Il y a 2500 ans, les 12-17 septembre …

La bataille de Marathon

Le dimanche 12 septembre, la municipalité de Marathon, en Grèce, a fêté la victoire des Grecs contre les Perses, survenue en 490 avant notre ère.

Guerriers grecs (Ch. Hugot)
Guerriers grecs (Ch. Hugot)

Ce serait le 12 septembre en 490 avant notre ère que les Perses, sous les ordres de Datis, auraient débarqué dans la plaine de Marathon, près d’Athènes. Cinq jours plus tard, la bataille fut engagée et les Athéniens et Platéens, menés par l’Athénien Miltiade, l’emportèrent : les Perses furent contraints de se rembarquer. Cette victoire mit fin à la première guerre médique.

Alors que la bataille de Marathon n’est décrite qu’en quelques lignes par l’historien Hérodote, qu’elle n’était sans doute qu’un raid de la part des Perses, elle reste sans doute la plus célèbre de toutes les batailles de la Grèce antique. La raison qui a rendu ce fait d’armes mémorable tient sans doute à la commémoration de celui-ci, dès l’Antiquité, à des fins de propagande. Marathon devint un lieu de mémoire, cherchant à valoriser Athènes et à faire des vainqueurs de Marathon, des « citoyens-hoplites », la preuve qu’une cité unie par un système démocratique a le régime politique le plus efficace. C’est un événement que les rhéteurs citeront volontiers : « c’était la matière préférée des sophistes, qu’enivrait la seule sonorité des noms de Marathon, d’Artémision, de Salamine », écrit André Boulanger.

L’autre raison, sans doute, de la présence de Marathon dans la conscience collective est le fait du Baron de Coubertin qui, reprenant une idée du philosophe français Michel Bréal, introduisit l’épreuve du « marathon » dans les premiers jeux olympiques de l’ère moderne, en 1896 à Athènes. Cette course devait recréer la légende de Phidippidès, censé avoir couru la quarantaine de kilomètres séparant Marathon d’Athènes, pour apporter à la cité la nouvelle de l’exploit de ses guerriers.

« A ce que je vois, les Athéniens se font une gloire particulière de cette victoire. Eschyle en particulier, en arrivant au terme de sa vie, n’a rien rappelé d’autre dans son épitaphe, lui qui pourtant avait atteint une telle renommée de poète et qui avait combattu sur mer devant l’Artémision et à Salamine ; il mentionna son nom avec son patronyme, celui de sa cité, et que les témoins de son courage étaient le bois de Marathon et les Mèdes qui y avaient débarqué. » (Pausanias I, 14.5, 2e siècle de notre ère, traduction de Jean Pouilloux, CUF, les Belles lettres, 1992)

En savoir plus

La littérature sur la bataille de Marathon est importante. Nous nous contenterons de citer un ouvrage récent qui étudie comment l’Antiquité a « utilisé » les batailles de Marathon et Platée : Michael Jung, Marathon und Plataiai : zwei Perserschlachten als « lieux de memoire » im antiken Griechenland, (Hypomnemata : Untersuchungen zur Antike und zu ihrem Nachleben, 0085-1671 ; Band 164) Vandenhoeck & Ruprecht, 2006 [ Localiser l’ouvrage ].

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Christophe Hugot, « Il y a 2500 ans, les 12-17 septembre … », Insula [En ligne], ISSN 2427-8297, mis en ligne le 15 septembre 2010. URL : <https://insula.univ-lille.fr/2010/09/15/marathon/>. Consulté le 21 November 2024.