Une œuvre retrouvée d’Édouard Houssin
Parmi les œuvres exposées à l’université Lille 3 se trouve un buste en bronze représentant Abel Desjardins, Professeur d’histoire à la Faculté des Lettres de Douai, dont il fut le doyen, par le sculpteur Édouard Houssin. Ce billet présente tour à tour le sculpteur, le modèle et le buste.
Dans le catalogue raisonné des œuvres de l’artiste douaisien Édouard Houssin, réalisé par Arnaud Debève, le n° 55 est consacré à trois bustes représentant Abel Desjardins, Doyen de la Faculté des Lettres de Douai1 : deux bustes en plâtre2, autrefois entreposés au Musée de Douai, sont déclarés « détruits »3 ; le troisième buste, en bronze, n’a pas de localisation connue. C’est ce bronze qui est aujourd’hui exposé dans le hall de la Bibliothèque centrale de l’université Lille 3 avant qu’il ne trouve place à la Bibliothèque Georges-Lefebvre4 : il se trouvait jusqu’ici remisé dans le bâtiment de l’ancienne Faculté des lettres de Lille. Le buste apparaît pourtant bien dans le catalogue réalisé par Arnaud Debève, au n° 142 : une photographie ancienne d’un buste en plâtre, provenant de « l’Album Houssin » détenu par la famille, est légendée comme « Portrait d’homme portant un nœud papillon ». L’œuvre est non datée. Il s’agit de la photographie en noir et blanc du plâtre représentant Abel Desjardins, ayant servi à la réalisation en bronze de l’exemplaire aujourd’hui exposé à Lille 35.
Édouard Houssin, sculpteur douaisien
Édouard Houssin est né en 1847 à Douai. Il entre aux Écoles académiques de Douai en 1856, où il reçoit divers prix jusqu’à son départ pour Paris, en 1864. Il s’inscrit alors dans les ateliers privés du valenciennois Henri Lemaire6 et du dijonnais François Jouffroy7 avant de pouvoir être admis dans la section sculpture à l’École impériale et spéciale des Beaux-Arts en 1866. Il expose son premier buste à la Société des Amis des Arts de Douai en 1868. Il devient professeur de sculpture aux Écoles académiques de Douai en 1871, poste qu’il quitte en 1877 pour revenir à Paris. À partir de 1873, Houssin expose régulièrement au Salon, à Paris : il y recevra plusieurs mentions honorables et médailles. Le sculpteur voit plusieurs de ses œuvres achetées par l’État et reçoit diverses commandes publiques, qui le font vivre8. En 1894, il devient professeur de modelage à la Manufacture nationale de Sèvres, poste qu’il occupe jusqu’en 1919, année de sa mort.
Si Édouard Houssin réalise des monuments publics, essentiellement pour Douai et sa périphérie, comme celui exécuté en l’honneur de la poétesse Marceline Desbordes-Valmore pour la ville de Douai (1896)9, des groupes sculptés, des décors d’architecture10, d’une facture souvent conventionnelle, à l’esthétique académique du Salon de Paris, ce sont surtout des portraits qui remplissent son activité, comme c’est alors le cas pour de nombreux statuaires. Dans La Revue du Nord de la France de 1895, Fernand Lefranc écrit : « Ses bustes, tous d’une exactitude irréprochable et admirablement enlevés ne se comptent plus »11. De fait, le catalogue recense 100 portraits sur le total de 145 œuvres attribuées à l’artiste12. Se présente à nous une véritable galerie de portraits : hommes de lois, hommes politiques, religieux, artistes et architecte, ou encore notables parisiens ou douaisiens, devenus anonymes pour nous. C’est dans cette catégorie d’anonymes, « au sens où nous n’avons aucun élément biographique les concernant », qu’Arnaud Debève place curieusement Abel Desjardins13.
Le sort des bustes représentant Abel Desjardins, plâtres détruits, bronze non localisé, est celui de la majeure partie des sculptures d’Édouard Houssin : sur les 145 œuvres du catalogue, seules 27 ont été localisées. Le portrait d’Abel Desjardins complète donc notre connaissance de l’art d’un sculpteur dont les deux guerres mondiales ont anéanti le travail par des vols (le bronze étant fondu)14 et destructions15 et dont l’histoire de l’art n’a pas cherché à réhabiliter l’académisme16. Une Place porte le nom d’Édouard Houssin à Wissant (Pas-de-Calais), où l’artiste y avait une propriété.
Abel Desjardins, professeur et doyen
S’il n’est pas le plus célèbre des personnages sculptés par Houssin, Abel Desjardins n’est pas un anonyme et fait partie de l’Élite à laquelle accèdent les universitaires en cette fin du XIXe siècle17. Abel Desjardins appartient à un milieu bourgeois « en provenance de Normandie et dont l’ascension sociale est récente »18. Le père d’Abel Desjardins, Jacques-Guillaume Desjardins, provient d’une famille de la couche paysanne issue de la région de Falaise. Il quitte sa région et sa condition en venant à Paris, où il devient Chef de bureau au Ministère de la Guerre, et en épousant une femme issue du milieu de la bourgeoisie parisienne peu fortunée mais cultivée, Catherine Abel Justine Beffroy de Reigny, fille de Louis Abel Beffroy de Reigny, plus connu sous le nom du « Cousin Jacques »19. Jacques-Guillaume Desjardins et Catherine Abel Justine Beffroy de Reigny auront une fille et deux garçons, Abel et Ernest, qui vont mener l’un et l’autre une belle carrière professorale, spécialistes tous deux de l’histoire antique (mais pas seulement), l’aîné devenant Doyen d’université, le second devenant Professeur au Collège de France, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles lettres20.
Abel Dejardins est né à Paris le 26 juillet 1814. Bachelier ès lettres en 1832, on sait par une anecdote liée à la première et unique représentation du Roi s’amuse de Victor Hugo qu’il est étudiant en première année de droit à Paris en 183321. Licencié ès lettres en 184222, Abel Desjardins est reçu quatrième (sur cinq reçus) à l’agrégation d’histoire en 1843, lors de son premier concours23. Il devient alors chargé de classe puis professeur au Collège royal d’Angers24. « Déjà désireux d’entrer dans l’enseignement des Facultés, il préparait une thèse. -Le sujet était l’Empereur Julien. Ce choix était une audace. -On s’émut à la Sorbonne ; on s’émut aussi ailleurs. Il était gênant ce jeune homme qui venait évoquer Julien, autrement que pour l’exorciser », remémore Léon Moy25. Il accède au cercle alors très restreint des docteurs ès lettres en présentant une thèse principale consacrée à l’empereur Julien à la Faculté des Lettres de Paris, soutenue le 18 octobre 1845 à la Sorbonne26 et une thèse secondaire, rédigée en latin, de droit romain sur le defensor civitatis27. La carrière de Professeur d’université d’Abel Desjardins peut débuter. Elle durera près de quarante ans.
Abel Desjardins, Professeur aux Facultés de Dijon et de Caen (1847-1858)
Son premier poste universitaire – « objet de [s]es désirs et de [s]on ambition »28 – est à la Faculté de Dijon, où il y est nommé Professeur d’histoire29. Il y donne en particulier un cours sur Saint Bernard qui sera édité30. Le Moniteur de l’enseignement de 1856 annonce que « M. Desjardins fera, à Dijon, l’histoire religieuse, politique et littéraire du XVIe siècle », cours dans lequel il « insistera principalement sur les guerres civiles et religieuses de la France »31. Il est très difficile de connaître la façon dont l’enseignement lui-même est pratiqué à la Faculté de Dijon32, mais on apprend par la revue La liberté de penser qu’Abel Desjardins réussit à gérer un problème difficile de l’enseignant, à savoir « celui de grouper autour d’une chaire de province un public nombreux et attentif »33. Depuis Louis XVIII, en effet, les Facultés ont pour mission, outre celle de donner des diplômes pour entrer dans l’administration ou les professions libérales, celle d’occuper « les loisirs d’une société polie et désœuvrée durant ses soirées d’hiver, entretenir le goût des études par des cours publics »34, mais il n’est pas rare que les cours soient donnés devant une salle à peu près vide, l’appariteur étant l’unique auditeur35. Comme l’écrit Nicolas Eugène Géruzez, « il faut à chaque Faculté une sirène pour empaumer les oisifs, une au moins »36. Abel Desjardins est de la race des sirènes.
