L’historien à la Faculté des lettres de Lille (1961-1962).
Pierre Vidal-Naquet (1930-2006) a été enseignant de la Faculté des lettres de Lille durant l’année universitaire 1961-1962. La nomination de l’historien de la Grèce antique à Lille s’est faite d’autorité, suite aux prises de position de l’historien lors de la Guerre d’Algérie.
Les débuts de la carrière universitaire
« À quoi servent les études grecques ? À ne pas se laisser manipuler … »
En 1955, jeune agrégé d’histoire, Pierre Vidal-Naquet est nommé professeur au Lycée Pothier d’Orléans. Durant l’été 1956 il postule comme assistant à la Faculté des lettres de Lille mais le poste revient au « Farnésien » (Membre de l’École française de Rome) Bernard Combet-Farnoux. Henri-Irénée Marrou (1904-1977), qui avait dirigé la Maîtrise de Pierre Vidal-Naquet en 1953 (le sujet en était : « La Conception platonicienne de l’histoire »), donne le nom de son étudiant à André Aymard (1900-1964), alors le « faiseur » d’assistant d’histoire ancienne dans les universités françaises1.
Assistant à la Faculté de Caen
À la rentrée universitaire 1956, après une semaine passée au Lycée de Melun où il vient d’être affecté, André Aymard lui signale qu’un poste d’histoire ancienne est libre à Caen. Pierre Vidal-Naquet est nommé à l’université de Caen comme assistant de Henri Van Effenterre (1912-2007) − dont Pierre Vidal-Naquet a lu La Crète et le monde grec de Platon à Polybe − puis de Louis Harmand (1906-1974) ; outre les cours qu’il doit dispenser2, l’assistant est censé utiliser son temps libre à la rédaction de sa thèse3 :
« Le sujet de la mienne fut fixé avec André Aymard, une bonne année après mon entrée en fonction à Caen. Il s’agissait d’analyser l’historiographie grecque au IVe siècle avant J.-C. Cette thèse, je ne l’ai jamais écrite … »
Dans ses Mémoires, Pierre Vidal-Naquet est disert sur ses collègues de l’université de Caen. Parmi eux, on peut souligner la présence de Simone Viarre (1931-2012), « latiniste exceptionnellement intelligente et cultivée » qui allait devenir un pilier des Langues anciennes à Lille4. Durant les années 1956-1958, l’assistant écrit ses deux premiers articles ayant la Grèce antique pour sujet5, mais c’est la Guerre d’Algérie qui l’obsède et qui peu à peu occupe le plus clair de son temps6.
La Guerre d’Algérie de Pierre Vidal-Naquet
« J’étais à la fois un militant et un historien tentant d’écrire l’histoire de mon propre temps »
Pierre Vidal-Naquet a beaucoup écrit sur cette période, et une imposante littérature mentionne l’action de l’historien durant le conflit algérien7. Dans le contexte de ce billet, nous ne ferons qu’esquisser des prises de position qui eurent pour conséquence personnelle de muter Pierre Vidal-Naquet à la Faculté des lettres de Lille.
Pierre-Vidal Naquet résume ainsi son action 8 :
« De 1958 à 1962, tout en collaborant à l’agitation contre la guerre d’Algérie, je menai une lutte acharnée dans la quête de documents prouvant que l’État français torturait et massacrait, mais aussi qu’il mentait systématiquement ».
L’Affaire Audin
Le 11 juin 1957, Maurice Audin, mathématicien, assistant à la Faculté des sciences d’Alger, membre du Parti communiste, est arrêté par les parachutistes du 1er R.C.P. Il disparait le 21 juin 1957. Un comité Audin se constitue à Paris et entreprend de faire une enquête sur cette disparition. Pierre Vidal-Naquet rassemble des documents. En mai 1958, l’assistant de la Faculté de Caen publie sa première monographie – L’Affaire Audin – dans laquelle l’historien9 étaye la thèse selon laquelle l’armée a tué Maurice Audin sous la torture.
Pour Pierre Vidal-Naquet, L’Affaire Audin « marque le début d’un engagement citoyen qui va durer toute sa vie » résume Pauline Schmitt Pantel10. C’est dans ce contexte que l’historien signe le « Manifeste des 121 ».
