hypothétique centurion de César, la carrière que fit Quintus Icilius au service du roi de Prusse Frédéric II, et comment l’érudition et la science de l’Antiquité des hommes du XVIIIe siècle influencent les débats sur les tactiques guerrières de leur temps, avec la crise de la phalange et le retour de la légion.
« Je plaindrais le général qui à présent voudrait faire du Romain ou du Carthaginois dans une bataille. »
Charles Joseph, prince de Ligne (1735-1814), in Mémoires et Mélanges Historiques et Littéraires. Paris, A. Dupont, 1827. Vol.3, p.15
Une carrière de centurion au XVIIIe siècle
Une nuit de mai 1759, pendant la Guerre de Sept ans, dans le camp de l’armée prussienne, une querelle d’érudition oppose le roi Frédéric II à un de ses officiers, un capitaine sans emploi précis du nom de Carl Gottlieb Guichard (1724-1775). La conversation roulait sur la conduite exemplaire d’un centurion de la Xe légion à la bataille de Pharsale (48 avant J.-C.). Ce centurion, voyant l’armée de Pompée sur le point de prendre César de flanc, adopte de suite l’ordre oblique, faisant échouer la manœuvre. L’ordre oblique qui avait fait le succès du thébain Épaminondas contre les Spartiates à Leuctres en 371 avant J.-C. et la victoire de Frédéric contre les Autrichiens à Leuthen deux ans auparavant consiste à déséquilibrer l’ennemi par l’attaque d’une aile renforcée tout en lui dérobant l’autre aile autour d’un pivot. Et le roi d’ajouter : « Un homme habile, ce centurion Quintus Icilius ! ». « Certes, mais que votre majesté me pardonne, son nom était Quintus Caecilius » répond Guichard. Le roi persiste dans son opinion, Guichart n’a pas le bon goût de modifier la sienne. Le lendemain, il revient livre en main prouver à Frédéric qu’il a raison. « Voyez, votre majesté, Quintus CAEcilius ». Le roi lui rétorque : « Eh bien, vous, vous serez Quintus Icilius, en tout cas ». Et il fait donner à « l’officier-érudit » Guichard un brevet de major sous le nom de Quintus Icilius. La source de Guichard n’a pas été retrouvée. Aucun centurion Quintus Icilius n’est attesté1.
Les faveurs de Frédéric II sont souvent à double tranchant, et ses relations avec son centurion seront leur vie durant, marquées par une ironie mordante, quoique non dépourvue d’estime et d’affection. Guichard prend le commandement du Freyregiment du Verger, désormais Regiment Quintus Icilius. Il s’agit d’un « corps franc », une troupe légère destinée à faire pièce aux irréguliers croates au service de l’Autriche, destinée aux coups de main et à la « petite guerre ». Ces unités sont composées du rebut de l’armée : déserteurs étrangers, hommes venus des milices locales ou recrutés de force, inaptes ou rétifs à la discipline de l’armée régulière. Le prédécesseur de Quintus a fini dans la cellule d’une forteresse. Les officiers de vieille souche ne se bousculent pas pour commander ces troupes mal famées que leur mode d’action et leur éloignement des gratifications royales prédisposent au pillage, qui ne jouent qu’un rôle secondaire dans le grand théâtre des batailles réglées qui décident des guerres. Dans l’autre sens, les postes d’officier des régiments d’élite sont pratiquement réservés à la noblesse. Quintus Icilius semble donner satisfaction dans ses fonctions puisque son corps est porté à deux, puis trois bataillons. Lui-même monte régulièrement en grade et il est décoré de l’ordre « Pour le mérite ». Il apparaît régulièrement dans la correspondance du roi.
Un pillard heureux et malheureux
En 1760, dans le droit prolongement de la mise hors la loi du roi de Prusse par les instances de l’Empire romain germanique, les Autrichiens, les Russes et les Saxons pillent le château de Charlottenburg à Berlin et vandalisent la collection d’antiquités du roi2. Cet acte de guerre contre le patrimoine n’est pas l’exaction d’une troupe indisciplinée, mais une décision politique. Tout autant que celle que prend Frédéric II quand, le sort des armes ayant tourné, il ordonne le pillage en retour du château d’Hubertusburg, une résidence de campagne (et de prestige) des princes électeurs de Saxe, par ailleurs affectée à Heinrich von Brühl (1700-1763), un ministre de cette cour qu’il tient personnellement pour l’un des principaux artisans de la coalition anti-prussienne. La question du vandalisme rebondit dans les propagandes, ce n’est plus la guerre de trente ans, il y a une opinion publique, l’Europe se veut civilisée.
