Une importante figure de la littérature et de l’université de Lille.
Il y a cinquante ans, le 8 février 1966, Albert-Marie Schmidt décédait brutalement, renversé par une camionnette. Le blog « Insula » revient sur la carrière de ce professeur de littérature du XVIe siècle et de la Renaissance de l’université de Lille, qui fut également une figure littéraire, membre fondateur de l’OuLiPo et chroniqueur littéraire, et tente de retracer l’itinéraire d’un « voyageur à travers les littératures et les siècles », comme le décrivait François Mauriac.
« Albert-Marie Schmidt est un prodigieux personnage à débusquer » [André Brincourt]1.
Esquisse de portrait d’un personnage multiple et secret
Joël Schmidt décrit ainsi son père dans le roman qu’il lui consacre2 :
« Homme aux multiples visages, aux perpétuelles facettes, en continuelle métamorphose, à la fois vivant et insaisissable, habité par une curiosité d’outre-monde et d’outre-tombe […], universitaire inclassable et homme de lettres surprenant. »
S’il est sans doute illusoire et réducteur de vouloir résumer la vie d’un individu en un billet de blog, dans le cas d’Albert-Marie Schmidt la difficulté est accrue tant le personnage apparaît comme un « génie si divers, si ondoyant », pour citer le Doyen Reboul3. Il est par ailleurs un être discret, « élusif »4, secret, un « myste discret »5. « Qui voudrait dresser sa biographie trouverait peu à dire de son existence concrète » constate son ancien étudiant Bernard Gros6. Albert-Marie Schmidt a, en effet, détruit les traces de son parcours : il ne reste aucun des brouillons de ses travaux, ni rien − ou presque − de sa correspondance. Jacques Duchateau écrit à ce sujet : « Albert-Marie Schmidt faisait disparaître scrupuleusement ce qui touchait à l’intime, bien sûr aucun journal, plus encore : sa correspondance avec Jean Tardieu, Queneau, ou Paulhan, entre autres, aura été méthodiquement détruite »7. Son fils Joël Schmidt en donne une raison8 :
« Mon père n’a laissé à sa mort aucun papier sur ses travaux anciens, en cours ou à venir. Pas plus qu’il ne conservait la correspondance qu’on lui adressait. Une telle attitude faisait partie de son éthique protestante instinctive qui voulait ne point trop s’attacher aux choses de ce monde, même si dans l’instant, il s’y intéressait vivement ; en fait ce qui était passé l’était définitivement et il n’y revenait pas. »
Nous allons pourtant ici nous employer, à partir des écrits publiés par Albert-Marie Schmidt et des témoignages dispersés, à tenter de tracer le portrait de ce personnage en privilégiant divers aspects qui ne cessèrent de s’entrecroiser : l’érudit, l’universitaire, le littéraire et le Protestant.
Sommaire
- Les années de formation d’un érudit
- « Un Maître »
- « Un tâcheron des lettres »
- « Un huguenot sans austérité »
- La mort et la postérité
- Nota Bene
Les années de formation d’un érudit
Scolarité
Albert-Marie Schmidt est né le 16 octobre 1901 d’une famille « conventionnelle et commerçante »9. Par son père, Protestant, il a des origines française, belge, allemande et hollandaise10. Sa mère est française et catholique. À Paris, il fait sa scolarité au Lycée Condorcet − « couvent obscur et massif aux caves mystérieuses »11 − de 1907 à 1920. Durant sa scolarité, Albert-Marie Schmidt a pour condisciples Jean Tardieu (futur poète et écrivain), Jacques Heurgon (futur étruscologue), Giuseppe Lanza di Trabia-Branciforte, plus connu sous le nom de Lanza del Vasto (futur philosophe), mais encore deux futurs universitaires : René Pintard, l’inventeur du « libertinage érudit », et le latiniste Pierre Wuillemier.
Les témoignages sont concordants à propos du jeune Albert-Marie Schmidt : il a une culture impressionnante. Lanza del Vasto, qui décrit l’adolescent comme un « grand gros garçon aux chaires blanchâtres, balourd, précieux et prétentieux dans son langage et dans ses gestes »12, atteste de cette culture précoce qui joue un rôle important dans l’enfance de sa pensée13 :
« L’ami Schmidt avait tout lu, ni plus ni moins, comme je l’ai dit, depuis les romans de Gide et d’Anatole France jusqu’aux écrits de Calvin et de Schopenhauer, si bien que, sur les trottoirs entre le lycée Condorcet et les Battignoles où nous habitions l’un et l’autre, j’appris de lui plus de choses que d’aucun professeur. »
Albert-Marie Schmidt semble atteint, durant toute sa vie, d’une curiosité insatiable ou, pour reprendre les expressions de François Mauriac à son endroit, d’une « ébriété de la connaissance », d’une « fringale »14. Il lit en effet de tout, en toutes occasions15, et aucun genre ou siècle ne lui semble étranger. C’est un « livre ouvert, magistral, universel, sans rhétorique, sans dogmatique » écrit son fils Joël Schmidt16. « Tout le monde savait que cette connaissance érudite lui donnait une autorité sans seconde », écrit Albert Finet17. Bref : « Il savait tout. Il comprenait tout », résume Bernard Gros18.
Échecs aux concours
L’érudition d’Albert-Marie Schmidt n’est sans doute pas assez scolaire et le jeune homme semble rétif aux règles académiques : il échoue au concours d’entrée à l’École nationale supérieure. Il entre à la Sorbonne en Licence de Lettres classiques, et obtient un Diplôme d’études supérieures de lettres en 1921 dont le mémoire − Les traducteurs français de Platon : 1536-1550 − est inséré dans le volume Études sur le XVIe siècle édité après sa mort. Albert-Marie Schmidt traverse plusieurs années de doutes et de crise intérieure dont témoignent quelques lettres adressées par Roger Martin du Gard à l’étudiant19. Ne bachotant pas le programme du concours auquel il est inscrit, Albert-Marie Schmidt échoue au concours de l’agrégation de lettres20.