Le Manifeste des 121
Le « Manifeste des 121 » est une « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ». Publié le 6 septembre 1960 dans le magazine Vérité-Liberté, ce Manifeste, qui porte la signature de 121 personnalités (intellectuels, écrivains, éditeurs, artistes etc), déclare11 :
« Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien ainsi que la conduite des Français qui estiment devoir apporter aide et protection aux Algériens opprimés »
Sa signature au bas de cet « Appel à l’opinion » vaut à Pierre Vidal-Naquet, « par arrêté non motivé signé du ministre Louis Joxe »12 d’être suspendu de ses fonctions à Caen sans privation de traitement13.
Pierre Vidal-Naquet rapporte que François Jouan (1920-2009), qui enseigne le grec à l’université de Caen, n’est pas dupe de la sanction de son collègue : « Ce n’était pas le signataire qui était châtié − seul de son espèce avec un inspecteur primaire, le poète surréaliste Jean Mayeux − mais le dénonciateur de la torture et le membre fondateur du Comité Maurice Audin »14.
L’ « Affaire Vidal-Naquet » a un retentissement local important : à Caen, « la faculté des lettres fut unanime à se mobiliser en sa faveur à travers plusieurs pétitions » souligne Bertrand Hamelin15. « Le 29 novembre 1960, huit cents personnes assistent à un meeting de soutien à Pierre Vidal-Naquet, dont de nombreux étudiants, pour qui le jeune enseignant semble avoir été un modèle d’engagement« .16
Cette sanction ne procure pas que des désavantages. « J’ai été en 1960-61 dans la position confortable d’un fonctionnaire que le gouvernement paie pour combattre sa politique, un « permanent » en quelque sorte »17.
Libre de son temps pour mener son action contre la torture en Algérie, Pierre Vidal-Naquet peut également désormais assister aux séminaires donnés par Jean-Pierre Vernant : « Les séminaires de Vernant avaient lieu le lundi après-midi. Avant, je ne pouvais pas y aller parce que je préparais mes cours pour le mercredi et le jeudi à Caen, et cela me demandait du travail. Ma « suspension » m’a permis d’aller chez Vernant le lundi. Je me suis tout à coup trouvé là dans un univers où je me sentais tout à fait à l’aise »18. « Tout aurait été autre si cette rencontre ne s’était pas faite » écrit-il encore19.
La nomination forcée à Lille
Des universitaires demandent la réintégration de Pierre Vidal-Naquet dans ses fonctions, en particulier le mathématicien Laurent Schwartz (1915-2002), président du Comité Audin, qui relate20 :
« Vers le printemps 1961, j’écrivis une lettre privée au ministre de l’Éducation nationale, Lucien Paye, lui expliquant que, si Vidal-Naquet, membre du comité Audin, n’était pas réintégré dans ses fonctions, moi, président de ce comité et signataire également, j’étais moralement contraint de démissionner de mes fonctions dans l’Université. Cette lettre était rédigée sur le ton courtois et confiant qui convenait à l’estime que je portais au ministre Paye, mais sans concession. Il me répondit aussitôt qu’il avait l’intention de le réintégrer prochainement, ce qu’il fit, à Lille ».
Le géographe Jean Dresch (1905-1994), vice-président du Comité Audin, est contacté par le ministre Lucien Paye, dont-il est l’ami21, comme le rapporte Pierre Vidal-Naquet22 :
« Le ministre Lucien Paye, un fort honnête homme, proposa de me nommer à Lille et téléphona à Jean Dresch : « Dis-lui qu’il accepte. » Dresch se borna à répondre qu’il transmettrait. »
En fait, Pierre Vidal-Naquet n’a pas l’opportunité de refuser cette offre car il n’est pas titulaire, étant professeur de Lycée détaché dans le supérieur. Michel de Boüard, le Doyen de Caen écrit à Pierre Reboul, son collègue de Lille, « en des termes fort vifs » et Pierre Vidal-Naquet tente de convaincre en vain ses futurs collègues lillois de refuser son détachement23. Il finit par accepter sa réintégration dans le supérieur à Lille.
Pierre Vidal-Naquet à la Faculté des lettres de Lille
« À la rentrée de 1961 je fus envoyé en pénitence à Lille »
Pierre Vidal-Naquet fait sa rentrée à la Faculté des lettres de Lille en octobre 1961. Sans doute en raison du caractère précipité et autoritaire de son arrivée, le nom de l’assistant n’apparait pas dans le Guide de l’étudiant de l’Université de Lille imprimé au quatrième trimestre 1961.