Seulement, le colonel commandant le prestigieux régiment Gensd’arme de la cavalerie de la garde, puis un autre, se récusent3. Frédéric II n’a plus qu’à charger de cette besogne infâme − qui peut aussi être vue comme une récompense − le centurion Quintus Icilius. Qui organise diligemment le déménagement du château entre le 18 janvier et le 7 mai 1761, en n’omettant ni l’horloge et les cloches de la tour, ni le cuivre des toitures, ni les poignées de porte dorées. Qui confie à plusieurs munitionnaires berlinois le soin d’écouler les produits du pillage4. Qui revend l’édifice en l’état. Quintus reçoit naturellement sa part en argent − 60 à 70 000 Thaler selon certaines sources, qui font de lui l’équivalent d’un millionnaire. Il se serait, par surcroît, approprié la bibliothèque du château. À moins qu’il ne l’ait perdue aux cartes, livre par livre, contre l’officier de la garde trop regardant pour piller lui-même. Frédéric II ne sera pas le dernier à le brocarder pour cela dans les années qui suivent, et à essuyer ses réparties. Lors d’un dîner, selon une anecdote rapportée par Fontane :
– Quintus, au fait, pour combien avez-vous pillé à Hubertusburg ?
– Votre majesté doit bien le savoir, puisque nous avons partagé.
À la fin de la guerre, en 1763, le régiment Quintus Icilius est dissout, mais Quintus reste parmi les intimes du roi. Après avoir usé la réticence de celui-ci, qui ne le trouve pas assez ou trop fraîchement noble pour entrer dans une famille comtale, il se marie avec Henriette Helene Albertine, de 23 ans sa cadette, fille du Generalmajor Gustav Adolf von Schlabrendorf (1703-1765), seigneur héréditaire de Gröben, commandant du Kürassierregiment 1. Il fait l’acquisition d’un manoir et d’une terre seigneuriale près de Rathenow, dans une région du Brandebourg densément peuplée par l’aristocratie militaire. Las : l’endroit s’appelle « Wassersuppe », littéralement, « soupe à l’eau ». Frédéric II a encore une fois l’occasion de le désigner plus souvent qu’à son tour comme le « seigneur de Wassersuppe ».
… mais d’une solide culture antique
Soldat de fortune, Quintus Icilius est aussi un soldat par hasard, mais ce n’est pas par hasard qu’il est arrivé dans les quartiers d’hiver prussien à Breslau (Wrocław) en 1759. Fils d’un manufacturier de faïence de la colonie huguenotte de Magdebourg (Prusse), il a étudié successivement la théologie, le latin, le grec et les langues orientales dans les universités allemandes de Halle, Magdebourg, Herborn, puis à Leyden aux Pays-Bas, la plus prestigieuse université de l’Europe protestante. De toute évidence doué intellectuellement, et pas trop pressé de devenir pasteur, il est repéré pendant son séjour à Leyden par un secrétaire du prince d’Orange, stadhouder des provinces Unies, puis par le prince lui-même qui le fait précepteur de son fils. Hélas, malgré ce patronage, Guichard-Icilius est déçu dans ses espérances de devenir professeur ou bibliothécaire à Utrecht. Il doit se contenter de prendre du service dans un régiment hollandais en 1747. Il combat pendant la guerre de succession d’Autriche (1740-1748) et quitte l’armée au licenciement de son unité en 1752 avec le grade de capitaine d’un régiment allemand au service des Pays-Bas .
Mémoires militaires sur les Grecs et les Romains …
Nanti d’une confortable prime de démobilisation, il s’installe à Londres et reprend ses chères études. Qu’il conclut par la publication des Mémoires militaires sur les Grecs et les Romains ; où l’on a fidèlement rétabli sur le texte de Polybe et des tacticiens grecs et latins la plupart des Ordres de Bataille & des grandes Opérations de la Guerre, en les expliquant suivant les Principes & la Pratique constante des anciens, et en relevant les Erreurs du Chevalier de FOLARD, & des autres commentateurs. On Y a joint une dissertation sur l’attaque et la défense des places des anciens ; la traduction d’Onosander et de la tactique d’Arrien, et l’analyse de la campagne de Jules César en Afrique … » (La Haye : De Hondt, 1758). Sur la page de titre, l’auteur fait valoir sa qualité d’officier.