Les décades de Pontigny (1922-1926)
Durant ses études, intervient un événement littéraire décisif pour Albert-Marie Schmidt. Paul Desjardins, qui enseigne le grec dans la classe de khâgne du lycée Condorcet, invite aux décades de Pontigny l’un de ses plus brillants élèves, et futur gendre, Jacques Heurgon, qui fait profiter de cette invitation son camarade Albert-Marie Schmidt, et son ami de lycée, Jean Tardieu, alors à la Faculté de Droit21. C’est ainsi que les jeunes gens participent à la reprise des Décades en 1922, après huit années d’interruption provoquées par la guerre22. Les décades de Pontigny, fréquentées par les sommités littéraires et philosophiques de l’époque, forment une « université raffinée », selon le mot de Jean Tardieu : autour de leur hôte Paul Desjardins, on trouve en particulier André Gide, Roger Martin du Gard, François Mauriac, Paul Valéry, Jean Schlumberger, Ramon Fernandez, André Maurois. Lors de la décade littéraire de 1925 (du 29 août au 6 septembre), Albert-Marie Schmidt aborde comme thème celui du « paradis perdu et retrouvé »23. Cette première expérience dans les cercles littéraires marque Albert-Marie Schmidt − alors « jeune coquebin huguenot », comme il se décrit lui-même24 − qui, chose rare pour cet homme secret, relate cette expérience dans divers articles. À propos de Roger Martin du Gard, il écrit25 :
« J’eus le rare privilège de pouvoir, de 1921 (sic) à 1925, converser familièrement chaque année avec Roger Martin du Gard, à l’occasion d’une espèce de retraite culturelle dans une abbaye bourgeoise laïcisée. »
Dès lors, il côtoie les intellectuels, correspond avec eux, les rencontre, leur envoie des essais littéraires, leur dédicace des livres, leur demande conseils. Albert-Marie Schmidt dit avoir beaucoup de gratitude envers François Mauriac26, lequel entrevoit dans le jeune étudiant « que, sur tout sujet, ce serait lui le maître »27.
Lecteur à Marburg (1928-1934)
Après un service militaire effectué au Maroc, comme instructeur au CIA28, où il enseigne le français à des officiers allemands entrés dans la Légion29, Albert-Marie Schmidt sollicite un poste de Lecteur de français à l’étranger30. Il candidate à l’université de Marburg, première université protestante fondée en Allemagne, en 1527, en adressant une lettre calligraphique qui séduit le romaniste Leo Spitzer31. Albert-Marie Schmidt devient Lecteur en avril 1928 de l’université de Marburg qu’il décrit comme tenant une place importante dans la cité (« trois mille étudiants y vivent, et la ville vit de les nourrir »), enseignants et étudiants y composant « une harmonie parfaite », où règne une « camaraderie supérieure où les différences de grade et d’âge s’abolissent »32. Son premier cours, consacré à Victor Hugo, le rend aussitôt populaire33. Les nouvelles qu’il donne de son expérience sont suffisamment bonnes pour que Jean Tardieu « l’imagine magnifique, rayonnant, dans l’effervescence lyrique d’une société d’étudiants allemands »34. Les années passées à Marburg sont pour Albert-Marie Schmidt l’occasion de rencontres importantes, comme celles d’Heidegger, du théologie Bultmann35, d’Henry Corbin, mais aussi celle de Collette Vallat, lectrice de français, qu’il épouse en mars 1930 et avec laquelle il aura deux enfants36.
L’École alsacienne (1936-1941)
Le Professeur Leo Spitzer, juif allemand, étant obligé de fuir l’Allemagne nazie, les Schmidt quittent Marburg en février 1934. De retour à Paris, Albert-Marie Schmidt devient enseignant à l’École alsacienne après avoir bénéficié d’une bourse de la Caisse des sciences et donné des cours particuliers37. À l’École alsacienne, il enseigne les lettres, l’allemand et l’histoire38. Il occupe ce poste de 1936 à 194139.
Thèse (1939)
Le 11 mars 1939, Albert-Marie Schmidt soutient sa thèse devant la Faculté de Paris, dans la salle Louis-Liard de la Sorbonne : La poésie scientifique en France au XVIe siècle. Le président du jury est Abel Rey, philosophe et historien des sciences, auteur des cinq tomes de La science dans l’Antiquité dans la collection « L’évolution de l’Humanité »40. La thèse complémentaire est une édition critique et un commentaire de l’Hymne des Daimons de Ronsard, qu’Albert-Marie Schmidt considère comme « un des premiers traités de démonologie »41. Les deux ouvrages sont édités en 1938 chez Albin-Michel, avant soutenance, comme c’est alors l’usage, l’impétrant devant soutenir sur deux thèses imprimées. Jean Tardieu rapporte à Jacques Heurgon que « la veille même de la soutenance, on apercevait sur les rayons de sa bibliothèque un exemplaire resplendissant et neuf que nulle main sacrilège ne devait effleurer »42.
Cette thèse pionnière, au « thème de recherches assez spéciales »43, présente pour la première fois un tableau systématique de cette poésie scientifique dont il lance le terme44, ainsi qu’il est souvent rapporté45 :
« Il revient à Albert-Marie Schmidt d’avoir identifié, dans la littérature française du XVIe siècle, ‘un monstre étrange’, un courant par lui baptisé ‘poésie scientifique’. »
La poésie scientifique en France au XVIe siècle, toujours utilisée et citée dans des travaux universitaires46, est le résultat d’un « patient et austère labeur, que quelques-uns pourraient estimer, à tort, mal récompensé par la valeur discutable de ces textes d’abord difficile, de qualité littéraire parfois médiocre, où se manifestent d’ailleurs, du point de vue scientifique, une absence quasi totale d’esprit critique », comme le souligne une revue jésuite en 194047.
Face à « un jury peu amène »48, la thèse d’Albert-Marie Schmidt obtient la mention très honorable49 et des critiques élogieuses dans la presse, faisant en particulier l’objet d’une longue recension de la part de Robert Brasillach dans le numéro du 20 avril 1939 de L’Action française, qui note que cette étude « serait aussi bien nommée étude sur la poésie magique de la Renaissance » et conclut50 :
« L’ouvrage de M. Schmidt est désormais indispensable à la connaissance du siècle le plus passionné et le plus riche de notre histoire ».