Un zèle modéré
Si sa nomination à Lille donne un « surcroît de travail » à l’historien24, elle ne modifie guère son activité liée à la guerre d’Algérie. Ce « surcroît de travail » est toutefois à relativiser. Pierre Vidal-Naquet l’avoue : « Je pris donc, avec un zèle modéré, mes fonctions à Lille »25, le drame algérien le préoccupant beaucoup plus que son enseignement26. Jean Bollack souligne que Pierre Vidal-Naquet refuse d’enseigner, pour protester contre sa mutation forcée27. Les rapports entre Pierre Vidal-Naquet et le doyen de la Faculté des lettres de Lille, Pierre Reboul, « gaulliste éloquent et un peu énervé » sont tendus28.
Il semble également que l’histoire grecque soit assez éloignée des préoccupations de celui qui se considère alors comme « un historien dont le champ d’études était une guerre contemporaine »29. Si François Hartog souligne la capacité et la particularité de Pierre Vidal-Naquet de travailler simultanément à des dossiers très divers30, ce dernier n’écrit aucun texte relatif à l’Antiquité durant l’année universitaire lilloise, tout entière consacrée à son « activisme ». En revanche, dans le cadre du Comité Maurice Audin, il publie en 1962 La Raison d’État aux éditions de Minuit, recueil de documents officiels concernant la guerre d’Algérie, en particulier de l’utilisation de la torture et du déni de cette pratique par l’État qui la commanditait31. Dans la préface à la réédition de cet ouvrage, parue en 2002 aux éditions La Découverte, Pierre Vidal-Naquet résume lui-même les grandes étapes de l’écriture de La Raison d’État qui coïncident avec la période lilloise32 :
« ce livre construit durant les derniers jours de 1961, achevé dans les premières semaines de 1962 et publié au mois d’avril, alors que la paix était signée depuis le 18 mars, l’amnistie proclamée ».
Pierre Vidal-Naquet profite du trajet de Paris dans le Nord pour donner de nombreux exposés sur la guerre d’Algérie à Lille et sa région, à Marcq-en-Baroeul, à Dunkerque et à Arras33. Cette année 1961-62 est une année affreuse sur le plan algérien, et source d’angoisse pour Pierre Vidal-Naquet qui est protégé de l’OAS par la police34.
Si la Grèce est absente dans ses travaux de 1961/62, l’activité de Pierre Vidal-Naquet reste absolument celle d’un historien. À propos de La Raison d’État, le doyen de la Faculté des lettres de Lille Pierre Reboul écrit à Pierre Vidal-Naquet : « Le militant s’efface, habileté suprême, derrière l’historien »35.
Tout n’est pas entièrement sombre durant cette année universitaire et sa nomination à la Faculté des lettres de Lille est l’occasion pour Pierre Vidal-Naquet de faire des retrouvailles, ou des rencontres importantes. C’est ainsi qu’il retrouve son camarade et ami d’enfance, le latiniste Alain Michel, qui goûte peu ses activités algériennes. S’il fait sa rentrée universitaire en même temps que Pierre Bourdieu, « alors à l’orée de sa jeune gloire »36, Pierre Vidal-Naquet est moins marqué par le sociologue que par deux autres collègues : l’historien Roger Rémondon, dont il est l’assistant, et le philologue Jean Bollack37 :
« À la rentrée de 1961 je fus envoyé en pénitence à Lille, ce qui me valut deux rencontres helléniques d’importance, celle de Roger Rémondon, sans lequel je n’aurais jamais abordé les études de papyrologie, et celle de Jean Bollack, l’homme à la crinière de lion, sans lequel l’amour du texte original me serait resté étranger ».
Roger Rémondon
En ce début des années soixante, comme ses rencontres avec l’épigraphiste Louis Robert (1904-1985) et le numismate Georges Le Rider, celle du papyrologue Roger Rémondon (1923-1971) est déterminante dans la formation de l’historien38. « Cet apprentissage ne lui a pas seulement fourni des outils de son travail historique, mais l’a rendu pour toujours extrêmement sensible au détail historique et à la variété des donnés historiques multiformes » écrit Marek Węcowski39. Ce qui intéresse Pierre Vidal-Naquet chez Rémondon, c’est son utilisation des sources papyrologiques40.
