Lire les Métamorphoses d’Ovide, d’hier à aujourd’hui.
Dans le cadre de l’exposition Métamorphoses au Musée du Louvre-Lens se tiendra, le 12 mars 2016, une conférence-lecture par Florence Klein, Maître de Conférences à l’Université de Lille et spécialiste de la poésie ovidienne, et Juliette Lormier, doctorante du laboratoire ALITHILA travaillant en particulier sur le rythme dans la poésie française et antique. Dans cette intervention à deux voix, elles poseront la question : pourquoi, et comment, lire les Métamorphoses aujourd’hui ? elles nous livrent ici le résumé de leur intervention.
Les Métamorphoses d’Ovide sont une œuvre étonnante. Feignant d’abord de vouloir raconter l’histoire du monde de sa création jusqu’à la naissance de son auteur, en 43 av. J.-C., le poème s’égare à dessein dans les méandres de la mythologie, contant au passage quelque deux cent cinquante histoires de métamorphoses légendaires, de dieux amoureux changés en animaux insolites, de nymphes ou de jeunes gens devenus arbres et fleurs, d’artistes punis pour leur impiété et leur talent. Quelques-unes de ces nombreuses « transformations des corps en des formes nouvelles » font le sujet des œuvres rassemblées dans l’exposition Métamorphoses au Louvre Lens.
L’œuvre ovidienne n’a cessé d’inspirer les peintres et les sculpteurs. Pour l’histoire de l’art – comme pour la littérature – de l’Occident moderne, elle a joué le rôle d’un immense et précieux répertoire de mythes, où les artistes ont puisé leur inspiration à loisir. Mais peut-elle être, de nos jours encore, plus que cela ? Pourquoi lire les Métamorphoses aujourd’hui ? Et comment lire ce texte, immense et monstrueux ? Comme une anthologie où cueillir telle histoire, telle légende, au gré de ses envies, ou comme une œuvre unique et complexe, à parcourir dans sa continuité pour en saisir toute la richesse de sens ? Les deux à la fois ?
Maître de Conférences en littérature latine à l’Université de Lille, Sciences humaines et sociales, et spécialiste de la poésie ovidienne, Florence Klein reviendra sur la façon dont on lisait les poèmes au Ier siècle av. J.-C. pour observer, surtout, la manière dont le texte d’Ovide lui-même demandait (et demande toujours) à être lu. On verra alors qu’aujourd’hui encore ce poème peut être lu de manières diverses, légères fleurs nées du sang d’Adonis et dispersées par le vent, fine toile arachnéenne dont le subtil tressage relie entre eux les mythes qu’elle juxtapose.
Mais la lecture sera également abordée par son côté concret, physique et sonore. Tout au long de la conférence, Juliette Lormier, doctorante, spécialiste des questions de rythme en poésie française et antique, fera entendre quelques extraits des Métamorphoses en prononciation restituée (à la façon dont les Anciens disaient leur poésie, donc) et en lira de nombreux passages dans la traduction, encore inédite, de l’écrivaine Marie Cosnay1.
Informations pratiques
Conférence et lectures de textes
par Florence Klein et Juliette Lormier
samedi 12 mars de 15h30 à 17h
Louvre-Lens, à l’auditorium du Centre de ressources
Tous publics,
Gratuit,
Renseignements et réservations au 03.21.18.62.62
Lire également sur Insula une analyse muséographique de l’exposition Métamorphoses
- Cette traduction paraîtra en janvier 2018 aux éditions de l’Ogre. [↩]
Lire aussi sur Insula :
Florence Klein, « Les fleurs d’Adonis et la toile d’Arachné », Insula [En ligne], ISSN 2427-8297, mis en ligne le 2 mars 2016. URL : <https://insula.univ-lille.fr/2016/03/02/les-fleurs-d-adonis-et-la-toile-d-arachne/>. Consulté le 21 November 2024.
Pingback : Les fleurs d’Adonis et la toile d’A...