Le sujet est l’occasion d’exhumer des auteurs et des textes oubliés, ce qui est une des marques de fabrique des travaux d’Albert-Marie Schmidt. Maurice Nadeau résume parfaitement ce goût51 :
« Il avait toujours à révéler quelque poète inconnu des siècles passés, quelque écrivain dit secondaire et plein de saveur depuis longtemps oublié. »
L’Occupation et occupations littéraires (1940-1944)
Démobilisé après une drôle de guerre et une fuite à travers la France52, la période de la seconde guerre mondiale est riche en activités littéraires pour Albert-Marie Schmidt, certaines d’entre-elles étant directement liées à l’occupation allemande.
« Jeune France » (1940-1942)
Fin 1940, Albert-Marie Schmidt fait partie de « Jeune France », créé à l’instigation de Pierre Schaeffer, qui a pour mission de permettre aux artistes français de continuer à créer, après la débâcle de la défaite. Un Bureau d’études est créé pour animer et coordonner sept sections artistiques de l’Association. Albert-Marie Schmidt est dans la section littéraire parisienne du Bureau d’études, avec Maurice Blanchot, qui remplace Georges Pelorson en 194153. « Jeune France » organise et subventionne des expositions d’art, des conférences, et de nombreuses représentations théâtrales. Dans ce contexte de création, Albert-Marie Schmidt imagine la collection « Saisir » chez Albin Michel, dans laquelle ne paraît qu’un seul volume intitulé La jeune poésie et ses harmoniques, où il fait paraitre notamment des textes de Lanza del Vasto et de Jean Tardieu, malgré des scrupules de modestie de la part de ce dernier54. « Jeune France » n’a qu’une courte existence, de novembre 1940 à mars 1942. Dans la collection « Saisir », le volume annoncé sur le cinéma français sous la direction de Nino Franck ne paraît pas.
Traductions de poésies allemandes
Durant la guerre, le Comité d’organisation du livre a comme tâche d’établir un programme de traductions d’œuvres allemandes en français. Les Allemands espèrent ainsi faire découvrir la pensée allemande aux Français55. Le germaniste Maurice Boucher, professeur à la Sorbonne, dirige avec Albert-Marie Schmidt, qui représente la corporation des traducteurs et critique, un lectorat central chargé de rédiger des avis sur les livres à traduire en liaison avec l’Institut allemand. La liste des livres à traduire se révèle très éclectique, mais au final va essentiellement bénéficier à la littérature classique allemande56, certains auteurs traduits n’étant par ailleurs « pas particulièrement en odeur de sainteté auprès des idéologues du parti nazi, ce qui exposa l’Institut à de sévères critiques », comme le souligne Roland Krebs57. L’écrivain Jean Grenier relate en effet dans ses souvenirs de l’Occupation qu’Albert-Marie Schmidt, « depuis l’armistice [du 22 juin 1940], jouait un rôle important à Paris comme intermédiaire entre les Allemands et les écrivains français, cherchant à recruter des traducteurs d’œuvres allemandes »58. C’est dans ce contexte qu’Albert-Marie Schmidt participe à un des Cahiers de l’Institut allemand en 194159 et à une anthologie de la poésie allemande − « première tentative sérieuse de donner au public français une impression de l’ensemble de la poésie allemande des origines à nos jours » écrit Karl Epting dans la préface − qui parait chez Stock en 1943 sous la direction de René Lasne et Georg Rabuse60.
« Un Maître »
Maître de conférences à l’Université de Caen (1941-1944)
Une synthèse sur l’histoire contemporaine de la Normandie parue en 1978 écrit61 :
« Se souvient-on que, de 1941 à 1944, il n’y avait à l’Université de Caen, c’est-à-dire pour toute la Normandie, que deux enseignants de langue et littérature française ? Il est vrai qu’il s’agissait d’Albert-Marie Schmidt et de F.L. Wagner. »
En 1941, Albert-Marie Schmidt est en effet nommé Maître de Conférences à l’université de Caen, bénéficiant sans doute de la place vacante laissée par Marie-Jeanne Durry, née Walter, professeure de littérature française, écartée de la fonction publique en raison des lois raciales promulguées par Vichy62. Le Journal officiel du 5 décembre 1941 notifie : « Par arrêté en date du 17 septembre 1941, M. Schmidt, docteur ès lettres, professeur à l’école alsacienne, est chargé, à titre provisoire, à partir du 1er octobre 1941 et au plus tard jusqu’à la fin de l’année scolaire 1941-1942, de l’enseignement de langue et littérature françaises à la faculté des lettres de l’université de Caen ». Albert-Marie Schmidt enseigne à Caen jusqu’à la fin d’une guerre qui n’a d’abord pas de conséquences sur les effectifs étudiants de l’université. Tout au contraire, l’évacuation d’une partie de la population des zones frontalières, voire de Paris, provoque un afflux d’étudiants. À la rentrée de 1942, l’université en compte 200063. À l’université de Caen, parmi les collègues d’Albert-Marie Schmidt se trouve Louis Poirier, assistant de géographie de 1942 à 1946, auteur d’un roman paru chez Corti en 1938, Au château d’Argol, écrit sous le pseudonyme de Julien Gracq. Albert-Marie Schmidt fait montre de son admiration pour l’œuvre de Gracq, comme en témoignent par exemple une lettre conservée par la BU d’Angers64 ainsi que des articles publiés dans diverses revues65.