Si Abel Desjardins a l’art de rendre les sujets qu’il professe accessibles à tous dans ses cours, il le réussit encore dans ses livres. Ses études sur Bernard de Clairvaux, écrit le critique de La liberté de penser, sont rédigées dans « un style souvent brillant, toujours facile »37. Pour le critique de la Revue contemporaine, sa Vie de Jeanne d’Arc qu’il rédige à Dijon, réalisée d’après les travaux en latin de Jules Quicherat38, « sera lue avec charme par les gens du monde et par tous ceux qui, étrangers aux débats de la science, se contentent de l’érudition du cœur »39. De fait, cette Vie de Jeanne d’Arc – qui suit celles écrites par Jules Michelet et Henri Martin mais devance celle rédigée par Henri Wallon – est un succès et va connaître plusieurs éditions40. Ce souci de vulgariser n’empêche pas Abel Desjardins de s’atteler à des projets plus scientifiques. Par un arrêté du 15 juin 1854, il est ainsi chargé d’une mission à Florence « afin de recueillir dans les bibliothèques les pièces, dépêches et autres documents concernant les relations diplomatiques de la France avec la république florentine, depuis la fin du XVe siècle jusqu’au commencement du XVIIIe »41. Ce travail sera à l’origine de deux voyages en Italie et de la publication – entre 1859 et 1886 – des six volumes des Négociations diplomatiques de la France avec la Toscane, documents recueillis par Giuseppe Canestrini et publiés par Abel Desjardins dans la Série in quarto de la « Collection de documents inédits sur l’histoire de France » (Imprimerie impériale), collection initiée par le Ministre Guizot dans les années 183042. Avec cette œuvre, note Armand Baschet en 1862, Abel Desjardins devient « un des ‘ouvriers’ de cette légion laborieuse qui, dans le domaine des sciences de l’histoire, sous les féconds auspices des ministres et du souverain même, a parcouru l’Europe depuis une période de trente années environ dans le but de chercher les preuves de nos annales »43. De ce travail éditorial44, encore régulièrement cité, et qui mériterait un plus long développement, Abel Desjardins tire de la matière pour réaliser un grand nombre d’articles45. Ces séjours sont également mis à profit pour projeter d’autres recherches, comme celles entreprises sur la famille Bonaparte46, et c’est aux archives de Florence qu’Abel Desjardins rencontre le douaisien Fouques de Vagnonville, lequel enquête sur Jean de Bologne, le célèbre sculpteur de la Renaissance natif de Douai47 : il devait expédier le fruit de ses recherches à Abel Desjardins avec la mission de les utiliser pour une publication48. C’est en 1883 qu’Abel Desjardins édite la monographie sur Jean de Bologne : ce sera sa dernière œuvre49.
À ses débuts à Dijon, Abel Desjardins fonde avec son frère Ernest L’Éclaireur républicain de la Côte d’Or. Ce journal paraît le dimanche à partir du 8 avril 1848, puis trois fois par semaine dès le n° 350. Le journal soutient Cavaignac à la Présidence de la République51, mais la victoire écrasante de Louis-Napoléon Bonaparte, les 10 et 11 décembre 1848, sonne la fin du journal le 19 décembre. Si Abel Desjardins rentre dans le rang, après avoir montré son hostilité à Louis-Napoléon Bonaparte, plusieurs plaintes et dénonciations sont déposées contre lui en 1855. Le recteur ouvre une enquête qu’il signale au Ministre52.
C’est dans ce contexte, le 5 novembre 1855, entre une visite de Sainte-Beuve et une partie de whist en famille, qu’Hippolyte Fortoul, Ministre de l’instruction publique, reçoit Abel Desjardins. Le ministre s’ouvre à lui de son passé et obtient l’autorisation de l’employer à Toulouse53. Mais, sur Décret de l’Empereur du 30 avril 185654, vraisemblablement pour calmer les Dijonnais hostiles55, Abel Desjardins est muté à la Faculté de Caen comme Professeur d’histoire56. À Caen, il donne un cours consacré à l’esclavage dans l’Antiquité, dont il fait paraître un résumé de 19 pages57, dix années après la publication de la monumentale Histoire de l’esclavage dans l’Antiquité de Henri Wallon, laquelle était parue dans l’actualité alors brûlante de l’abolition de l’esclavage en France (1848). Il ne reste toutefois qu’une année dans cette région normande, berceau de la famille Desjardins.
Abel Desjardins, Professeur et Doyen de la Faculté de Douai (1858-1886)
En 1858, Abel Desjardins est nommé à la Faculté de Douai. Il succède, à la chaire d’histoire et au poste de doyen, à Charles-Auguste-Désiré Filon devenu Chargé de missions d’inspection générale puis Inspecteur de l’académie de Paris58. La Faculté des lettres compte alors cinq universitaires59 et Abel Desjardins y est seul titulaire pour enseigner l’histoire. Ce n’est que près de 25 ans plus tard qu’il pourra spécialiser sa chaire en « histoire ancienne et histoire du moyen âge » avec l’arrivée de Henri Cons comme professeur d’histoire et de géographie des temps modernes60. Il est vrai que si la Faculté compte peu d’enseignants, elle n’a également qu’une poignée d’étudiants. En 1869-1870, par exemple, la faculté douaisienne déclare quarante-quatre inscrits, ce qui n’est pas exceptionnel pour une Faculté provinciale61. À ces étudiants, il faut ajouter, comme ce fut le cas à la Faculté de Dijon, les auditeurs des cours publics qui viennent nombreux écouter les leçons du Doyen.
Marius Sepet, dans la Revue des questions historiques, note en 1868 que, dans les Facultés provinciales, « l’enseignement laisse parfois à désirer ». Mais, ajoute t-il, il s’y fait « aussi d’excellents cours » et de ne prendre pour seul exemple que « les remarquables leçons de M. Abel Desjardins »62.
La Faculté des lettres : chronologie
- 1559 : Fondation par Philippe II
- 1562 : Inauguration de la Faculté de Douai
- 1793 : Fermeture de la Faculté
- 1808 : Restauration de la Faculté par Napoléon
- 1815 : Suppression de la Faculté des Lettres
- 1854 : Restauration de la Faculté des Lettres
- 1854 à 1858 : Charles Filon, doyen
- 1858 à 1886 : Abel Desjardins, doyen
- 1887 : Léon Moy, doyen
- 1887 : Transfert de la Faculté de Douai à Lille
- 1974 : Transfert de Lille à Villeneuve d’Ascq
On a quelques connaissances d’intitulés de cours professés à Douai par Abel Desjardins, qui font preuve de son éclectisme. En 1865, le cours public porte sur « La France physique ; formation politique ; rapports avec les autres pays »63 ; en 1866, relate la Revue des cours littéraires de la France et de l’étranger, il « fera le cours de la province des Gaules sous la domination romaine ; il étudiera les grands historiens de l’Antiquité, et principalement Tacite »64. « Sa leçon à succès, rapporte Madame Camescasse à propos du cours public, était celle où il racontait Charles IX et la Saint-Barthélemy, ce crime des catholiques. »65. Il tirera une publication sur Charles IX en 187366.