Le travail du futur Icilius a un double propos : c’est un travail de science de l’Antiquité ET un ouvrage apportant sa pierre aux débats en cours dans la pensée militaire, en l’espèce une charge contre les travaux et les théories du Chevalier de Folard égratigné dans le titre. Il utilise son livre comme introduction auprès de Frédéric II.
Crise de la phalange et retour de la légion
C’est que les armées européennes sont confrontées à une difficulté pratique et théorique, la crise de la phalange. Entre la fin du XVIe siècle et la fin du XVIIe siècle, les champs de bataille ont été dominés par des formations compactes de fantassins cuirassés, armés de longues piques (5 m), Tercios espagnols ou carrés de piquiers suisses disposés sur 16 à 25 rangs, comme les phalanges hellénistiques. La pique des Tercios a presque exactement les dimensions de la sarisse macédonienne, c’est à dire la longueur qui permet aux cinq premiers rangs de prendre contact avec l’ennemi. C’est elle qui figure comme symbole de la supériorité militaire espagnole dans le tableau de Velasquez à qui elle donne son titre La Rendición de Breda o Las Lanzas (Museo Nacional del Prado, Madrid) (1634-1635) [Voir le tableau].
Quand le fusil est devenu l’arme individuelle de l’infanterie, il a fallu changer de formation tactique et passer à la ligne sur deux ou trois rangs pour permettre à chaque fantassin d’utiliser son arme. Les batailles sont devenues des chorégraphies compliquées : il faut des heures pour passer de la formation de marche à la ligne de bataille, des soldats entrainés à marcher selon des pas précis, avec des espaces prescrits entre hommes et rang, pour accomplir simultanément ou successivement les 8 ou 10 gestes de chargement du fusil et pour délivrer leur feu tous ensemble, par salve. Les champs de bataille se sont étendus à proportion de l’étirement des dispositifs. L’infanterie disposée en ligne manoeuvre difficilement et n’a plus de capacité de choc sans pour autant disposer d’un gros avantage de feu étant données les performances limitées des fusils de l’époque. Elle redevient vulnérable face à la cavalerie qui commence à gagner des batailles, surtout quand elle est prussienne (Roßbach, 1757).
Dans ces conditions, on scrute avec application l’organisation tactique de la légion romaine, la formation qui a éliminé la phalange des batailles antiques, à la recherche d’une articulation et d’une capacité de manœuvre qui permettrait de sortir du dilemme de la ligne et du carré. La stratégie, au sens d’art de la guerre, un vieux mot grec qui n’existe pas encore, commence à s’écrire, à se théoriser, à s’enseigner à l’école de l’Antiquité. Au moment où écrit Guichard-Icilius, les tenants de l’ordre mince (la ligne) ferraillent avec les partisans de l’ordre profond (la colonne), dont le chevalier Charles de Folard (1669-1752), le « Végèce français » est le théoricien le plus établi5. Folard, un officier français de la fin des guerres de Louis XIV a laissé ou directement inspiré6 :
Nouvelles découvertes sur la guerre dans une dissertation sur Polybe (1724) [Voir sur Gallica] ;
Histoire de de Scipion l’africain pour servir de suite aux hommes illustres de Plutarque. Avec les observations de M. le chevalier de Folard sur la bataille de Zama, d’Abel Seran de La Tour (1738) [Voir sur Google Books] ;
Histoire d’Épaminondas … (1739) [Voir sur la Biblioteca digital hispánica] ;
et surtout une Histoire de Polybe nouvellement traduite du grec par Dom Vincent Thuillier avec un commentaire ou un corps de science militaire enrichi de notes critiques (1729) [Voir sur e-rara].