1944-1945 : l’épuration
À la fin de la guerre, les trajets effectués de Paris à Caen deviennent périlleux. Le train dans lequel se trouve Albert-Marie Schmidt est mitraillé par l’aviation anglaise. Le 7 juillet 1944, l’université de Caen est détruite par les bombes lancées par les quadrimoteurs de la RAF. « Aspirées par le tourbillon de feu, des pages calcinées s’envolent jusqu’à Fleury-sur-Orne »66. Le bureau d’Albert-Marie Schmidt s’embrase. Mais, avec la Libération, une autre menace pèse sur l’universitaire, dont le fils, qui est alors âgé de huit ans, se souvient :67
« Pendant le cours de l’année 1945, tu ne quittas pas l’appartement. Tu ne parlais plus de Caen. J’entendais des expressions secrètes : arrestation, mise en disponibilité avec plein traitement, collaboration avec l’ennemi. Nous ne manquions de rien, mais il semblait que tu étais un souverain exilé au sein même de ta demeure. »
En 1945, Albert-Marie Schmidt est (semble-t-il) désigné pour la Sorbonne mais il est dénoncé pour faits de collaboration et ne peut rejoindre ce poste68. Comme c’est le cas pour le professeur Maurice Boucher, qui obtient un non-lieu69, ainsi que d’autres traducteurs, on peut imaginer qu’on soupçonne Albert-Marie Schmidt d’actes de collaboration pour ses activités au sein du Comité de traduction franco-allemand. Mais, selon les témoignages, trois faits peuvent également être reprochés à ce « germanophile »70. Pour Joël Schmidt, on fait alors reproche à son père d’avoir « trop fréquenté les Allemands avant la guerre »71. Pour Albert Finet, ce serait l’obtention de son poste à Caen qui est condamnée :72
« Il avait eu des ennuis parce qu’il avait succédé à une collègue juive à Caen, en 1942. C’était d’ailleurs pour lui une chance inespérée, jeune agrégé, d’être nommé professeur de Faculté à Caen, mais qui lui valu évidemment de sérieux ennuis par la suite. En effet, à la Sorbonne, on l’a accusé d’avoir été un collaborateur, ce qui n’était pas vrai. Mais il a toujours eu la Sorbonne fermée. »
Pour l’écrivain Guy Dupré, c’est sa trop grande proximité avec d’anciens étudiants allemands qui valent à Albert-Marie Schmidt cette accusation :73
« Maître de conférences à l’université de Caen sous l’occupation et désigné pour une chaire en Sorbonne, il comparut en 45 devant une commission d’épuration universitaire. Lui était reproché d’avoir reçu chez lui plusieurs de ses anciens élèves de l’université de Marburg, en uniforme de l’armée allemande. »
Joël Schmidt rapporte en effet que d’anciens étudiants de Marburg viennent rendre visite à leur ancien professeur à son domicile parisien, et que si la plupart font montre de tact et de prudence, d’autres sont plus provocants ou provocateurs74. Durant une année, l’universitaire est payé mais sans emploi. Albert-Marie Schmidt évoque de manière allusive cette période dans un compte rendu sur Julien Gracq paru en novembre 1945, qualifiant l’écrivain de « loyal camarade des heures sombres »75. Lavé de tous soupçons de collaboration par la Commission d’épuration universitaire, Albert-Marie Schmidt est nommé Maître de conférences à l’université de Lille.
Maître de conférences puis Professeur à l’Université de Lille (1945-1966)
Nommé en 1945 à la Faculté des Lettres de l’Université de Lille, située alors en centre ville, Albert-Marie Schmidt y retrouve son ami d’enfance Jacques Heurgon, nommé cette année-là à la chaire de langue et littérature latines76.
La personnalité d’Albert-Marie Schmidt marque les étudiants lillois : « Il fut un des rares maîtres de l’université vers qui monte un chœur de fervente reconnaissance » écrit Bernard Gros77. On se presse aux cours du spécialiste de Littérature du XVIe siècle et de la Renaissance78, dont l’enseignement se révèle parfois théâtral et dont le verbe est inimitable79. Jacques Morel, dans sa thèse sur Rotrou qu’il dédie à la mémoire d’Albert-Marie Schmidt, souligne que la parole et les écrits de celui-ci « savaient si vivement ressusciter les hommes et les écrits d’autrefois »80. Parmi les universitaires ayant rappelé l’apport d’Albert-Marie Schmidt, anciens étudiants ou collègues lillois, on peut citer Paul Wyczynski, historien de la littérature et professeur canadien, ancien étudiant lillois81, ou Robert Muchembled qui déclare sa dette envers le professeur (« la passion du XVIe siècle m’est venue en écoutant les admirables leçons d’Albert-Marie Schmidt »82), ou Karl Maurer, pour qui Albert-Marie Schmidt est son Maître à Lille83. On peut encore citer Patrice Béghain, syndicaliste et adjoint au maire de la Ville de Lyon de 2001 à 2008, agrégé de lettres classiques de la Faculté de Lille, qui se souvient avoir « eu de grands professeurs à Lille, Albert-Marie Schmidt, en littérature du XVIe siècle, Jean Bollack, en philologie et littérature grecques, Alain Michel en littérature latine »84. Parmi les anciens étudiants, Bernard Gros a donné un témoignage plus nourri du professeur85 :
« Quand, au lendemain d’une occupation qui nous laissait une soif de beauté et de savoir, il arriva à la Faculté des Lettres de Lille, nous, ses étudiants, nous eûmes sur le champ le sentiment de rencontrer un homme singulier. Un langage professoral inouï, qui se répandait en ondes précieuses et un peu théâtrales, une certaine manière d’appréhender les œuvres par l’étrange, par le mythe et la sensualité, tout cela colorait nos pâles programmes. La chasse spirituelle à laquelle nous conviait Albert-Marie Schmidt nous entraîna d’emblée vers cette source devenue aujourd’hui luxueuse : la curiosité. »
Dans son cours magistral, dont il ne respecte pas toujours le programme86, « fuyant la simple description historique des œuvres »87, Albert-Marie Schmidt laisse filtrer « ses obsessions, ses coquetteries, ses gourmandises ou son ennui »88. Bernard Gros conclut ainsi l’apport d’Albert-Marie Schmidt pour ses étudiants89 :
« Il nous a formés sans nous déformer. Il nous a communiqué l’audace de compromettre nos esprits. »
Un spécialiste du XVIe siècle
Si le sujet de son diplôme d’études supérieures décide de sa « vocation de ‘seiziémiste' », comme l’écrit Albert Finet90, sa thèse portant sur la poésie scientifique du XVIe siècle installe Albert-Marie Schmidt comme spécialiste de la littérature de la Renaissance. Nombre de ses travaux portent sur cette période, consacrés à des auteurs divers et souvent méconnus : « sa connaissance du XVIe siècle était incomparable » souligne Marc Boegner91, « il était notre meilleur connaisseur de la littérature du XVIe siècle » renchéri Robert Kanters92. Parmi ses nombreuses publications, signalons son volume Les Poètes du XVIe siècle pour la collection de « La Pléiade » (Gallimard, 1953), son étude accompagnant les Œuvres lyriques d’Agrippa d’Aubigné (Mazenod, 1963), sa publication de Ronsard pour « Le Livre de Poche » (Librairie générale française, 1964), sa préface à l’Heptaméron de Marguerite de Navarre (Club français du livre, 1963), ou encore celle pour Le Songe de Poliphile pour Le Club des libraires de France en 1963. Son dernier livre, édité de manière posthume, porte sur Paracelse (Plon, 1967). Outre les monographies, il publie de nombreux articles dans des revues, dont un florilège est réuni en un volume posthume paru chez Albin Michel en 1967 : Études sur le XVIe siècle.