D’autres cours donnés à Douai sont publiés. Ainsi, la Revue des cours littéraires de la France et de l’étranger publie en 1866 celui consacré au testament politique d’Auguste67 et à « Charlemagne économiste » en 186768. En 1875 il édite à Douai une étude intitulée Une congrégation générale des cardinaux en 1595. Abel Desjardins est encore chargé du cours d’histoire de la France et de géographie à la Faculté des sciences de Lille pour les élèves qui se préparent à l’examen de sciences appliquées69. Il démissionnera de cette fonction en 1883.
Karl Hillebrand, qui fut chargé du cours de littérature étrangère à Douai, note que tous les auditeurs des cours d’Abel Desjardins « ont pu apprécier le talent d’exposition, la fermeté de jugement, la sûreté d’information et l’élégance de la parole »70. Léon Moy, son collègue et successeur à la charge de Doyen, vante son « admirable talent de diseur » et rappelle que, pour le Doyen, le cours public « était son jour de fête »71. Madame Camescasse, dans ses Souvenirs, se remémore les cours publics donnés par Abel Desjardins : la mémorialiste de la vie douaisienne relate que le doyen « avait grand air ». Précédé d’un huissier72, Abel Desjardins monte en chaire pour donner son cours sur l’histoire de France « en habit », dans le grand amphithéâtre comble de la Faculté (où viennent l’écouter sa belle-mère et son épouse), employant une diction un peu lente, un peu chantante, s’exprimant « avec clarté, sans redites, ni détails inutiles ». Lors de son cours sur la Saint-Barthélémy, précise t-elle, le doyen a « la voix tremblante, les larmes aux yeux et son public aussi ». « On l’accusait de pontifier un peu, mais n’était-ce pas son rôle ? »73. Abel Desjardins le dit lui-même en 1847 : « Je ne sais pas professer froidement, et cependant j’ose prétendre à l’impartialité »74.
Charles Bonnier, qui se souvient à peine des professeurs qu’il eut, est moins admiratif. Il qualifie Desjardins de « solennel », se plaisant à citer dans ses cours les rapports des ambassadeurs vénitiens ou à se répandre en adages tels que « Tout homme adore son pays, mais tout homme l’aime à sa façon », quand il ne cite pas Le Roi s’amuse de Victor Hugo, en ajoutant : « Ce sont de beaux vers, Messieurs ! »75.
Abel Desjardins est « une des notoriétés marquantes de la société douaisienne »76. « Érudit doublé d’un homme de goût », pour reprendre l’expression d’Eugène Müntz77, l’homme est décrit par Madame Camescasse comme « charmant », « possédant cette galanterie léguée par les mœurs de l’ancienne France », « gourmet », doté d’un « grand talent de lecteur » (il récite Musset dans les Salons de la Faculté, avec son frère Ernest, de l’Institut, lors d’une soirée inoubliable). Abel Desjardins, « homme du monde » (dixit le recteur Nolen) reçoit beaucoup à dîner pendant les longues années qu’il passe à l’Hôtel académique, rue de l’Université, où il regroupe des personnalités et des collègues. Léon Moy évoque la maison « large et accueillante »78. Auguste Angellier, jeune Maître de Conférences à la Faculté depuis 1881, est l’un des familiers du Doyen et de « la Doyenne »79. Abel Desjardins est sans doute l’un des derniers universitaires septentrionaux à coudoyer les élites régionales alors que ses collègues se replieront peu à peu : « le professeur qui était essentiellement sous le Second Empire, un donneur de cours public, un grand orateur pour le public bourgeois de sa ville d’accueil, se transforme peu à peu en chercheur méthodique, avide à faire avancer la science et en professeur qui fait cours à de réels étudiants », résume Jean-François Condette80.
En dehors du cadre des Facultés, on peut également entendre Abel Desjardins à la Société d’agriculture, de sciences et d’arts de Douai, dont « l’éminent doyen » est membre honoraire de droit, « prodiguant les trésors de sa spirituelle érudition »81. Il y donne en particulier des séances publiques consacrées à la « Paix de Saint-Germain », à « Joinville » (décembre 1865), à la « Renaissance » (13 et 15 février 1869)82, à la Saint-Barthélémy (novembre 1872)83. Il publie dans les Mémoires de la Société Impériale d’agriculture, de sciences et d’arts une étude sur l’historien Augustin Thierry84 ; une autre est consacrée à « Louis XII et l’alliance anglaise en 1514 »85.
Le 10 novembre 1867, lors d’une séance publique de la Société d’agriculture, donnée dans la grande salle des fêtes de l’Hôtel de ville de Douai à l’occasion de la distribution des récompenses aux propriétaires agricoles, devant un « auditoire d’élite »86, le doyen déclame une longue poésie de son cru intitulée « Le monument du Vercingétorix ». Certes, note le Bulletin scientifique, historique et littéraire du département du Nord de 1870, nous sommes sur le terrain de la poésie, « mais nous confinons aux sévères réalités de l’histoire »87. En voici un extrait88 :
Ainsi, dans un élan sublime,
La Gaule se lève unanime !
O combien ils sont beaux à voir
Ces guerriers, ces héros, accourus par cent mille,
Quittant, le cœur joyeux, leur foyer et leur ville,
Pour accomplir un saint devoir !
Vercingétorix est devenu un personnage historique et littéraire important au XIXe siècle. La poésie d’Abel Desjardins s’inscrit dans un élan national89, amplifié par l’Académie française qui fait de Vercingétorix le thème de son Prix de poésie en 1865, provoquant l’envoi de dizaines de poèmes (près de 150)90. Comme pour ses ouvrages sur Jeanne d’Arc, Bernard de Clairvaux, ou encore sur l’esclavage, Abel Desjardins met son savoir historique indéniable au profit discret de ses idées politiques, de sa morale. « L’histoire est une science morale », énonce t-il dans son discours d’ouverture à la Faculté des Lettres de Dijon, en 1847 : « l’histoire, Messieurs, se réserve le droit d’approbation et de blâme ; elle ouvre devant nous les assises du droit humain »91. Pour soutenir cette morale, Abel Desjardins convoque les exemples de Jeanne d’Arc ou de Vercingétorix, à l’égal des autres historiens de son temps. Il est héritier du mouvement romantique, qui aime voir des peuples s’incarner dans des individus, mais également un acteur de l’essor des recherches historiques, en particulier dans la quête des sources.
À Douai, outre la Société d’agriculture, de sciences et d’arts, Abel Desjardins anime le bureau de la Société de géographie, créée en 1880 par Pierre Foncin92. À propos de la géographie, Abel Desjardins a cette formule, rapporte M. J. Gosselet : « Les Français se reconnaissent à leur esprit, à leur politesse et à leur ignorance en géographie »93. Il intervient également à la Société de géographie de Lille. On peut l’entendre encore en Sorbonne, en avril 1877, lors de la réunion des Sociétés savantes des départements, où il donne lecture des maximes de Guichardin qu’il publie dans les Mémoires de la Société d’agriculture, de sciences et d’arts de Douai94. Il est élu membre correspondant regnicole de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le 29 décembre 187895. Ses travaux sont présentés à l’Académie, soit par lui-même96, soit, le plus souvent, par l’intermédiaire de son frère Ernest, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres97.
On doit encore à Abel Desjardins des mémoires sur l’enseignement. Dès 1841, il rédige un texte sur le sujet98. « L’un des maîtres les plus distingués de l’enseignement supérieur, (…) M. Abel Desjardins a exposé ses idées dans une brochure intitulée La licence ès lettres (novembre 1876) et dans deux lettres (…) qui ont été publiées par la Revue politique et littéraire (17 mars 1877) »99 et un projet de réforme du baccalauréat en 1885100. Examinateur d’entrée à l’Ecole normale, membre du jury d’agrégation, chargé d’inspection générale101, Correspondant du Ministère de l’Instruction publique102, il échoue à devenir délégué au Conseil supérieur de l’instruction publique en mai 1873103. Il représente le Ministre de l’Instruction publique lors de l’inauguration de la statue de Chateaubriand à St-Malo, le dimanche 5 septembre 1875, en y prononçant une allocution lors du spendide banquet offert par la ville de Saint-Malo à ses nombreux invités104.