Outre l’intérêt pour la papyrologie, les thèmes abordés par l’enseignement de Roger Rémondon influencent Pierre Vidal-Naquet. « J’ai choisi le judaïsme à l’époque hellénistique, mettant ainsi à profit un cours de Roger Rémondon, dont j’avais été l’assistant à Lille » souligne t-il41. Revenant sur la genèse de la très longue préface qu’il donne à la traduction de La Guerre des Juifs de Flavius-Josèphe par Pierre Savinel (Éd. de Minuit, 1977), Pierre Vidal-Naquet précise que Roger Rémondon lui avait donné un cours qu’il avait fait dans lequel il insistait sur les notions de royauté et de royaume42.
Jean Bollack
Si Rémondon est « aussi timide que savant »43, Pierre Vidal-Naquet trouve un tout autre caractère chez son collègue Jean Bollack (1923-2012), alors Chargé d’enseignement, qu’il découvre dans la salle des professeurs : « homme paré d’une haute chevelure grisonnante (aujourd’hui blanche) qui disait : « Je suis content » »44. « Bollack a été l’une des grandes rencontres de ma vie » déclare l’historien en 200645. Mais si Pierre Vidal-Naquet voit naître à Lille « la principauté de Jean Bollack »46, s’il est séduit par le maître de cette « secte philologique« , si les deux hommes s’entendent très vite et se tutoient, il existe entre-eux une incompréhension intellectuelle. Pierre Vidal-Naquet avoue ainsi son admiration pour l’Empédocle de Jean Bollack mais, ne percevant dans le travail d’un philologue que l’établissement du texte, il poursuit47 :
« Bollack et Wismann sacralisent les manuscrits. Ils ne sacralisent pas les textes, ils sacralisent les manuscrits. C’est-à-dire qu’ils considèrent qu’un Byzantin du XIIe siècle est plus compétent, pour être cru, que Wilamowitz. C’est quand même un peu charrier ! »
Dans Au jour le jour, ouvrage posthume de Jean Bollack (PUF 2013), le philologue souligne leurs « rapports amicaux »48 et rend compte de la présence de Pierre Vidal-Naquet à ses cours sans éluder sa mécompréhension (X 1794)49 :
« Quand Vidal-Naquet, après le manifeste des 121, a été déplacé de l’Université de Caen à Lille, il a refusé d’y enseigner pour montrer qu’il n’acceptait pas la mesure. C’est à ce moment que je l’ai connu. N’enseignant pas, il avait le loisir d’assister à mes cours. La philologie pourtant ne pouvait pas l’intéresser. C’était trop long. Au fond, il n’a jamais compris les enjeux, même s’il a siégé plus tard dans des jurys de soutenance à Lille. Il concédait que c’était fort et que ça comptait. C’est qu’il jugeait de loin, d’ailleurs. »
Fin de la parenthèse lilloise ou Le retour à la Grèce
En juin 1962, alors que la guerre d’Algérie s’achève dans les faits, Pierre Vidal-Naquet termine son année universitaire lilloise. Avec la fin de cette parenthèse, l’activité principale − mais pas exclusive − de l’historien redevient la Grèce antique. Au début de l’été 1962, toujours grâce à André Aymard, il est détaché pour deux années au CNRS avec pour tâche officielle de rédiger sa thèse, mais préfère répondre favorablement à la demande de Pierre Lévêque d’écrire un ouvrage en commun sur Clisthène50. En 1964, lors de la publication de Clisthène l’Athénien, Pierre Vidal-Naquet remercie Jean Bollack et Roger Rémondon, de la Faculté des Lettres de Lille, pour leurs « indications précieuses »51. Pierre Bourdieu, son ancien collègue à Lille, écrit un compte rendu de l’ouvrage controversé pour la revue L’Homme52.
