Une conférence de Onno Van Nijf.
Le mercredi 21 mars 2012, l’UFR des Langues et cultures antiques et l’UFR des Sciences historiques, politiques et artistiques de l’université Lille 3 invitent Onno Van Nijf, professeur d’histoire ancienne à l’université de Groningen, à donner une conférence consacrée à la problématique de la nudité athlétique en Grèce antique. Le Professeur Onno Van Nijf a bien voulu présenter l’angle par lequel il abordera cette question.
L’athlète grec nu a sans doute été une vision familière dans l’Antiquité : les Grecs se sont entraînés et ont concouru nus pendant des siècles, et ont commémoré cette nudité athlétique dans leur art.
Dans l’Antiquité, comme aujourd’hui, le nu athlétique est l’image iconique de la culture grecque, une image qui signifie à la fois l’identité grecque de la personne représentée et indique la familiarité de l’athlétisme grec pour les spectateurs.
Toutefois, je suggère qu’il a pu exister une tension à l’époque antique à propos de la nudité.
Mon propos n’est pas de proposer que, dans la société grecque, la nudité ait été limitée au domaine de la représentation (ni à la chambre à coucher), ou que les Grecs étaient simplement plus prudes qu’on ne l’a pensé. Toutes les sources indiquent que la société grecque acceptait la nudité (masculine), mais les Grecs ne circulaient pas nus ordinairement.
Les Grecs eux-mêmes étaient conscients que leur habitude de s’entraîner et de pratiquer le sport nu les distinguait des peuples des autres nations. La familiarité avec l’image de l’athlète nu peut avoir masqué le fait que la nudité athlétique (vue comme une pratique) était une tradition particulière – même en Grèce – qui a eu besoin alors – et a toujours besoin – d’explications.
Cette présentation a pour ambition d’être une première exploration de la question. Dans le cadre de la conférence lilloise, je limiterai ma discussion à deux situations distinctes. Dans une première partie, j’étudierai la situation dans les gymnases à l’époque classique, soulignant que les documents qui traitent de la nudité dans ce contexte montrent que celle-ci était marquée et étroitement surveillée. Dans une seconde partie, je discuterai comment, sous la domination romaine, les Grecs ont ressenti le besoin d’expliquer l’origine de la nudité sportive comme une pratique culturelle essentiellement grecque.
Infos pratiques
Conférence d’Onno Van Nijf : « La nudité athlétique grecque comme problème », le mercredi 21 mars à 17h00. Université Lille 3. Bâtiment A. Salle A3.111b. Y aller.
Pour en savoir plus
Page d’Onno Van Nijf sur le site de l’université de Groningen ;
Page d’Onno Van Nijf sur le site de Academia.edu ;
Textes d’Onno Van Nijf en libre-accès sur le site Scribd (en particulier « Athletes, artists and citizen in the imperial Greek city », « Athletics and paideia : Festivals and physical education in the world of the Second Sophistic » etc).
Vient de faire paraître en français « Les athlètes et les artistes comme médiateurs culturels dans l’empire romaine » dans l’ouvrage publié sous la direction d’Anne Gangloff, Médiateurs culturels et politiques dans l’Empire romain : voyages, conflits, identités [voir notice] ; détail de la bibliographie sur le site Academia.edu.
Crédit photographique
Lien à la photographie « Statue of discus thrower opposite the Panathinaiko Stadium » sur Flickr par Jean-.
Lire aussi sur Insula :
Christophe Hugot, « La nudité athlétique en Grèce antique », Insula [En ligne], ISSN 2427-8297, mis en ligne le 8 mars 2012. URL : <https://insula.univ-lille.fr/2012/03/08/la-nudite-athletique-en-grece-antique/>. Consulté le 10 December 2024.