Dans son rapport de notation de l’année 1886, le recteur Nolen note que la santé d’Abel Desjardins décline fortement : « tout annonce que, chez Monsieur le doyen, la vieillesse est venue »105. Les boursiers viennent en effet prendre leur leçon dans la chambre du professeur, atteint de surdité, alité suite à une mauvaise chute. Le constat du recteur est sans appel : « Je ne crois pas que le décanat puisse longtemps rester confié aux mains de M. Desjardins ». Abel Desjardins ne sera pas mis en retraite forcée : il décède le 21 juillet 1886. Il avait donné comme volonté de n’avoir pas d’obsèques officielles. Quelqu’un plaça une statue de Jeanne d’Arc sur son cercueil : « elle était bien à sa place, cette sainte des historiens, dont le culte laïc est ouvert à tous … », commente Léon Moy106. Abel Desjardins est remplacé à sa chaire d’histoire par Jules Flammermont107. C’est son collègue Léon Moy, Professeur de littérature, qui lui succède au poste de doyen, le 10 novembre 1886, après avoir assumé l’intérim du décanat108. Les Douaisiens regretteront sans doute d’autant plus leur « vieux doyen » que son successeur jouera un rôle très actif dans le transfert de la Faculté de Douai vers Lille. Léon Moy, dernier doyen de la Faculté des Lettres de Douai, sera ensuite élu trois fois de suite doyen de la Faculté des Lettres de Lille en 1889, 1892 et 1895.
Le buste d’Abel Desjardins, par Édouard Houssin
Édouard Houssin n’a pas réalisé le buste d’après nature mais après la mort d’Abel Desjardins. Une inscription sur le piédouche du buste (côté senestre) précise : « Buste fait d’après photographie par Édouard Houssin STRE, Douai, août 1886″. Il a été exposé à la Société des Amis des Arts de Douai en 1887, sous le n° 132.
L’image que nous donne le buste est conventionnelle et vise au réalisme. Arnaud Debève, dans le catalogue des œuvres d’Édouard Houssin, distingue les portraits « officiels, marqués par un manque d’originalité et par un certain hiératisme et les portraits d’amis et de proches, dans lesquels Houssin a su faire preuve d’une approche stylistique beaucoup plus spontanée, donnant ainsi à ses modèles une présence très vivante »109. Le portrait d’Abel Desjardins se situe dans la première catégorie. Ce qui renforce cet aspect de portrait officiel, sans doute, est que le buste a été réalisé d’après une photographie et non en présence d’une personne vivante : c’est un détail qui peut éventuellement expliquer l’aspect de nombre de figures hiératiques présentes au catalogue d’Édouard Houssin. Sans autre témoignage, il est difficile de dater la photographie qui a pu servir de modèle. En l’absence de document plus précis, on ne peut se référer qu’à un détail : sur le buste, Abel Desjardins est représenté arborant la rosette d’Officier de la Légion d’honneur (il était également Officier de l’Ordre d’Italie)110. Le buste est donc censé représenter le Doyen entre septembre 1867 et juillet 1886111. Le doyen a pu se faire photographier à Douai. Vers 1860, Puvion, à qui Cèbe succéde, est le premier photographe qui s’installe à Douai, bientôt concurrencé par le Lillois Carette. Des amateurs s’adonnent également à cet art encore onéreux. Nous savons que « le premier amateur douaisien qui cultiva la photographie vers la fin du règne de Napoléon III fut le conseiller Duhem qui, gracieusement, tirait le portrait de ses collègues et leurs familles »112.
La statue est sans doute une commande de la Faculté des Lettres de Douai en l’honneur de son doyen récemment disparu. Pour la réaliser, on s’adresse alors à l’artiste douaisien qui a le plus de notoriété. Le buste ne reste cependant pas longtemps dans l’Hôtel académique où Abel Desjardins vécu presque trois décennies et participe vraisemblablement, dès 1887, au transfert de la Faculté des Lettres de Douai à Lille. À la faveur du déménagement des derniers services de l’université Lille 3 vers le Campus de Villeneuve d’Ascq, en 2010, le portrait d’Abel Desjardins par Édouard Houssin est rapatrié sur le Campus Pont-de-Bois de Villeneuve d’Ascq. Nous avons évoqué ce déménagement dans notre billet « Pavanes et javas à la Faculté de Lille » .
Pour les commanditaires de l’œuvre, le buste devait avoir une fonction mémorielle : sa présence évoquant le souvenir de l’œuvre et de la carrière d’Abel Desjardins. Avec la présentation du buste dans une exposition sur le patrimoine de l’université Lille 3 en 2011, son installation ensuite dans la bibliothèque Georges-Lefebvre, avec ce billet dans « Insula », c’est un peu leur vœu qui est encore exaucé, 125 ans plus tard.
Pour en savoir plus
- Sur Edouard Houssin : Arnaud Debève, La vie et l’œuvre du sculpteur Édouard Houssin (1847-1919) : catalogue raisonné, Paris, 2006. [Localiser l’ouvrage] ;
- Sur Abel Desjardins : En complément de ce billet, nous avons réalisé un article pour l’encyclopédie en ligne Wikipédia. On y retrouve le résumé très succint de la carrière d’Abel Desjardins ainsi que sa bibliographie par ordre chronologique. Voir l’article « Abel Desjardins » dans Wikipédia.