« J’ai creusé de mon mieux mon sillon grec, comme le recommandait Marrou à ses élèves, mais je n’ai jamais cessé de regarder ailleurs »
Attaché de recherches au CNRS (1962-64), Maître de conférences à la Faculté des lettres de Lyon (1964-66), Pierre Vidal-Naquet est ensuite nommé sous-directeur, puis directeur d’études à l’École pratique des hautes études, devenue depuis l’EHESS. Il devient directeur du Centre Louis-Gernet, fondé par Jean-Pierre Vernant. Il publie de nombreux ouvrages, rédige une centaine d’articles et de préfaces, sur la Grèce ancienne et sur l’histoire contemporaine53. Il écrit des centaines d’interventions dans les journaux, donne de nombreux entretiens, parle abondamment de lui-même54. Il mène d’autres combats, en particulier il lutte contre les négationnistes. Il décède le 29 juillet 2006.
Le dernier mot de ce billet sera laissé à Pauline Schmitt-Pantel, qui fut son étudiante à Lyon55 :
« Pierre Vidal-Naquet n’est pas un homme de cabinet. Comme il l’a souvent rappelé lui-même, il a besoin d’un public pour mettre à l’épreuve ses recherches. Dans les amphithéâtres de Caen, de Lille, de Lyon et de Jussieu et dans les séminaires de l’EHESS, il a fait partager ses découvertes, testé ses analyses, entraîné ses auditeurs dans les digressions parfois surprenantes où le menait son érudition, dérangé les certitudes, enseigné la fonction critique, bref éduqué à l’histoire plusieurs générations. »
Bibliographie sommaire de Pierre Vidal-Naquet
L’Affaire Audin (1958) [notice Sudoc], Paris, Minuit, 1989 [notice bibliographique] – La Raison d’État (1962) [notice Sudoc], Paris, Minuit, 2002 [notice bibliographique] – Clisthène l’Athénien : essai sur la représentation de l’espace et du temps dans la pensée politique grecque de la fin du VIe siècle à la mort de Platon (1964) [notice Sudoc], Paris, Macula, 1983 [notice bibliographique] – Le bordereau d’ensemencement dans l’Égypte ptolémaïque (1967) [notice Sudoc] – Journal de la Commune étudiante (1969) [notice Sudoc], Paris, Seuil, 1988 [notice bibliographique] – La Torture dans la République (1972) [notice Sudoc], Paris, Minuit, 1998 [notice bibliographique] – Mythe et tragédie en Grèce ancienne. I (1972) [notice bibliographique] – Économies et sociétés en Grèce ancienne : périodes archaïque et classique (1972) – Les Crimes de l’armée française. L’Algérie 1954-1962 (1975) [notice Sudoc], Paris, La Découverte, 2001 [notice bibliographique] – Mythe et tragédie en Grèce ancienne (1981) [notice bibliographique], Paris, La Découverte, 1991 [notice bibliographique] – Les Juifs, la Mémoire, le Présent Paris, La Découverte, 1981-1991 [notice bibliographique] – Le Chasseur noir : formes de pensées et formes de société dans le monde grec, Paris, 1983 [notice bibliographique] Paris, La Découverte, 1993 [notice bibliographique] – Mythe et tragédie en Grèce ancienne. II, Paris, La Découverte, 1986 [notice bibliographique] – Les assassins de la mémoire : « Un Eichmann de papier » et autres essais sur le révisionnisme, Paris, La découverte, 1987 [notice bibliographique], Paris, La Découverte, 1991 [notice bibliographique] – Œdipe et ses mythes, Bruxelles, 1988 [notice bibliographique] – Travail et esclavage en Grèce ancienne, Bruxelles, Complexe, 1988 [notice bibliographique] – Face à la raison d’Etat : un historien dans la guerre d’Algérie, Paris, La découverte, 1989 [notice bibliographique] – Du mythe à la raison, Paris, Seuil, 1990 [notice bibliographique] – La Démocratie grecque vue d’ailleurs Paris, Flammarion, 1990 [notice bibliographique] – L’Espace et le temps, Paris, Seuil, 1991 [notice bibliographique] – Rites de passage et transgressions, Paris, Seuil, 1992 [notice bibliographique] – Mémoires 1 Paris, Seuil, 1995 [notice bibliographique] – La Torture dans la République : essai d’histoire et de politique contemporaines (1954-1962), Paris, Minuit, 1998 [notice bibliographique] – Mémoires 2, Paris, Seuil, 1998 [notice bibliographique] – Démocratie, citoyenneté et héritage gréco-romain, Paris, Liris, 2000 [notice bibliographique] – Les Grecs, les Historiens, la Démocratie. Le grand écart Paris, La Découverte, 2000 [notice bibliographique] – Le Monde d’Homère Paris, Perrin, 2000 [notice bibliographique] – Le miroir brisé : tragédie athénienne et politique, Paris, les Belles lettres, 2002 [notice bibliographique] – Fragments sur l’art antique Paris, Noêsis, 2002 [notice bibliographique] – Le monde d’Homère, Paris, Perrin, 2002 [notice bibliographique] – Le Choix de l’histoire Arléa, 2004 [notice bibliographique] – Flavius Josèphe et La guerre des juifs, Paris, Bayard-BNF, 2005 [notice bibliographique] – L’Atlantide, Petite histoire d’un mythe platonicien Paris, Les Belles lettres, 2005 [notice bibliographique] – L’Histoire est mon combat, Paris, Albin Michel, 2006 [notice bibliographique].
