Exposition au Forum départemental des sciences de Villeneuve d’Ascq.
Le Forum départemental des sciences de Villeneuve d’Ascq propose, du 2 avril 2013 au 9 mars 2014, l’exposition « Gaulois : une expo renversante ». L’occasion de tordre le cou à certaines idées reçues sur les Gaulois et de réhabiliter leur civilisation grâce aux découvertes archéologiques de ces dernières décennies exposées de manière pluridisciplinaire, riche et ludique, dans un parcours accessible à tous.
Une exposition pour tous
Un succès renversant
Conçue en coproduction par Universcience et l’Inrap, en partenariat avec le ministère de la Culture et de la Communication, l’exposition « Gaulois, une expo renversante » a été un succès à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris (272.000 visiteurs).
Partenariats locaux
L’exposition s’installe sur 750 m² du Forum départemental des sciences de Villeneuve d’Ascq jusqu’en mars 2014. L’installation nordiste a quelque peu modifié l’exposition présentée à Paris en 2011/2012 pour l’adapter à la taille du Forum départemental des sciences et la replacer dans un contexte local, associant des partenaires locaux.
Outre l’Inrap, l’exposition est réalisée en partenariat avec le Forum Antique de Bavay, Musée archéologique du département du Nord. D’autres partenaires sont associés : le Service archéologique du Département du Nord, le château de Flers et le parc de reconstitution archéologique Asnapio de la ville de Villeneuve d’Ascq et le Learning Center archéologie/égyptologie de l’université Lille 3.
Le Forum départemental des sciences de Villeneuve d’Ascq a pour vocation de s’ouvrir à toutes les sciences : les sciences de la matière, du vivant, mais également les sciences humaines et sociales. Dans ce cadre, l’histoire et l’archéologie sont mises à l’honneur avec une imposante exposition consacrée aux Gaulois qui sera présentée durant presque une année.
« Gaulois : une expo renversante » est à destination de tous les publics. Les familles seront comblées : si les adultes trouveront matière pour revoir leur façon de penser les Gaulois, les enfants − dès l’âge de six ans grâce à un parcours dédié − auront de multiples occasions d’apprendre en s’amusant à partir des résultats scientifiques les plus récents. Comme la loi l’y invite1, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), qui coproduit cette exposition, trouve ici l’occasion de valoriser sa recherche au plus grand nombre.
Nos ancêtres les Gaulois
Frustes, hirsutes et moustachus, bagarreurs, braillards, dévoreurs de sangliers, analphabètes, vivant dans des cahutes de branchages, les Gaulois ?
« Gaulois : une expo renversante » cherche à déconstruire les clichés entretenus et instrumentalisés depuis des siècles à propos de nos soi-disant aïeux − en particulier depuis l’encombrante imagerie forgée au XIXe siècle2, propagée à l’école par l’Histoire de France d’Ernest Lavisse − donnant à voir une autre image de la vie quotidienne des Gaulois, de leur organisation sociale et de leur univers culturel en un parcours en quatre parties fortement différenciées3.
Gaulois : images trompeuses
Si l’exposition s’attache à exposer les Gaulois de la période de La Tène (ou Second âge du fer), période traditionnellement achevée avec le début de la guerre des Gaules en 58 avant J-C., le parcours du visiteur débute par 2000 ans de représentations du Gaulois, depuis la statuaire grecque jusqu’à « Asterix », en passant par la propagande, la publicité et même la chanson4. Les « vrais » Gaulois envahissent le reste de l’exposition.
Jouer à l’archéologue
La deuxième partie de l’exposition fait découvrir les sciences et techniques de l’archéologie grâce à sept ateliers qui permettent au visiteur de jouer à l’archéologue, en reconstituant des vases gaulois à partir de tessons, faisant parler graines, pollens, os d’animaux, amas de rouille, ou encore en s’interrogeant sur les formes d’habitats.
Trésors gaulois
Si l’exposition sensibilise le visiteur au(x) métier(s) d’archéologue, elle est également conçue pour faire la part belle aux découvertes de terrain, sensibilisant le public au patrimoine local mis au jour dans les très nombreuses fouilles qui ont contribué au renouvellement des données et ont transformé en profondeur le savoir sur la période gauloise.
Depuis une trentaine d’années, en effet, des milliers de sites, en milieu urbain comme en zone rurale, ont été fouillés, étudiés, comparés. La somme des informations issues de ces recherches a profondément enrichi la connaissance du passé. En sauvegardant et étudiant les « archives du sol », l’archéologie préventive évite la destruction aveugle des traces du passé et des gisements de connaissance qu’elles recèlent.