Le Polybe … de Folard réédité sous la forme d’un abrégé récent (Abrégé des Commentaires de M. de Folard sur l’histoire de Polybe) (1754), traduit en allemand en 1760, est la cible des critiques de Guichard. Tout en ferraillant entre eux sur l’interprétation des textes anciens, Guichard et les disciples de Folard élaborent et proposent des réformes militaires précises, fortement teintées d’antiquité romaine, qui définissent des formations de combat alternatives et l’emploi combiné de différents types de combattants. Ainsi, la proposition d’organisation en légion du chevalier de Rostaing ou le Projet d’un ordre français en tactique, ou la Phalange coupée et doublée, soutenue par le mélange des armes, proposée comme système général… publié par François-Jean de Mesnil-Durand (1729-1799) en 1755 [Voir sur Gallica]. Frédéric II lui-même entre dans le débat en publiant en 1761 L’esprit du chevalier Folard, tiré de ses « Commentaires sur l’histoire de Polybe », pour l’usage d’un officier, de main de maître [Voir sur Gallica]. Nul doute que le centurion Quintus Icilius ait été fort utile au roi en cette occasion et en d’autres, en lui prêtant le concours de sa connaissance des textes anciens. Nous ne pouvons ici rentrer plus avant dans ces controverses foisonnantes, dont on peut se faire une idée grâce aux textes contemporains signalés ici et accessibles dans les bibliothèques numériques, ainsi que dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, publiée entre 1751 et 1775, dont les articles sur l’art militaire puisent principalement dans le règlement militaire français qui en est issu, l’ordonnance du 6 Mai 17557.
La colonne de Folard dans l'Encyclopédie (Art Militaire, évolutions de l'infanterie, pl.XIV) : Passage d'un dispositif de combat en ligne à une colonne d'attaque
légende: Fig. 65. Cette figure sert à expliquer la formation de la colonne d’attaque T T S, composée des deux bataillons A B & C D, éloignés l’un de l’autre de l’intervalle des piquets, qu’on a supprimés dans cette figure, & divisés par pelotons. F & H sont les premiers pelotons de chacun des deux bataillons qui ont marché en avant par huit pas redoublés, & qui ensuite doivent marcher l’un & l’autre par les flancs opposés pour se réunir en X & Y, d’où ils marchent en – avant pour former la tête de la colon – ne; les autres pelotons du bataillon de la droite & de celui de la gauche faisant successivement le même mouvement, la colonne se trouve formée. G, G sont les grenadiers placés d’abord aux aîles de la ligne formée des deux bataillons A B & C D, & ensuite à l’extrémité des aîles de la queue de la colonne. S est le peloton des surnuméraires. On voit dans cette figure les trois sections qui forment la colonne.
Notre centurion ne se contente pas de prêter main forte. Il publie encore en 1774 les volumes des Mémoires critiques et historiques sur plusieurs points d’antiquités militaires8.
Épilogue
À cette époque, Guichard perce sous Icilius, l’homme a retrouvé un statut d’intellectuel, qui explique son maintien dans le premier cercle des intimes de Frédéric II. Il est membre de l’Académie royale des sciences et belles lettres de Berlin, pleinement intégré et reconnu dans la vie intellectuelle de la capitale et de la cour. Ami de l’éditeur Nicolai, il soutient (en vain) la candidature de Lessing, puis celle de l’antiquisant Winkelmann − son ancien condisciple de Halle − à la tête de la bibliothèque royale. C’est Pernetty, un obscur bénédictin français qui l’emporte sur l’entremise de Voltaire. Il s’active avec le chevalier d’Argens pour faire venir Christian Fürchtegott Gellert (1715-1769) à SansSouci, intervient pour favoriser la nomination de l’archéologue et philologue Chrisitan Adolf Klotz (1738-1771) à l’université de Halle9. Il semble bien s’activer dans le sens de ce qu’on pourrait appeler l’aile allemande du parti des Lumières, autour d’un monarque excessivement francophile et francophone. Frédéric II dans une lettre du 18 novembre 1762 au Marquis d’Argens : « Quintus qui est ici me parle de livres allemens que je ne conais ni ne Veux Conaitre, je luy ai promis des Annales de tout les Celebres pillars depuis charlequin jusqu’a Nos Jours ad Ussum Legionum franquum … » − encore une saillie sur le pillage d’Hubertusburg10.
Quintus Icilius meurt subitement le 13 mai 1775. Le roi évoque plusieurs fois cette perte dans sa correspondance. Il alloue une pension à la veuve et rachète les 5600 volumes de bibliothèque du défunt pour la somme de 12 000 Thaler pour la bibliothèque royale, pour laquelle il construit alors un nouveau bâtiment. C’est beaucoup plus que le budget annuel d’acquisition régulier de cette institution à l’époque (8000 Thaler). Les volumes porteurs de l’ex-libris QUINTI ICILII sont aujourd’hui à la Staatsbibliothek zu Berlin qui mentionne ceux-ci comme « un enrichissement de valeur » sur le site de l’Institution.