Remerciements
Nous remercions les éditions La Découverte de nous avoir aimablement autorisé à publier les portraits de Pierre Vidal-Naquet illustrant ce billet. Copyright La Découverte-Louis Monier.
- « Despote éclairé », selon l’expression de Pierre Vidal-Naquet, André Aymard tenait sous sa férule l’histoire grecque en France. Il fut en particulier Professeur et Doyen de la Sorbonne et Professeur à l’EPHE. [↩]
- Un assistant devait six heures de cours ; son contrat ne pouvait être renouvelé au-delà de quatre ans à Paris et six ans en Province. À Caen, Pierre Vidal-Naquet enseigne le cours d’histoire grecque pour l’agrégation, la question du hors programme et … l’épigraphie latine. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 40. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 46. Nous reviendrons dans Insula sur la carrière de Simone Viarre. [↩]
- Il s’agit de « Essai sur quelques aspects de l’expérience temporelle des Grecs », R.H.Rel., 1960, pp. 55-80 et « Epaminondas pythagoricien ou le problème tactique de la droite et de la gauche », Historia, 9, 1960, pp. 294-308 écrit en collaboration avec Pierre Lévêque ; ces articles seront repris en 1981 dans son ouvrage : Le Chasseur noir. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 52. [↩]
- François Hartog note à propos de Pierre Vidal-Naquet : « Nul historien contemporain n’a plus écrit sur lui-même, soucieux qu’il était de présenter, d’expliquer, de fixer l’histoire de sa vie, anxieux de recueillir les traces de ses engagements d’historien » : François Hartog, Vidal-Naquet, historien en personne : l’homme mémoire et le moment-mémoire, Paris, 2007, p. 7. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, L’histoire est mon combat : entretiens avec Dominique Bourel et Hélène Monsacré, Paris, 2006, p. 87. [↩]
- La page de titre est sans équivoque sur la nature du travail de Pierre Vidal-Naquet, puisque l’ouvrage est signé : Pierre Vidal-Naquet, Agrégé d’histoire. [↩]
- Pauline Schmitt Pantel, « Pierre Vidal-Naquet, historien engagé. Autour de L’affaire Audin », Anabases, 15 | 2012, 11-25 ; voir également : Bertrand Hamelin, « Ecrire en historien : Pierre Vidal-Naquet, L’affaire Audin », dans Thomas Augais, Mireille Hilsum et Chantal Michel, Écrire et publier la guerre d’Algérie : de l’urgence aux résurgences, Paris, 2010, p. 69-82 ; Pierre Vidal-Naquet « L’affaire Audin », colloque Pour une histoire critique et citoyenne. Le cas de l’histoire franco-algérienne, 20-22 juin 2006, Lyon, ENS LSH, 2007, http://ens-web3.ens-lsh.fr/colloques/france-algerie/communication.php3?id_article=264. [↩]
- Voir la liste des signataires et le texte complet sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Manifeste_des_121. [↩]
- Louis Joxe (1901-1991) est ministre de l’Éducation nationale du 15 janvier au 22 novembre 1960, puis Ministre des Affaires algériennes du 22 novembre 1960 au 28 novembre 1962 ; voir les Tables nominatives des interventions devant l’Assemblée nationale de Louis Joxe sur le site de l’Assemblée Nationale : http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/tables_archives/louis-joxe.asp. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 139. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, « Souvenirs à bâtons rompus sur François Jouan », dans Danièle Auger et Jocelyne Peigney (éds), Phileuripidès : Mélanges offerts à François Jouan, Nanterre, 2008, p. 36. [↩]
- Bertrand Hamelin, « Une mobilisation d’intellectuels inédite : le milieu universitaire caennais », dans La France en guerre 1954-1962, Paris, 2008, p. 152. Voir en particulier la Motion de la section Caen-lettres du Snesup, le 26 octobre 1960, L’Humanité Dimanche, 20 novembre 1960. [↩]