La troisième partie de l’exposition accueille des répliques d’objets emblématiques issus de ces fouilles. Parmi ceux-ci, on retrouvera fidèlement représentés le Casque d’Agris, le Chaudron de Gündestrup, le Calendrier de Coligny, le carnyx de Tintignac. L’exposition présentée à Villeneuve d’Ascq met également en valeur des originaux provenant de fouilles de la zone septentrionale de la Gaule : on signalera en particulier un vase à décor zoomorphe retrouvé à Eterpigny (Somme), présenté pour la première fois, qui voisine avec un bracelet en verre retrouvé dans une tombe à Dury (Somme). Le Forum Antique de Bavay, partenaire de cette exposition, a notamment sorti de ses collections (presque exclusivement romaines) une amulette dédiée au culte du dieu Taranis. Cette troisième partie présente de manière spectaculaire la reconstitution de quatre tombes réalisées à partir des connaissances les plus récentes des pratiques funéraires gauloises. Enfin, la quatrième et dernière partie est consacrée au visionnage d’un film d’aventures burlesques : durant 15 minutes, le spectateur est plongé avec humour dans la société gauloise.
À noter que l’exposition est régulièrement ponctuée de reportages vidéos ainsi que d’espaces de lectures documentaires pour approfondir les thématiques abordées.
Une éducation au patrimoine
Dans un ouvrage collectif à paraître aux Presses universitaires du Septentrion, consacré à l’éducation au patrimoine, Sandra Péré-Noguès s’intéresse au traitement des Gaulois au miroir de quelques expositions récentes et de quelques manuels scolaires5. Revenant sur les idées fausses véhiculées à propos des Gaulois, Sandra Péré-Noguès suggère que les « archives du sol » soient utilisées pour enseigner une autre image de notre passé :
« Du terrain à l’illustration, du site au manuel, telle est à notre sens le meilleur apprentissage que peuvent faire les élèves à l’archéologie des Gaulois et par corrélation à une sensibilisation au patrimoine national et local. »
L’exposition « Gaulois, une expo renversante » et les activités de médiation qui lui seront associées participent à ce renouvellement et à cette appropriation des connaissances.
À suivre …
Conservez votre billet !
Le ticket d’entrée à l’exposition « Gaulois, une expo renversante » permet l’accès au Forum antique de Bavay (et réciproquement).
L’exposition au Forum départemental des sciences se tenant jusqu’en mars 2014, le blog Insula aura d’autres occasions de revenir sur cette exposition et les événements qui lui seront liés.
En savoir plus
« Gaulois : une expo renversante » : Forum départemental des sciences à Villeneuve d’Ascq du 2 avril 2013 au 9 mars 2014. Voir sur le site internet ;
L’ouvrage publié à l’occasion de l’exposition « Gaulois : une expo renversante » : François Malrain et Matthieu Poux (éds), Qui étaient les Gaulois ?, La Martinière-Universcience, 2011. ISBN 978-2-7324-4602-8 [notice bibliographique]
Véronique Castagnet-Lars (dir.), L’éducation au patrimoine : de la recherche scientifique aux pratiques pédagogiques, (« Éducation et didactiques ») Presses universitaires du Septentrion. A paraître en juin 2013. ISBN 978-2-7574-0459-1. Voir site de l’éditeur.
- Article L.523-1 du code du patrimoine. [↩]
- Depuis l’Histoire des Gaulois d’Amédée Thierry (1er volume paru en 1828) qui a donné l’image traditionnellement admise du Gaulois : « Une cuirasse en métal battu, à la manière grecque et romaine, ou une cote de mailles de fer, d’invention gauloise ; un énorme sabre pendant sur la cuisse droite à des chaînes de fer ou de cuivre, quelquefois à un baudrier tout brillant d’or, d’argent et de corail ; avec cela le collier, les bracelets, les anneaux d’or autour du bras et du doigt médian ; le pantalon, la saie à carreaux éclatants ou magnifiquement brodée ; enfin, de longues moustaches rousses : tel on peut se figurer l’accoutrement militaire du noble arverne, éduen ou biturige au deuxième siècle avant notre ère ». [↩]
- 2 000 ans d’imaginaire gaulois : comment la figure du Gaulois a-t-elle été instrumentalisée ? ; la vie quotidienne des Gaulois : sept ateliers pour découvrir les sciences et les techniques de l’archéologie contemporaine ; de la fouille au musée : des objets authentiques et des reconstitutions de tombes et d’un sanctuaire ; Légères perturbations en Centre-Gaule : un film d’aventures burlesques en 70 avant notre ère. [↩]
- « Faut rigoler » d’Henri Salvador dont on rappellera ce moment de poésie :
« Nos ancêtres les Gaulois
Cheveux blonds et têtes de bois
Longues moustaches et gros dadas
Ne connaissaient que ce refrain-là
Faut rigoler
Faut rigoler
Avant qu’le ciel nous tomb’ sur la tête ». [↩] - Sandra Péré-Noguès, « Gaulois d’hier et d’aujourd’hui au miroir de quelques expositions récentes et des manuels scolaires » dans : L’éducation au patrimoine : de la recherche scientifique aux pratiques pédagogiques, sous la direction de Véronique Castagnet-Lars, Presses universitaires du Septentrion, juin 2013, pp. 227-238. [↩]
Lire aussi sur Insula :
Christophe Hugot, « Gaulois : une expo renversante », Insula [En ligne], ISSN 2427-8297, mis en ligne le 3 avril 2013. URL : <https://insula.univ-lille.fr/2013/04/03/gaulois-une-expo-renversante/>. Consulté le 7 October 2024.