Carl Guichard, bibliothécaire raté, aura donc bien souvent croisé le destin des bibliothèques, pour le meilleur et pour le pire, et la postérité qu’elles lui ont conféré s’est avérée en fin de compte plus solide que sa gloire militaire.
La gens Icilius
Quintus Icilius a légué son patronyme romain à ses descendants, qui le portent toujours. Cependant, s’ils ont continué à honorer alternativement les armes et les muses, ils n’ont pas poursuivi dans la voie de l’intégration à la noblesse militaire prussienne. Son fils Friedrich Guichard von Quintus-Icilius (1773-1799), lieutenant, sera tué en duel. Son petit-fils Heinrich von Quintus-Icilius (1798-1861), un juriste, a depuis 1864 les honneurs d’un monument dans la petite ville de Fallingbostel pour avoir travaillé à l’amélioration de condition paysanne en créant la première caisse d’épargne du Hanovre au moment de l’abolition de la féodalité en 1831. Il siège comme député au Parlement de Francfort, cette assemblée nationale issue de la révolution de 1848. Il y vote pour l’abolition de la noblesse et de la monarchie héréditaire, mais se sort sans trop de mal de l’échec de la révolution. À sa mort, il fait des legs pour assurer des bourses d’études à des élèves pauvres, un soutien financier aux veuves d’instituteurs, et pour doter l’école du village de Beedenpostel d’une bibliothèque. La famille est désormais enracinée dans le Hanovre. Le 27 juin 1866, le capitaine d’artillerie Friedrich von Quintus Icilius (1827-1866) figure parmi les morts Hanovriens de la bataille de Langensalza lors de la courte guerre qui oppose l’Autriche et le Hanovre à la Prusse en prélude à l’unification allemande, « Tué au premier coup de canon des Prussiens au Merxleber Kirchberg ». Gustav von Quintus Icilius (1824-1885) se fait un nom de physicien après des études à l’université de Göttingen.
Références bibliographiques
Zopf, Hans. « Karl Theophil Guichard gen. v. Quintus Icilius » in: Jahrbuch für brandenburgische Landgeschichte, 9. Band, Berlin, 1958, pp.5-15.
Zopf, Hans. « Guichard genannt von Quintus Icilius, Karl Theophil » in: Neue Deutsche Biographie 7 (1966), S. 297 [URL : http://www.deutsche-biographie.de/ppn119044137.html] Consulté le 14 avril 2015.
Crédits photographiques et remerciements
Nous remercions la Herzog August Bibliothek de Wolfenbüttel qui nous a autorisé à reproduire l’ex-libris des Quintus Iclius [URL : http://diglib.hab.de/?grafik=exlib-berlepsch-18-2-00392]
Le château d’Hubertusburg à Wermsdorf (Saxe) est une photographie d’Andreas Hesse : « Germany, Saxony, Palace Hubertusburg. Photo Andreas Hesse, 2014. creative commons CC BY-NC-SA2.0 » [URL : https://www.flickr.com/photos/black-bandit62/15525896801]
- Il existe plusieurs versions de cette histoire avec des différences dans les lieux et les dates, mais aucune source ne parvient à retrouver le livre et le passage en question, pas même l’éditeur et écrivain Nicolai, qui disait tenir ce récit du roi lui-même et avoir beaucoup cherché. NICOLAI, Friedrich, Anekdoten von König Friedrich II. von Preussen, und von einigen Personen, die um ihn waren … 2. Ed. Berlin, 1790-1792. Dans le vol. 6, p.156. En ligne par les soins de la Bayerische Staatsbibliothek : http://reader.digitale-sammlungen.de… [↩]