- Sylvie Thénault et Bertrand Hamelin, « Pierre Vidal-Naquet, un historien dans et de la guerre d’Algérie » Pierre-Vidal-Naquet.net [En ligne]. URL : <http://www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article89>. Consulté le 3 mai 2013. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Le choix de l’histoire, Paris, 2004, p. 43. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, L’histoire est mon combat : entretiens avec Dominique Bourel et Hélène Monsacré, Paris, 2006, p. 148. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Le choix de l’histoire : pourquoi et comment je suis devenu historien, Paris, 2004, p. 74. [↩]
- Laurent Schwartz, Un mathématicien aux prises avec le siècle, Paris, 1997, p. 397. [↩]
- Un passeur entre les mondes : le livre des anthropologues du droit, disciples et amis du recteur Michel Alliot, Paris, 2000, p. 70. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 147 ; sur Jean Dresch, voir le numéro que la revue Hérodote (juillet-septembre 1978, n°11) lui a consacré, en particulier l’article de Madeleine Rebérioux, « Jean Dresch et le Comité Audin », disponible sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5797641b [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 147. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Le choix de l’histoire, Paris, 2004, p. 73. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 147. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 150. [↩]
- Jean Bollack, Au jour le jour, Paris, 2013 : X 1793 p. 716. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 147. L’historien évoque avoir eu « des mots » avec ce dernier en février 1962 : Préface de Pierre Vidal-Naquet lors de la réédition de La Raison d’État, Paris, 2002. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Le choix de l’histoire, Paris, 2004, p. 73. [↩]
- « sur sa table de travail, plusieurs dossiers, appelant chacun des traitements spécifiques, demeurent ouverts en même temps » : François Hartog, Vidal-Naquet, historien en personne : l’homme mémoire et le moment-mémoire, Paris, 2007, p. 37. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet veut alors démontrer « la responsabilité de l’État français dans la pratique de la torture et de l’assassinat dans la guerre d’Algérie, responsabilité au sommet, en partant du para de base et en remontant jusqu’au président de la République » : Préface de Pierre Vidal-Naquet lors de la réédition de La Raison d’État, Paris, 2002. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, La Raison d’État, Paris, 2002. [↩]
- On possède un écho de ces exposés : en novembre 1961, se tient à Lille un colloque sur la torture dans lequel intervient Laurent Schwartz dont l’intervention – intitulée « Le problème de la torture dans la France d’aujourd’hui » – est ensuite publiée dans Les Cahiers de la république. Voir Jean-Luc Einaudi, « De l’Indochine à l’Algérie », dans : Thomas Ferenczi (dir.), Devoir de mémoire, droit à l’oubli ?, Paris, 2002, p. 89. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 149-150. [↩]
- Préface de Pierre Vidal-Naquet lors de la réédition de La Raison d’État, Paris, 2002. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 148. Nous reviendrons bientôt dans Insula sur les années lilloises de Pierre Bourdieu. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, « Souvenirs à bâtons rompus sur François Jouan », dans Danièle Auger et Jocelyne Peigney (éds), Phileuripidès : Mélanges offerts à François Jouan, Nanterre, 2008, p. 36. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet revendique ce terme d’historien : « Je ne me suis jamais considéré comme un helléniste, à la différence de Jean Bollack qui, lui, a eu maille à partir avec les hellénistes de la Sorbonne » : Pierre Vidal-Naquet, L’histoire est mon combat : entretiens avec Dominique Bourel et Hélène Monsacré, Paris, 2006, p. 137. Pauline Schmitt-Pantel résume ce que Pierre Vidal-Naquet égraine à propos de lui-même : « il n’est pas un linguiste, pas un philologue, pas un philosophe, pas un archéologue, pas un épigraphiste, pas un helléniste, pas un papyrologue, pas un psychologue » : Pauline Schmitt-Pantel, « Pierre Vidal-Naquet », dans : Véronique Sales (dir.), Les historiens, Paris, 2003, p. 332. [↩]