Mais Albert-Marie Schmidt n’est pas resté cantonné au XVIe siècle, et il en explore très largement les marges chronologiques. Dans son roman Le lit de la merveille, Robert Sabatier lui fait dire93 :
« Certes, dit Albert-Marie Schmidt, par commodité, on me dit seiziémiste et je l’accepte, mais je sais bien qu’il reste du Moyen Âge dans ce XVIe, comme il restera du XVIe au début du XVIIe, et au-delà… »
De fait, de nombreuses publications d’Albert-Marie Schmidt traitent de la littérature en amont et en aval de son siècle de prédilection. Concernant les XVIIe et XVIIIe siècle, il consacre des travaux à Saint-Évremond (Éditions du Cavalier, 1936), retrace la carrière étonnante de Ludvig Holberg dans une préface à la traduction de son roman Niels Klim dans le monde souterrain (Stock, 1949), préface Les Aventures du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut de l’Abbé Prévost pour le Club français du livre en 1949 et préface le conte libertin de Crébillon, Le Sopha (10/18, 1966).
En 1959, Albert-Marie Schmidt publie aux Éditions du Rocher une anthologie très remarquée sur la poésie baroque94, intitulée L’amour noir, dans laquelle il reproduit quatre-vingt-huit poèmes − dont trois inédits − répartis entre cinquante-deux auteurs, dont beaucoup sont obscurs, voire anonymes. Cette anthologie, écrit l’universitaire Paulette Choné, est un « scintillant bijou qui résume admirablement l’esthétique et la psychologie du sombre durant la seconde moitié du XVIe siècle et les décades qui suivirent l’assassinat d’Henri IV. Le titre, ‘d’allure moderne et faussement désinvolte’ est pris à une chanson du poète italien Giambattista Marino, Amori notturni. Les auteurs de L’Amour noir, la plupart aujourd’hui méconnus, s’ingénièrent à peindre les soleils noirs, la Nuit clémente, lucide, constellée, les belles ténébreuses, le jais et l’ébène, la Bohémienne, l’Africaine, l’androgyne sépulcral, le succube »95. À propos de cette anthologie, Gérard Genette écrit dans Figures I :96
« L’anthologie d’A.-M. Schmidt, L’Amour noir, a montré quelle inépuisable source d’antithèses offrait le thème de la Belle More à la peau sombre et aux yeux clairs, en qui la Nature entretient sans cesse
Un accord merveilleux de la Nuit et du Jour
ou celui de la Belle en deuil, chez qui
L’Amour s’est déguisé sous l’habit de la mort. »
Albert-Marie Schmidt s’intéresse également au Moyen Âge. Il collabore pour la Bibliothèque de la Pléiade à un volume consacré aux Poètes et romanciers du Moyen Âge dans l’édition d’Albert Pauphilet avec la collaboration de Régine Pernoud (Gallimard, 1952). Dans la notice bibliographique présentée en 1954 par l’Université de Lille, dont Albert-Marie Schmidt est sans doute l’auteur, il est précisé à propos de ce « Pléiade » qu’il « a révisé et mis au point Poètes et romanciers du Moyen-Âge (Bibliothèque de la Pléiade) de feu Albert Pauphilet, enrichissant ce volume un peu succinct d’une série de poésies majeures du Moyen Français »97. Quand il rédige le chapitre sur l’âge des rhétoriqueurs pour le tome III de L’histoire des littératures de l’Encyclopédie de la Pléiade (Gallimard, 1958), il s’intéresse aux périodes anciennes. Friedrich Wolfzettel souligne ainsi en 2015 qu' »il est intéressant de noter qu’une impulsion importante de réévaluer la période lyrique négligée du point de vue littéraire et philologique entre 1450 et 1530 a été donnée non par la médiévistique mais par Albert-Marie Schmitt [sic] »98.
Albert-Marie Schmidt réalise une adaptation dramatique du Mystère de la résurrection de Lazare et de la conversion de Magdeleine d’Eustache Marcadé99. Il s’est par ailleurs longtemps occupé du Roman de Renart dont il finit par publier une transcription sous le titre Le Roman de Renart, transcrit dans le respect de sa verdeur originale pour la récréation des tristes et la tristesse des cafards pour les éditions Albin Michel en 1963. Albert-Marie Schmidt y prend le contre-pied des traductions publiées par Paulin Paris en 1861 et par Maurice Genevoix en 1958, en se voulant fidèle au roman médiéval et en restituant pour des lecteurs adultes, et non pour « quelques enfants encore naïfs », un texte plein de verdeur et de vigueur où il fait montre de sa « connaissance intime de l’ancien et du moyen français », comme l’a souligné Jean Dufournet100. L’ouvrage a été réédité, en édition jeunesse. Toujours en 1963, il publie chez Seghers : XIVe et XVe siècles français : les sources de l’humanisme. Albert-Marie Schmidt travaille enfin sur Christine de Pisan, dont l’ouvrage inachevé parait de manière posthume (Rencontres, 1967).
La Revue des Sciences Humaines
À la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’université de Lille, à côté de son enseignement, Albert-Marie Schmidt intègre le comité de rédaction de la Revue des sciences humaines, dont il en assure le premier secrétariat général. Il assure cette tâche « avec un dévouement, une compétence et une allégresse inégalables »101. Cette revue, née en 1933 sous le nom de Revue d’histoire de la philosophie et d’histoire générale de la civilisation, devient la RSH à partir du n°45 de janvier-mars 1947, sous un intitulé assez insolite pour l’époque, justifié par l’importance croissante des études littéraires dans la revue. Sous son impulsion, « la revue tend à s’ouvrir aux jeunes chercheurs et permet à de jeunes universitaires d’y publier »102.