- Arnaud Debève, La vie et l’oeuvre du sculpteur Edouard Houssin : catalogue raisonné, Paris, 2006, p. 92. [↩]
- Le premier, de 49 cm de hauteur ; le second, simple réduction en demi-grandeur du buste précédent. [↩]
- 55-1 : Buste en plâtre donné au Musée de Douai en 1903, inventaire 2056 (d) : notice complète sur la base Joconde ; 55-2 : Buste en plâtre, Musée de Douai, inventaire 2061 (d) : notice complète sur la base Joconde. [↩]
- La Bibliothèque Georges-Lefebvre, au sein de l’université Lille 3, est la bibliothèque du Centre de recherche Irhis [↩]
- Si on a gagné une identification, le catalogue perd donc une œuvre puisque le n° 55 et le n° 142 identifient le même buste. [↩]
- On doit à ce sculpteur, Prix de Rome en 1821, le relief « Le Jugement dernier » pour le fronton de l’église de la Madeleine à Paris. [↩]
- Prix de Rome en 1832 [↩]
- Il écrit en 1898 au Ministère de l’Instruction publique pour réclamer un travail de sculpture, mentionnant qu’il n’a rien eu à faire depuis six mois et qu’il n’a eu aucune commande du Ministère depuis 1894. [↩]
- En pleine vague de « statuomanie » qui fait s’élever un peu partout en France, à partir de 1870, quantité de portraits sculptés d’hommes politiques, savants et artistes, Édouard Houssin réalise quatre monuments publics : voir Arnaud Debève, Op. Cit., p 29. [↩]
- En particulier le fronton du nouveau Musée de Douai, en 1885, mais également des réalisations pour les expositions universelles de Paris, ou encore la représentation de Paul-Louis Courier pour la façade de l’Hôtel de ville de Paris. [↩]
- Revue du Nord, 1895, p. 201 [Gallica]. [↩]
- En fait, désormais, 99 portraits sur 144 œuvres attribuées à l’artiste. [↩]
- Arnaud Debève, Op. Cit., p. 32. [↩]
- Pierre Lasserre écrit sa tristesse du « rapt par les Allemands, de la statue en bronze de Marceline Desbordes-Valmore », durant la première guerre mondiale, laquelle a du « fournir la matière de deux à trois obus de 420 » : Pierre Lasserre, La statue volée, le divan, 1927. [↩]
- Le Musée de Douai fut en particulier durement touché un bombardement en 1944 : de nombreuses sculptures et objets d’art disparurent dans l’incendie. [↩]
- Certaines œuvres semblent toutefois se détacher de l’académisme avec quelques influences de Rodin, par exemple. [↩]
- Voir sur le sujet, en particulier : Christophe Charle, Les élites de la République : 1880-1900, Paris, 2006. [Localiser l’ouvrage] [↩]
- François Chaubet, Paul Desjardins et les Décades de Pontigny, Presses universitaires du Septentrion, 2009, p. 19 [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- Célèbre journaliste, Louis Abel Beffroy de Reigny est un auteur dramatique et poète comique qui fut surnommé par ses contemporains « le poète comique de la Révolution ». On lui doit en particulier Nicodème dans la lune, ou la Révolution pacifique, folie en prose et en 3 actes, mêlée d’ariettes et de vaudevilles, créée en novembre 1790. Sans doute cette personnalité n’est-elle pas étrangère à l’ascension sociale de la famille Desjardins. [↩]
- La brillante carrière des deux frères est souvent mise en exergue, comme par M. Montée, Secrétaire-général de la Société d’agriculture de Douai, le 2 novembre 1872 : « Je ne veux pas séparer dans ce compte-rendu le nom de M. Abel Desjardins de celui de son frère , membre correspondant de votre Compagnie, comme lui éminent professeur … » : Mémoires de la société d’agriculture, de sciences et d’arts séant à Douai. Tome XII, 1872-1874, Douai, 1875, p. 64 [Gallica]. Les notices biographiques ou bibliographiques confondent souvent les travaux d’Ernest avec ceux d’Abel, font d’Ernest le fils d’Abel, mélangent les disciplines de différents Abel Desjardins, en donnant les travaux du célèbre médecin à l’historien, etc. [↩]
- Alors âgé de vingt ans, Abel Desjardins écrit à Victor Hugo pour lui demander une place pour lui-même et pour quatre de ses amis afin de pouvoir assister à la première du Roi s’amuse au Théâtre-Français, le 22 novembre 1833. Abel Desjardins reçoit une réponse positive de Victor Hugo par une lettre qu’il reçoit rue Saint-Hyacinthe Saint-Michel, au numéro 6 et qu’il conservera toute sa vie : « De grand cœur, messieurs ; toutes les âmes jeunes sont généreuses, c’est à elles de décider entre mes ennemis et moi. Je me mets avec confiance entre vos mains. » Victor Hugo, Correspondance 1815-1835, Paris, 1896. L’éditeur confond la représentation, écrivant qu’il s’agit d’Hernani [Gallica]. Voir le Supplément littéraire du dimanche du Figaro, n° 45, du 11 novembre 1882 [Gallica] avec une citation légèrement différente. Abel Desjardins fut de la seconde, donnée 50 années plus tard : Les soirées parisiennes de 1882, Paris, 1883, p. 125 [Gallica]. [↩]
- Une source nous le présente comme élève de l’École normale supérieure : Adolphe Bitard, Dictionnaire de biographie contemporaine française et étrangère, Paris, 1887, p. 89 [Gallica], mais le nom d’Abel Desjardins ne figure pas dans la liste des promotions parue dans le Supplément historique 2005 édité par l’Association amicale de secours des anciens éléves de l’Ecole normale supérieure. [↩]
- André Chervel, Les lauréats des concours de l’enseignement secondaire, 1821-1950, Paris, 1993, p. 27 [Localiser l’ouvrage] ; cette liste des lauréats établie par André Chervel est reproduite sur le site de l’INRP (avec parfois l’ajout de prénoms par rapport à l’édition papier, comme c’est le cas pour Abel Desjardins) ; on trouvera les intitulés de la seconde épreuve de l’agrégation d’histoire de l’année 1843 ici page 128. [↩]
- Voir Bulletin universitaire, n° 57 (1844) p. 57 [Google Books]. [↩]
- Discours de Léon Moy prononcé suite au décès d’Abel Desjardins lors de la Rentrée des Facultés du ressort académique de Douai en 1886. [↩]
- Abel Desjardins, L’empereur Julien : thèse présentée à la Faculté des Lettres de Paris, Paris, Firmin Didot, 1845. Voir Louis-Athénaïs Mourier, Notice sur le doctorat ès sciences, suivie du catalogue des thèses admises par les facultés des sciences depuis 1810, avec index et table alphabétique des docteurs, Paris, 1856, p. 39 [Google Books] et Albert Guigue, La Faculté des lettres de l’Université de Paris depuis sa fondation (17 mars 1808) jusqu’au 1er janvier 1935, Paris, 1935, p. 62-69. [↩]
- Abel Desjardins, De Civitatum Defensoribus sub imperatoribus romanis : thesim proponebat Facultati Litterarum Parisiensi, Angers, Cosnier et Lachèse, 1845. Posthumement, en 1892, Abel Desjardins sera l’auteur de l’article concernant le « Defensor Civitatis » ainsi que d’autres defensor dans le Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio [Voir les articles]. Cf. Robert M. Frakes, Contra potentium iniurias : the Defensor Civitatis and late Roman justice, München, 2001, p. 7 [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- Discours d’ouverture le 24 février 1847 [Google Books]. [↩]
- Entre sa présentation par le conseil académique et la Faculté et sa nomination, le temps a été très long rappelle Léon Moy dans le Discours prononcé suite au décès d’Abel Desjardins lors de la Rentrée des Facultés du ressort académique de Douai en 1886. Les audaces du jeune homme semblent en avoir été la cause. [↩]