- « Pierre Vidal-Naquet (1930–2006), un historien entre deux mondes », dans Palamedes 1 (2006) p. 12. [↩]
- Rendant compte des activités du Centre régional d’Études historiques de Lille, Louis Trénard écrit en 1961 que « Roger Rémondon consacre son séminaire à l’étude de l’administration provinciale sous le Haut-Empire. L’enquête est conduite à partir de sources dont l’historien peut disposer, y compris les documents papyrologiques » : Revue historique, 1961, p. 158. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, L’histoire est mon combat : entretiens avec Dominique Bourel et Hélène Monsacré, Paris, 2006, p. 74. [↩]
- « Mon collègue et ami Roger Rémondon, dont j’avais été l’assistant à Lille en 1961-1962 après y avoir été envoyé en pénitence, m’avait donné un cours qu’il avait fait et dans lequel il avait insisté sur les notions de royauté et de royaume. Or, il y avait à Jérusalem un roi Juif : Agrippa II » : Conférence donnée à la Bibliothèque nationale de France, Pierre-Vidal Naquet reproduite dans : Pierre Vidal-Naquet, Flavius Josèphe et la guerre des Juifs, Paris, 2005. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 147. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 148. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, L’histoire est mon combat : entretiens avec Dominique Bourel et Hélène Monsacré, Paris, 2006, p. 64. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 209. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, L’histoire est mon combat : entretiens avec Dominique Bourel et Hélène Monsacré, Paris, 2006, p. 65. [↩]
- Jean Bollack, Au jour le jour, Paris, 2013 : X 1793 p. 716 ; dans un hommage rendu à Jean-Pierre Vernant sur France Culture (14 janvier 2007), en réponse à une question d’Emmanuel Laurentin, Jean Bollack revient sur cette amitié : « Vidal-Naquet, c’est la Guerre d’Algérie qui l’a amené à moi puisqu’il a été de Caen déplacé à Lille. Il est venu assister à mes cours et à mes séminaires et nous nous sommes très bien entendus, très vite, à cette époque-là ». [↩]
- Les notes brèves de Bollack sont désignées par la lettre X. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, pp. 161-168. [↩]
- Pierre Vidal-Naquet et Pierre Lévêque, Clisthène l’Athénien : essai sur la représentation de l’espace et du temps dans la pensée politique grecque, de la fin du VIe siècle à la mort de Platon, Paris, 1964, p. 12. [↩]
- Pierre Bourdieu, « Pierre Leveque et Pierre Vidal-Naquet, Clisthène l’Athénien », L’Homme, 1964, vol.4, n°3, pp. 143-144. url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1964_num_4_3_366684. Consulté le 07 mai 2013. Pierre Vidal-Naquet rapporte que les seuls auteurs à avoir compris l’ouvrage sont Pierre Bourdieu dans L’Homme et Jean-Pierre Vernant dans Les Annales : Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, Paris, 1998, p. 168. [↩]
- Créant parfois « des passerelles entre l’histoire ancienne et l’histoire contemporaine » : Pauline Schmitt Pantel, « Pierre Vidal-Naquet, historien engagé. Autour de L’affaire Audin », Anabases, 15 | 2012, 16. [↩]
- Voir Pauline Schmitt-Pantel, « Pierre Vidal-Naquet », dans : Véronique Sales (dir.), Les historiens, Paris, 2003, p. 317. [↩]
- Pauline Schmitt Pantel, « Pierre Vidal-Naquet, la transmission d’une passion : l’histoire », Pierre-Vidal-Naquet.net [En ligne]. URL : <http://www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article95>. Consulté le 29 avril 2013. [↩]
Lire aussi sur Insula :
Christophe Hugot, « La parenthèse lilloise de Pierre Vidal-Naquet », Insula [En ligne], ISSN 2427-8297, mis en ligne le 27 mai 2013. URL : <https://insula.univ-lille.fr/2013/05/27/la-parenthese-lilloise-de-pierre-vidal-naquet/>. Consulté le 7 October 2024.
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