Les « fielleux de Sorbonne »
Dans sa préface aux Chronique de Réforme d’Albert-Marie Schmidt, Albert Finet écrit : « Tout le monde − à part quelque fielleux de Sorbonne − reconnaissait en lui un maître de la connaissance du XVIe siècle, où la Réforme et la Renaissance se mariaient en s’affrontant ». Albert-Marie Schmidt exécute en effet toute sa carrière à Lille, malgré une ultime tentative pour être élu à la Sorbonne. Une animosité vigilante « lui barra la Sorbonne avec une mesquinerie dont il souffrit en silence, lui qui pourtant était fort dégagé des ‘honneurs' » écrit encore Albert Finet103. S’il eut à souffrir de ceux qui lui barrèrent la route de la Sorbonne, écrit Maurice Nadeau, « leur conduite ne suscitait de sa part qu’un sourire amusé »104. Joël Schmidt écrit : « Les prétextes politiques, ceux issus de la Libération, n’étaient que de misérables camouflages d’une jalousie haineuse »105. « Ils ont peur » est la réponse laconique d’Albert-Marie Schmidt quand son fils lui demande les raisons de ce rejet. Le fils imagine que son père aurait vidé les autres amphithéâtres de ses collègues de la Sorbonne au profit du sien106. La manière pour le moins originale d’appréhender les auteurs n’aurait-elle en effet pas pu causer un risque à leur étude plus classique ? N’y a t-il pas également une gêne devant un professeur si éloigné du cursus honorum universitaire (ni normalien, ni agrégé), et dont le labeur n’est pas exclusivement académique ? Albert-Marie Schmidt, qui se décrit comme « un obscur professeur à l’Université de Lille »107, est en effet également un important acteur de la vie littéraire parisienne.
« Un tâcheron des lettres »
Albert Finet rapporte : « Albert-Marie Schmidt se nommait volontiers un ‘tâcheron des lettres’. parfois il ajoutait un qualificatif : ‘humble tâcheron' »108. Si, dans sa jeunesse, Albert-Marie Schmidt s’essaie à la fiction, en écrivant en particulier une nouvelle appelée Triptolème dont il envoie les feuillets à un Roger Martin du Gard qui lui répond d’une manière très critique109, il trouve une place reconnue dans le monde littéraire comme lecteur, éditeur, critique, chroniqueur, traducteur, membre de jury et de mouvement littéraires.
Portrait d'Albert-Marie Schmidt par Pierre Klossowski
Nous aurions aimé mettre ici le portrait d’Albert-Marie Schmidt par Pierre Klossowski (1905-2001) réalisé à la mine de plomb en 1955, mais l’ADGAP nous réclame des droits que nous ne pouvons honorer. On trouvera ce portrait sur le très beau site consacré à cet écrivain et artiste majeur : www.pierre-klossowski.fr
Traducteur, lecteur et critique littéraire
Albert-Marie Schmidt traduit des textes allemands pour des revues, ainsi le « Dialogue sur la danse et la grâce » d’Heinrich von Kleist pour la Revue d’Allemagne en 1933110, ou le Léonard de Vinci de Fritz Heinemann en 1936111. Nous l’avons vu, il participe à la traduction de poèmes allemands pour des publications durant l’Occupation. Il traduit deux nouvelles de jeunesse de Mircea Eliade, en collaboration avec l’auteur : Minuit à Serampore et Le Secret du Docteur Honigberger (Stock, 1956), ouvrage toujours réédité. Il travaille également pour les maisons d’éditions, en particulier comme lecteur aux éditions Plon. Dans ce « cocon multiple » que forment alors les éditions Plon, Albert-Marie Schmidt y est décrit comme le « ver fourchu » par Guy Dupré, à côté du « ver solitaire » Michel Tournier112. Occasionnellement, il lit des manuscrits pour les Éditions du Rocher113. C’est avec l’argent de cette activité de lecteur qu’Albert-Marie Schmidt se paie les trajets en train de Paris à Lille114.
Mais Albert-Marie Schmidt est surtout reconnu comme critique littéraire avec une activité dans les revues les plus diverses qu’il prodigue durant quarante-cinq années. Dès 1920, au Lycée, il fonde une revue avec Jean Tardieu et Lorenzo del Vasto : La Sève nouvelle, sous-titrée « Revue artistique et littéraire de jeunes ». C’est dans cette revue que Jean Tardieu et Lorenzo del Vasto publient leurs premiers poèmes115. Dans quelle revue, dans quelles « autres feuilles plus périssables encore »116 n’écrit-il pas ? Sur quel sujet littéraire ne donne-t-il pas son avis ? On trouve des articles dans des revues comme la Revue philosophique de la France et de l’étranger, Mesures, Hermès et Les Cahiers d’Hermès, lesquels ne connaitront que deux numéros, Comoedia, où il publie l’un des premiers articles élogieux sur Marguerite Duras pour son premier roman paru en 1943, Les Impudents.117 Il publie trente articles ou compte rendus pour la Nouvelle revue française, de 1937 à 1961. On le retrouve à la rubrique « Érudition » de La Table ronde.118 Il écrit pour La NEF, première revue à être éditée à Paris au lendemain de la Libération. Il intervient dès les premiers numéros de Liens, revue d’actualité littéraire créée en 1947 par le Club français du livre119. Il publie dans les Cahiers du Sud, dans les Cahiers de la Tour saint-Jacques et à Médecine de France. Il écrit dans la revue trimestrielle Les Lettres et dans L’Almanach des lettres. Il est dans l’aventure de la revue Les Lettres Nouvelles fondée par Maurice Nadeau chez Julliard en 1953, où il tient la rubrique des « Pages oubliées »120. On le retrouve encore au Journal de Genève, au sommaire de La Guilde des livres, de l’éphémère Gazette des Lettres, de L’Information littéraire, des Cahiers de la Compagnie Madeleine Renaud-Jean Louis Barrault, du Bulletin critique du livre français, de Critique,121 de la revue Esprit, de Mercure de France, de La Quinzaine littéraire. C’est pour La Quinzaine littéraire qu’Albert-Marie Schmidt écrit un article quelques jours avant sa mort, paru de manière posthume le 15 mars 1966, dans lequel il conteste à Viliers de L’Isle-Adam son droit au titre d’auteur fantastique122. Albert-Marie Schmidt intervient également sur les ondes de la RTF123.