- Abel Desjardins, Études sur Saint Bernard : trois leçons extraites du cours d’Histoire professé à la Faculté des lettres de Dijon, Dijon, 1849 [Google Books]. Il est intéressant de souligner que ce cours sert à démontrer aux Bourguignons quel « grand homme » était Saint-Bernard et que c’est une aberration d’avoir retiré sa statue de la ville de Dijon. Cette statue est l’œuvre du dijonnais Jouffroy, le maître de Houssin à Paris. Elle s’y trouve aujourd’hui. [↩]
- Moniteur de l’enseignement, 3e série, tome III (août 1855-avril 1856), Tournai, 1856, p. 195 [Google Books] [↩]
- Gérard Versini, « La Faculté des lettres de Dijon, de sa création à 1939 », dans Annales de Bourgogne, 38, 1966, p. 58. [↩]
- Amédée Jacques dans La liberté de penser. Volume 4, décembre 1847-1851, p. 446 [Google Books]. [↩]
- Louis Trénard, « Les facultés des lettres sous la Monarchie de Juillet », Actes du Quatre-vingt-neuvième congrès national des sociétés savantes, Lyon, 1964, section d’histoire moderne et contemporaine. Tome II, volume 2, Paris, 1965, p. 670. [↩]
- Ibid, p. 715 [↩]
- Nicolas Eugène Géruzez, Lettre à Prévost-Paradol citée par Pierre Guiral, Prévost-Paradol (1829-1870) : pensée et action d’un libéral sous le Second Empire, Paris, 1955, p. 123 ; sur Nicolas Eugène Géruzez, voir Christophe Charle, Les Professeurs de la Faculté des lettres de Paris : dictionnaire biographique 1809-1908, Paris, 1985, volume 1, p. 83 sq. [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- Amédée Jacques dans La liberté de penser. Volume 4, décembre 1847-1851, p. 446 [Google Books]. [↩]
- Abel Desjardins, Vie de Jeanne d’Arc d’après les documents nouvellement publiés, Paris, Firmin Didot, 1854 [Google Books]. [↩]
- Revue contemporaine n°17 (1854), p. 539 [Google Books]. [↩]
- En 1889, une nouvelle édition de l’ouvrage sur Jeanne d’Arc voit le jour dans la collection « Bibliothèque historique illustrée. L’ancienne France » chez Firmin Didot, collection in-8° de livres à bon marché (4 francs) et richement illustrés. La Revue historique n°45, 1891, p. 380, écrit que les titres de cette collection « sont des ouvrages dont la place est marquée dans toutes nos bibliothèques de lycées et d’écoles normales » [Gallica]. Le nom d’Abel Desjardins est absent de l’article que Michel Winock consacre à la Pucelle dans Les lieux de mémoire dirigés par Pierre Nora : Tome III, Les France. 3, De l’archive à l’emblème, Paris, 1992, p. 685 [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- Voir le texte de l’arrêté dans le Bulletin des sociétés savantes, missions scientifiques et littéraires. Tome 1, 1854, p. 303 [Google Books] ; voir également l’arrêté du 26 mai 1856 [Google Books] [↩]
- Voir, de Guizot, les Rapports au roi et pièces concernant la Collection des documents inédits sur l’histoire de France publiés sur ordre du Roi et par les soins du Minsitre de l’instruction publique [Google Books] [↩]
- Armand Baschet, La diplomatie Vénitienne : les princes de l’Europe au XVIe siècle, Paris, 1862, p. 340. Pour une description des archives de Toscane, sises aux Offices de Florence, « mises dans un ordre si admirable par leur aimable et savant conservateur, M. Boiani » ainsi que sur les séjours des historiens français en Italie à cette période, voir le témoignage de Célestin Hippeau, L’Italie en 1865 : souvenir d’une mission à Florence, Caen-Paris, 1866, p. 79 sqq. [↩]
- On trouve l’ensemble des volumes dans Gallica. [↩]
- On citera en particulier « Louis XI, sa politique extérieure, ses rapports avec l’Italie » (Mémoire lu à l’Académie en 1863) [Persée], « Louis XII et l’alliance anglaise en 1514 » (Mémoire lu à l’Académie en 1863) [Persée], « La Paix de Joinville » (Mémoire lu à l’Académie en 1865), « L’amiral à Blois, 1571 » (Mémoire lu à l’Académie en 1865) [Persée], « Les mariages, 1571-1572 » (Mémoire lu à l’Académie en 1865) [Persée], « L’Ambassadeur du grand-duc de Toscane et les proscrits florentins, épisode inédit du règne de Henri III » (Mémoire lu à la Sorbonne en 1868) [Google Books]. [↩]
- Frédéric Masson, Guido Biagi, Napoléon inconnu : papiers inédits (1786-1793), Paris, 1895, p. 2 (n.2) : « L’éminent doyen de la faculté de Douai, M. Abel Desjardins, en même temps qu’il recueillait à Florence les éléments de son ouvrage : Négociations diplomatiques de la France avec la Toscane, a mené, sur les origines des Bonaparte de Corse, un travail sur pièces dont je ne saurais, après l’avoir sévèrement contrôlé, mieux faire que d’adopter toutes les conclusions. Ce travail est demeuré inédit. Une copie authentique et autographe appartenait à S. A. I. Madame la princesse Mathilde. Elle a daigné en disposer en ma faveur. » [↩]
- Giambologna, ou Giovanni Bologna, né Jean de Bologne ou Jehan de Boulogne, sculpteur né à Douai en 1529 et mort à Florence en 1608. [↩]
- voir Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1883, n° 27/1, p. 104 [Persée]. [↩]
- Abel Desjardins, La Vie et l’œuvre de Jean Bologne d’après les manuscrits inédits recueillis par M. Foucques de Vagnonville, Paris, 1883, ouvrage in-folio comprtant 80 gravures hors texte ou dans le texte, dont 22 eaux-fortes. [↩]
- Philibert Milsand, Études bibliographiques sur les périodiques publiés à Dijon, depuis leur origine jusqu’au 31 décembre 1860, Paris, 1861, p. 49 [Google Books] ; voir Histoire générale de la presse française. Tome II, De 1815 à 1871, Paris, 1969, p. 215. [↩]
- P. Gonnet, « Le tract politique, son intérêt dans l’histoire locale », dans Actes du 113e Congrès national des sociétés savantes (Strasbourg, 1988), Paris, CTHS, 1989, p. 294. [↩]
- Jean-François Condette, Les lettrés de la République : les enseignants de la Faculté des lettres de Douai puis Lille sous la Troisième République, 1870-1940 : dictionnaire biographique, Université Lille 3, 2006, p. 163 [Localiser l’ouvrage]. À noter qu’Abel Desjardins aura à se défendre, en 1882, de vouloir le retour du Prince de Chambord : Le Temps n° 7868 du 9 novembre 1882. [↩]
- Journal d’Hippolyte Fortoul, ministre de l’instruction publique et des cultes, 1811-1856…. 2, 1er juillet 1855-4 juillet 1856, publié par par Geneviève Massa-Gille, Droz, 1989, p. 128. [↩]
- Voir le décret dans le Bulletin administratif de l’instruction publique n° 76 (avril 1856) p. 81 [Google Books]. [↩]
- Pim den Boer, History as a profession : the study of history in France, 1818-1914, Princeton, 1998, p. 236. [↩]
- Almanach impérial pour 1857, Paris, 1857, p. 549 [Google Books]. « Le corps professoral semble assez régulièrement recruté par cooptation (…), parfois les nominations sont faites directement par le ministère » écrit Louis Trénard, op. cit. p. 697. De fait, Abel Desjardins semble élu à Dijon et nommé à Caen. [↩]
- Abel Desjardins, L’Esclavage dans l’antiquité : leçon extraite du cours d’histoire professé à la Faculté des lettres de Caen, Caen, Impr. de Delos, 1857. [↩]
- Isabelle Havelange, Françoise Huguet, Bernadette Lebedeff, Les inspecteurs généraux de l’instruction publique : dictionnaire biographique, 1802-1914, INRP-CNRS, 1986, p. 349-350. [Localiser l’ouvrage] [↩]
- Almanach impérial pour 1858, Paris, 1858, p. 560 [Google Books]. [↩]