- “Mais le couronnement de cette barbarie, et ce qui peina le plus le roi, fut la destruction d’œuvres rares et en partie irremplaçables issues du travail des Grecs à l’âge d’or de l’art et conservées par les Romains. Frédéric avait acquis ces merveilleux antiques du cabinet du cardinal Polignac et maintenant, ce n’est pas du temps qu’elles étaient victimes, ni des ravages d’une horde inculte, non ! C’était des guerriers civilisés d’une nation où l’art florissait qui les détruisaient intentionnellement. On ne se contenta pas de briser les têtes, bras et jambes des statues, on les broya pour rendre leur reconstitution impossible. » Johann Wilhelm von ARCHENHOLZ, Geschichte des siebenjähriges Krieges in Deutschland von 1756 bis 1763, p. 336-337 in : Aufklärung und Kriegserfahrung : klassische Zeitzeugen zum siebenjährigenkrieg. Johannes Kunisch ed. Deutscher Klassiker Verlag, 1996 (Bibliothek der Geschichte und Politik, bd. 9). Traduction de l’auteur. Dans les conceptions des contemporains, la « proto-notion » de patrimoine − qui ne porte pas encore ce nom − mêle les réalisations récentes de l’art et du luxe et les antiquités. [↩]
- Johann Friedrich Adolph von der Marwitz (1723-1781). Des travaux récents doutent de la véracité de ce refus, insuffisamment documenté, qui aurait pu être forgée dans un contexte politique postérieur, mais l’anecdote est profondément ancrée dans la mémoire militaire prussienne. Son épitaphe porte qu’il a combattu dans toutes les guerres de Frédéric et qu’il « a choisi la disgrâce quand la discipline n’apportait point d’honneur ». Werner MEYER, Befehl verweigert und Ungnade erlitten ? : zur Geschichte des « Hubertusburg-Marwitz in der Literatur. Bwv Berliner-Wissenschaft, 2014. L’écrivain Theodor Fontane reprendra l’anecdote en détail, avec d’autres concernant Q. Icilius, dans les « Wanderungen durch die Mark Brandeburg » (1862-1889). [↩]
- L’intendant du château Georg Samuel Götze, présent sur place au moment des faits, a rédigé un rapport circonstancié des évènements à l’intention de la cour de Saxe : Unterthänig gehorsamster Bericht wegen Ausräumung und Zerstörung Hubertusburg», aujourd’hui aux Sächsischen Hauptstaatsarchiv in Dresden, qui est comme le pendant du texte pro-prussien d’Archenholz cité ci-dessus dans les accusations réciproques de crimes contre le patrimoine. Un thème alors nouveau promis à un bel avenir, notamment en 1914-1918. [↩]
- L’apport des Anciens dans l’œuvre de Folard in : Colson, Bruno, Hervé Coutau-Bégari et al., Pensée stratégique et humanisme: de la tactique des Anciens à l’éthique de la stratégie, Economica, 2000 et aussi Freddy Biet, Les réflexions stratégiques du XVIIIe siècle d’après l’œuvre de Polybe. In: Histoire, économie et société. 1996, 15e année, n°2. pp. 231-244. [↩]
- Le recours à l’Antiquité pour servir la théorie militaire n’est pas nouveau. C’est une tradition particulièrement ancrée à Leyden où fonctionne depuis la guerre d’indépendance un laboratoire original associant des officiers vétérans à des professeurs de philologie classique qui jouent ensemble aux petits soldats. [↩]
- L’article sur les « évolutions » et l’article Feu, dans l’Art militaire, avec les planches XII, XIII, XIV. Encyclopédie, 1ere édition, Tome, pp. 169-206 et 599-648 [↩]
- Voir sur le site de la Münchener DigitalisieruungsZentrum Digitale Bibliothek : http://www.digitale-sammlungen.de/… [↩]
- cf les pages consacrées à ces personnages sur le site consacré au Marquis d’Argens par la bibliothèque de l’Université de Trèves : Biographische und bibliographische Informationen, Bilder und Texte zu Jean-Baptiste de Boyer, Marquis d’Argens in deutscher und in französischer Sprache : <a href= »http://ub-dok.uni-trier.de/argens/index.htm » target= »_blank »>http://ub-dok.uni-trier.de/argens/index.htm</a> [consulté le 14 avril 2015] [↩]
- Stargardt Autographen, Katalog 690 (2009), N°42. [↩]
Lire aussi sur Insula :
Hugues Van Besien, « La carrière posthume du centurion Quintus Icilius », Insula [En ligne], ISSN 2427-8297, mis en ligne le 28 avril 2015. URL : <https://insula.univ-lille.fr/2015/04/28/la-carriere-posthume-du-centurion-quintus-icilius/>. Consulté le 21 November 2024.
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