Flaubert, Balzac, Maupassant
Outre des ouvrages sur les poètes du Moyen Âge au XVIIe siècle, déjà cités, et ceux d’auteurs protestants, sur lesquels nous reviendrons, on doit à Albert-Marie Schmidt divers travaux d’édition ou d’études littéraires sur les XIXe et XXe siècles. En 1942, il publie un ouvrage dans la collection « Que Sais-je ? » aux Presses universitaires de France sur la littérature symboliste (1870-1900). Cet ouvrage − le quatre-vingt-deuxième d’une jeune collection promise à un grand avenir − reçoit une critique de Maurice Blanchot124, est revu et corrigé en octobre 1954, et se trouve régulièrement édité pendant plus de vingt-cinq ans125. Il participe à une édition de Salammbô de Gustave Flaubert, à L’Œuvre de Balzac, publiée en 16 volumes au Club français du livre, présentée par des écrivains comme Gracq, Bachelard, dans un ordre nouveau sous la direction d’Albert Béguin et Jean Ducourneau126. Il réalise une édition de Maupassant avec la collaboration de Gérard Delaisement − lequel a soutenu une thèse sur Maupassant à l’Université de Lille en 1954 sous la direction de Pierre-Georges Castex − qui marque une étape dans l’étude de cet auteur de la Belle Époque127. L’édition des contes et nouvelles − présentés, corrigés, classés − publiée en 1956-1957 chez Albin Michel est l’occasion de publier vingt-quatre œuvres inédites en volume. Après cette édition, Albert-Marie Schmidt publie à leur tour les romans de Maupassant chez Albin-Michel (1959), puis consacre à cet auteur un petit volume dans la collection « Écrivains de toujours » aux Éditions du Seuil en 1962 qui redonne de la consistance à un auteur longtemps délaissé par la critique et édulcoré par la télévision128. Ce Maupassant par lui-même − « Petit livre perspicace imbattable sur le rapport qualité/prix » selon Pierre Reboul − fait longtemps autorité. Guy Thuillier peut encore écrire en 1980 : « Nous n’avons pas de biographie sérieuse de Maupassant ; le meilleur livre reste le Maupassant par lui-même d’Albert-Marie Schmidt »129.
Juré de prix littéraires
Les divers écrits d’Albert-Marie Schmidt en font un critique très reconnu. On pourrait multiplier ici les remarques laudatives faites à un « critique renommé » et « de grand talent », au point que des auteurs lui adressent les brouillons de leurs écrits, comme en témoigne Paul Zumthor130. Cette activité trouve un prolongement naturel dans le rôle de membre de divers jurys de concours littéraires. Parmi ceux auxquels participent Albert-Marie Schmidt, signalons-en deux : le Prix des Lecteurs et le Prix du Meilleur livre étranger131.
Albert-Marie Schmidt fait partie du Comité de sélection du Prix des lecteurs fondé en 1952 par René Julliard132 et dont Robert Kanters est le secrétaire133. Selon le témoignage d’un membre de ce Comité, Jean Fougère, la tâche consiste « à lire sur épreuves un certain nombre de romans à paraître, et à en sélectionner quelques-uns pour un tirage à-part soumis à mille lecteurs du grand public, qui désignaient ensuite leur œuvre préférée ». Jean Fougère écrit que, lors de ces jurys, Albert-Marie Schmidt, « toujours enfermé en lui-même », « ne prenait la parole qu’avec une sorte de regret »134.
Durant la période d’Occupation, trois directeurs littéraires se réunissent dans des rencontres que Raymond Queneau surnomme le « B.B.Q. », à savoir Jean Blanzat de chez Grasset, André Bay de chez Stock et Raymond Queneau de chez Gallimard135. Ces réunions amicales portent sur les traducteurs. Peu à peu, à ces trois directeurs littéraires s’agrègent d’autres directeurs littéraires d’autres maisons d’éditions de l’époque qui, en 1948, décident de la création d’un prix littéraire : le Prix du Meilleur livre étranger. Parmi les personnalités cooptées pour former le jury, figure Albert-Marie Schmidt, représentant les éditions Albin-Michel. André Bay rapporte : « Le jury se réunissait une fois par mois, on sélectionnait le meilleur livre étranger du mois et généralement au moment du salon du livre on choisissait le meilleur livre étranger de l’année, catégorie roman et catégorie essai, traduits et publiée »136. Cette présence dans des jurys font d’Albert-Marie Schmidt un personnage redouté, voire honni137. C’est à l’occasion des jurys de ce prix que Raymond Queneau fait la connaissance d’Albert-Marie Schmidt. « Ses avis, souvent originaux, étaient toujours brillamment justifiés » écrit Raymond Queneau138. Cette rencontre entre Queneau et Schmidt est déterminante dans la construction d’un phénomène littéraire du XXe siècle : l’OuLiPo.
L’OuLiPo
Albert-Marie Schmidt fait partie des membres fondateurs de l’Oulipo, dès la création de cet atelier de création littéraire expérimentale en novembre 1960 autour de Raymond Queneau et François Le Lionnais139.
« On garde un souvenir assez vague aujourd’hui de cet oulipien », écrit Bertrand Tassou à propos d’Albert-Marie Schmidt dans la notice qui lui est consacrée dans le catalogue de l’exposition « Oulipo, la littérature en jeu(x) » présentée par la BnF à la Bibliothèque de l’Arsenal en 2014-15140. Mort précocement, et n’étant pas écrivain, Albert-Marie Schmidt n’est de fait pas le plus connu des membres de l’Oulipo, mais son apport y est pourtant fondamental. Marcel Bénabou écrit notamment qu’Albert-Marie Schmidt est « une figure remarquable du microcosme oulipien : universitaire, critique littéraire, érudit, mais aussi poète et essayiste, il joue un rôle-clé dans l’entreprise oulipienne dès ses débuts »141. Ce rôle important est rapporté dès 1967 par Raymond Queneau dans l’un des témoignages mis en préface d’un ouvrage posthume d’Albert-Marie Schmidt142 :
« Cofondateur en 1960, avec François Le Lionnais et moi-même, de l’Ouvroir de littérature potentielle dont il avait trouvé la dénomination, Albert-Marie Schmidt en était l’un des membres les plus actifs ».