- Henri Cons est nommé par décret le 16 juin 1883. Voir : Jean-François Condette, « La création et le développement du Laboratoire de géographie de l’université de Lille (1898-1939) », dans : Guy Baudelle, Marie-Vic Ozouf-Marignier, Marie-Claire Robic (dir.), Géographes en pratiques : 1870-1945 : le terrain, le livre, la cité, Rennes, 2001, pp. 56-57 [Localiser l’ouvrage]. En fait, dès 1879/80, Abel Desjardins a un collègue, en la personne de Paul Guiraud nommé Maître de conférences en histoire ancienne, mais il ne reste qu’une seule année. Claude Perroud est alors nommé Maître de conférences en géographie à Douai le 2 octobre 1880. Lors de la séance de rentrée des facultés pour l’année 1879-1880, Abel Desjardins accueille ainsi le nouveau collègue : « Perroud qui va fonder à Douai l’enseignement de la géographie ». Cependant, celui-ci devra se plier aux vœux du doyen et l’aider dans l’enseignement de l’histoire : « Pour mes cours à la Faculté, je m’accommodai aux désirs du doyen. Il m’avait dit, dès le premier jour : ‘on vous envoie ici pour faire de la géographie, mais c’est l’histoire qui est en souffrance.’ Et, en effet, il était seul pour représenter cet enseignement. Je lui répondis que je ferai tout ce qu’il voudrait … » : Revue universitaire, 38e année, n°6, juin 1929, p. 138-139. Perroud ne resta également qu’une seule année à Douai et Abel Desjardins doit encore patienter trois années pour obtenir l’appui d’un collègue. [↩]
- Jean-François Condette, Les lettrés de la République : les enseignants de la Faculté des lettres de Douai puis Lille sous la Troisième République, 1870-1940 : dictionnaire biographique, Université Lille 3, 2006, p. 14 [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- « Chronique », dans la Revue des questions historiques. 3e année, tome 5, Paris, 1868, p. 318. Marius Sepet (1845-1925), chartiste, était Conservateur adjoint honoraire à la Bibliothèque nationale. On lui doit également une vie de Jeanne d’Arc en 1869 dans laquelle (page 22) il reconnait sa dette aux vies de Jeanne d’Arc de H. Wallon et Desjardins [Google Books]. [↩]
- Revue des cours littéraires de la France et de l’étranger, 3e année, n° 5, 30 décembre 1865, p. 88. [↩]
- Revue des cours littéraires de la France et de l’étranger, 3e année, n° 8, 20 janvier 1866. [↩]
- Souvenirs de Madame Camescasse, Paris, 1924, p. 55. [↩]
- Abel Desjardins, Charles IX : deux années de règne, 1570-1572 : Cinq mémoires historiques d’après les documents inédits, Douai, 1873. L’ouvrage comprend : I, La paix de St Germain. II, L’Amiral à Blois. III, Les mariages. IV, L’assassinat de Coligny. V, La St Barthélemy. [↩]
- Revue des cours littéraires de la France et de l’étranger, 3e année, n° 26, 12 mai 1866, pp. 402-408. [↩]
- Revue des cours littéraires de la France et de l’étranger, 4e année, n° 43, pp. 681-686 [Google Books]. [↩]
- La Revue scientifique, 1873, volume 11, p. 860 ; en 1881, il y donne un cours public sur la formation de l’unité française : Louis Trénard, De Douai à Lille … une université et son histoire, Université Lille III, 1978, p. 83 [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- Karl Hillebrand, Études historiques et littéraires. Tome 1, Études italiennes, Paris, 1868, p. 241 (n. 1) [Google Books]. [↩]
- Discours de Léon Moy prononcé suite au décès d’Abel Desjardins lors de la Rentrée des Facultés du ressort académique de Douai en 1886 [↩]
- Louis Trénard signale que, dans les Facultés, « le doyen dispose d’un appariteur pourvu d’une robe noire, d’une toque, d’une masse de cuivre doré et argenté ». (Louis Trénard, « Les facultés des lettres sous la Monarchie de Juillet », Actes du Quatre-vingt-neuvième congrès national des sociétés savantes, Lyon, 1964, section d’histoire moderne et contemporaine. Tome II, volume 2, Paris, 1965, p. 697. [↩]
- Souvenirs de Madame Camescasse, Paris, 1924, pp. 53-55. [↩]
- Abel Desjardins, Discours d’ouverture le 24 février 1847 [Google Books] [↩]
- Les souvenirs de Charles Bonnier, présentés par Gilles Candar, Presses universitaires du Septentrion, 2001, p. 87 [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- Floris Delattre, La Personnalité d’Auguste Angellier : avec de nombreux textes inédits, (Publications de la Faculté des lettres de l’Université de Lille ; IV) Paris, Vrin, 1939, p. 166. [↩]
- E. Müntz, « A travers la Toscane », dans Tour du monde, volume 45, 1883, p. 278. [↩]
- Discours de Léon Moy prononcé suite au décès d’Abel Desjardins lors de la Rentrée des Facultés du ressort académique de Douai en 1886 [↩]
- Il écrit, le 8 juillet 1882 : « Après le dîner, ces messieurs vont fumer dans le cabinet du Doyen, et causer de quelque grave question sans doute. Je reste avec les dames, et je fais si bien que je les persuade de fumer une cigarette », cité dans Floris Delattre, La Personnalité d’Auguste Angellier avec de nombreux textes inédits. Tome 1, Paris, 1939, p. 171. Parmi ses hôtes, on peut encore noter la venue de Camille Corot, fuyant la Commune et trouvant asile chez Alfred Robaut, le futur historiographe du peintre. Le neveu d’Abel Desjardins, Paul, se souvient en effet qu’à l’âge de onze ans, en 1870, il s’est rendu à Douai chez son oncle et qu’il lui est arrivé d’accompagner le vieux peintre et de lui porter sa palette : Paul Desjardins et les décades de Pontigny : études, témoignages et documents inédits, présentés par Anne Heurgon-Desjardins, PUF, 1964, p. 1. Paul Desjardins, fils d’Ernest Desjardins, est le créateur des Décades de Pontigny. Ami de Proust, il est nommément cité dans la Recherche du temps perdu. Durant ce séjour douaisien, Corot peint « le Beffroi » de Douai, œuvre aujourd’hui exposée au Louvre ; voir Étienne Moreau-Nélaton, Corot : biographie critique, Paris, 1913, p. 92. [↩]
- Jean-François Condette, Les lettrés de la République : les enseignants de la Faculté des lettres de Douai puis Lille sous la Troisième République, 1870-1940 : dictionnaire biographique, Université Lille 3, 2006, p. 95 [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- Mémoires de la Société Impériale d’agriculture, de sciences et d’arts, Douai, 1863-1865, publiés en 1866, p. 31. [↩]
- Voir les Mémoires de la Société Impériale d’agriculture, de sciences et d’arts, Douai. [↩]
- Mémoires de la société d’agriculture, de sciences et d’arts séant à Douai. Tome XII, 1872-1874, Douai, 1875, p. 7 [Gallica]. [↩]
- Abel Desjardins, « Augustin Thierry : sa vie-ses œuvres », dans les Mémoires de la SASA de Douai, 1859-1861, pp.241-268. [↩]
- dans les Mémoires de la SASA de Douai, 1863-1865, publiés en 1866, pp.128-160. [↩]
- Parmi les membres présents se trouvaient le Recteur d’Académie, le Maire de Douai, le député Lambrecht, le Conseiller régional, le Maire d’Aniche, … Abel Desjardins a publié un recueil de souvenirs de Félix Lambrecht : Félix Lambrecht Député du Nord, Ministre de l’Intérieur. Souvenirs recueillis par Abel Desjardins, doyen de la Faculté des Lettres de Douai, Paris, 1873. [↩]
- Tome II 1870, Lille, 1870, pp. 3-5 [Google Books]. [↩]
- Mémoires de la Société Impériale d’agriculture, de sciences et d’arts, Tome IX, 1866-1867, Douai, 1868 [Gallica] ; l’auteur a publié ce texte également chez Crépin, à Douai, en 1869, dans une publication in-8° de 20 pages, disponible pour la modique somme de 1Fr50c. : Abel Desjardins, Le Monument de Vercingétorix, souvenir d’un vieux Bourguignon, Douai, 1869. [↩]
- « L’Éloge de Vercingétorix en vers français » est un sujet de concours pour l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand [Google Books]. [↩]
- Las, comme l’écrit M. Villemain, « la poésie fait souvent défaut là où ne manquent pas d’autres hommages » : le concours, ne générant aucun poème intéressant, est déclaré infructueux. Voir le « Rapport de M. Villemain sur les concours de l’année 1865 », dans le Recueil des discours, rapports et pièces diverses (…) de l’Académie française, 1860-1869, p. 490 [Google Books]. Seule l’œuvre de l’historien Henri Martin est passée à la postérité : Christian Goudineau, Le dossier Vercingétorix, Arles-Paris, 2001, p. 74 [Localiser l’ouvrage]. Michèle Fischer Ramos a montré que le mythe gaulois, forgé dès l’Antiquité, a perduré et a brillé de tous ses feux au XVIIIe siècle : Michèle Fischer Ramos, « Les Gaulois au siècle des Lumières ou l’apogée d’un mythe », Bulletin archéologique du CTHS, 33, 2007, pp. 175-212 [Localiser le périodique]. On trouve, autour du chef gaulois, les noms déjà évoqués dans ce billet : Augustin Thierry, Henri Martin, Jules Quicherat, … Le lieu de la bataille d’Alésia est alors au cœur d’une polémique. Si Napoléon III penche pour sa localisation à Alise-sainte-Reine (en Côte d’Or), Ernest Desjardins, le frère d’Abel, géographe de la Gaule, et Jules Quicherat, à la suite d’Alphonse Delacroix, situent l’action à Alaise (dans le Doubs). La théorie de Napoléon III, qu’Ernest Desjardins finira par accepter, l’emporte finalement et la statue de Vercingétorix de Millet se dressera à Alise-sainte-Reine. C’est « l’héroïque Alise » qu’Abel donne comme lieu du combat entre les armées de César et celles de Vercingétorix. [↩]
- Discours d’ouverture le 24 février 1847 [Google Books]. [↩]
- Marie-Vic Ozouf-Marignier, « Engagement politique et essor de la géographie : Pierre Foncin, de Bordeaux à Douai », dans : Guy Baudelle, Marie-Vic Ozouf-Marignier, Marie-Claire Robic (dir.), Géographes en pratiques : 1870-1945 : le terrain, le livre, la cité, Rennes, 2001, p. 115. [↩]
- Bulletin de la Société de géographie de Lille. 8e année, Lille, 1887, pp. 355-356. [↩]
- Le texte est publié dans les Mémoires XIII, 1874-1876, pp. 124-143 [Gallica]. Il fait également paraître l’extrait chez Crépin en 1877 : Abel Desjardins, Maximes d’un homme d’état du XVIe siècle : ricordi politici e civili di Francesco Guicciardini, Douai, 1877. La Société des sciences et arts de Vitry-Le-François VIII, 1877, publie une recension de cet ouvrage (pp. 144-145) : « Sous ce titre : Maximes d’un homme d’État au XVIe siècle, M. Desjardin (sic), doyen de la Faculté des lettres de Douai, a présenté un ensemble de sentences, de conseils et de maximes, relevés dans Guichardin, qui ne prouve que trop que Machiavel a toujours dû avoir des précurseurs ou des imitateurs. Rien de désolant, Messieurs, au point de vue humain et surtout au point de vue chrétien, comme cet ensemble de préceptes, où un monstrueux égoïsme et une dissimulation constante se donnent librement carrière, au grand détriment de la morale pure et de la vraie fraternité chrétienne. Ces textes, paraît-il, étaient en partie ignorés ; ils peuvent être consultés avec fruit par les curieux, mais je n’hésite pas à les tenir pour dangereux et désolants pour les foules. » [↩]
- CRAI 22, 1878, pp. 208-209 [Persée]. [↩]
- « M. Abel Desjardins, présent à Paris, termine la lecture commencée par son frère de son mémoire communiqué ayant pour titre : La paix de Saint-Germain » (Abel Desjardins, « La paix de Saint-Germain (1570) d’après des documents entièrement inédits », CRAI 9/1, 1865, pp. 128-131 [Persée].). [↩]
- comme c’est le cas pour le mémoire sur « La Paix de Saint-Germain en 1570 », lors de la séance du 7 avril 1865 : CRAI 9/1, 1865, pp. 89-90 [Persée]. À noter que c’est Ernest Desjardins qui en 1857, prit l’initiative de publier les Comptes rendus des séances de la Compagnie. À partir de 1865, l’Académie décida de publier elle-même les Comptes rendus des séances, sous l’autorité de son Secrétaire perpétuel. [↩]
- Abel Desjardins, Essai sur l’enseignement, Paris, 1841. [↩]
- Émile Beaussire, La liberté d’enseignement et l’université sous la Troisième République, Paris, 1884, p. 115. Émile Beaussire expose les différentes propositions d’Abel Desjardins [Gallica] ; Abel Desjardins avait déjà fait paraître un projet de réforme de la Licence ès Lettres en 1871. On trouve par exemple un écho de ce projet lors de la Séance solennelle de rentrée des Facultés (…) de Lyon du 26 novembre 1875, Lyon, 1875, p. 59 [Gallica]. [↩]
- Abel Desjardins, La Reforme du baccalauréat, Douai, 1885. [↩]
- Discours de Léon Moy prononcé suite au décès d’Abel Desjardins lors de la Rentrée des Facultés du ressort académique de Douai en 1886 [↩]
- Bulletin historique de la Société des antiquaires de la Morinie, vol. 3, années 1862 à 1866, Saint-Omer, 1866, p. 232. [Gallica]. [↩]
- Il obtient 14 voix contre 52 voix à M. Patin, doyen de la faculté des lettres de Paris : voir Le Temps, n° 4424 du 25 mai 1873 qui reprend les informations du Bulletin officiel [Gallica]. [↩]
- Le Petit journal du 9 septembre 1875, qui relate avec humour cette soirée, mentionne les cinq toasts en l’honneur de Chateaubriand, dont celui d’Abel Desjardins. Après quatre orateurs « il ne devait pas être porté d’autres toasts, mais, au dernier moment, on a annoncé que M. Desjardins, recteur de l’Académie de Lille (sic) et envoyé par M. le ministre de l’instruction publique, dirait ausi son mot ‘officiel' ». [Gallica]. Abel Desjardins, . Voir encore Chateaubriand et Saint-Malo : Chateaubriand parmi nous, Saint-Malo, 1969. [↩]
- Archives nationales, F17 20592 ; dossier personnel d’Abel Desjardins, rapport du recteur Nolen en 1885. voir Jean-François Condette, Les lettrés de la République : les enseignants de la Faculté des lettres de Douai puis Lille sous la Troisième République, 1870-1940 : dictionnaire biographique, Université Lille 3, 2006, pp. 92-93 [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- Discours de Léon Moy prononcé suite au décès d’Abel Desjardins lors de la Rentrée des Facultés du ressort académique de Douai en 1886. [↩]
- D’abord nommé Chargé de cours en 1886, Jules Flammermont devient Professeur d’histoire de l’antiquité et du moyen âge par décret du 10 février 1887, chaire transformée en chaire d’histoire en 1893. Voir la notice consacrée à la vie et aux travaux de l’ancien chartiste Jules Flammermont dans la Bibliothèque de l’école des chartes, n° 61, 1900, pp. 12-19 [Persée]. [↩]
- Léon Moy est nommé chargé de cours de littérature latine à la faculté des Lettres de Douai en décembre 1876. Le 1er décembre 1879, il est chargé du cours de littérature française et devient professeur titulaire en janvier 1880. Voir Jean-François Condette, Une faculté dans l’histoire : la Faculté des lettres de Lille de 1887 à 1945, Villeneuve d’Ascq, 1999, p. 74 [Localiser l’ouvrage]. [↩]
- Arnaud Debève, Op. Cit., p 36. [↩]
- Discours de Léon Moy prononcé suite au décès d’Abel Desjardins lors de la Rentrée des Facultés du ressort académique de Douai en 1886. [↩]
- Abel Desjardins est nommé Chevalier de l’ordre impérial de la Légion d’honneur le 10 janvier 1853 et Officier le 31 août 1867 ; voir le Bulletin des lois de l’Empire français, volume 31 sur Google Books ; voir encore de Théophile Lamathière, Panthéon de la Légion d’honneur. Volume 9, Paris, 1874. [↩]
- Souvenirs de Madame Camescasse, Paris, 1924, p. 116. [↩]
Lire aussi sur Insula :
Christophe Hugot, « À propos d’un buste d’Abel Desjardins », Insula [En ligne], ISSN 2427-8297, mis en ligne le 16 mai 2011. URL : <https://insula.univ-lille.fr/2011/05/16/buste-abel-desjardins-par-edouard-houssin/>. Consulté le 21 November 2024.
Pingback : Histoires d'universités » Blog Archive » Doyens, Présidents : une fresque