L’histoire littéraire retient en effet que c’est à Albert-Marie Schmidt que revient la paternité du nom OLiPo, qu’il propose lors de la réunion du 25 novembre 1960 pour remplacer celui de SeLitEx (« Séminaire de littérature expérimentale »). Le compte rendu de la réunion du 13 janvier 1961 note que Raymond Queneau demande que soit écrit que l’OLiPo a été fondé sur l’initiative de François Le Lionnais et que « le titre Ouvroir de Littérature Potentielle a été proposé par Albert-Marie Schmidt »143. Suivant la suggestion de Latis, l’abréviation OuLiPo est préférée à OLiPo. Albert-Marie Schmidt, qualifié d’Auditeur Emphytéote, est bien placé pour avoir exhumé un mot du XIIe siècle, un « ouvroir » désignant une salle où des religieuses se réunissent pour confectionner différents ouvrages de lingerie, de couture, de broderie. L’Oulipo se présente à ses yeux comme un lieu reculé dans lequel des gens travaillent en commun à une tâche difficile. Pour l’oulipien Noël Arnaud, « en baptisant l’Ouvroir il a dicté son avenir »144.
Cet Ouvroir est à l’origine conçu pour demeurer un cénacle étroit. Albert-Marie Schmidt, en particulier, marque son accord avec Raymond Queneau, pour qui au-dessus d’une dizaine de membres, aucun travail ne devient plus profitable. En revanche, si Queneau souhaite que les productions de chacun soient identifiables, Albert-Marie Schmidt préfère qu’elles soient laissées dans l’anonymat du groupe, vu par lui comme un cercle clandestin. Albert-Marie Schmidt, qui définie l’Oulipo comme « un laboratoire occulte de structures littéraires »145, ou comme « un petit cénacle secret »146, « a une idée du Temple maçonnique dans sa vision de l’Ouvroir », écrit encore Noël Arnaud147, avec la cooptation de ses membres (ses « frères oulipiens »148) et le culte du secret, une discrétion qu’Albert-Marie Schmidt entretient jusque chez lui, laissant dubitative sa famille quant aux activités clandestines de cet Oulipo au nom si étrange. Joël Schmidt évoque « la franc-maçonnerie intellectuelle à laquelle tu t’avisas de donner un nom, digne de l’abracadabra des contes, l’Oulipo, ce qui, bien loin de nous éclairer, nous plongeait dans des déchiffrages voués à l’échec pour tenter de trouver la signification de ce mot si rare qu’il ne figurait dans aucun dictionnaire »149.
Jacques Roubaud résume ainsi l’apport d’Albert-Marie Schmidt à l’Oulipo150 :
« Sa connaissance profonde du seizième siècle, qui lui permettait d’y identifier les plagiaires par anticipation de l’Oulipo, c’est-à-dire ces auteurs qui avaient découvert ou réutilisé à l’époque des contraintes poétiques ou autres que l’Oulipo inscrivait à son programme, mais encore un état d’esprit théorique tout à fait en accord avec celui des fondateurs de l’Ouvroir. »
Dans le même esprit, Albert-Marie Schmidt tente de retrouver dans les fratrasies des textes « surréalistes », réalisés en écriture automatique aux XIIIe, XIVe et XVe siècles151. Aux oulipiens, Albert-Marie Schmidt présente Jean-Baptiste Chassignet et ses sonnets, Marc Papillon, seigneur de Lasphrise et ses énigmes, ou de Piis et son poème sur L’Harmonie imitative de la langue française. De fait, si Albert-Marie Schmidt est celui qui a le moins écrit pour l’Oulipo, sa mort précoce étant intervenue avant la publication des dossiers, il laisse quelques écrits oulipiens, notamment un poème intitulé « La lamproie », (« dizain saphique à la lionnaise avec rimes initiales et terminales »), anté-rimé et post-rimé, ou encore cet aphorisme :
« Un temps pour l’angoisse, un temps pour l’écriture, un temps pour l’angoisse de l’écriture. »
Si Albert-Marie Schmidt a tracé le chemin de l’Oulipo, pour reprendre la formule de Noël Arnaud, sa mort brutale marque un tournant du mouvement, comme le soulève Marcel Bénabou dans son article « Oulipo 1966 : le tournant ». En effet, suite au premier décès d’un oulipien, « l’idée de procéder à une cooptation pour combler ce vide a commencé à germer dans l’esprit de certains oulipiens, et particulièrement de Queneau. (…) Si le choc créé par la disparition d’Albert-Marie Schmidt favorise donc un changement d’attitude, une prédisposition nouvelle à l’ouverture, cet esprit d’ouverture va trouver immédiatement à s’exercer, au bénéfice de Jacques Roubaud »152. On ne meurt finalement pas chez les oulipiens : on y est remplacé par cooptation et l’oulipien décédé a son absence « excusée ».
Réunions et cocktails littéraires
Finissons d’évoquer la vie littéraire d’Albert-Marie Schmidt par les mondanités. Roger Quilliot, ancien étudiant d’Albert-Marie Schmidt à Lille et ancien ministre, le qualifie de « protestant répandu parmi les gens de lettres »153. Par ses diverses fonctions, il les coudoie en effet sans cesse, notamment dans les cocktails d’éditeurs dont il est un habitué154. Albert-Marie Schmidt évoque lui-même ces « écrivains que leurs obligations mondaines » contraignent à rencontrer les critiques « non sans un secret plaisir »155. La réciproque est sans doute également vraie et Albert-Marie Schmidt doit goûter ces moments durant lesquels est générée une « poussée naturelle » vers lui, comme le rapporte son fils156. La présence d’Albert-Marie Schmidt « fait l’enchantement » des réunions157, durant lesquelles son érudition peut se montrer « spectaculaire ». Ainsi Maurice Nadeau rapporte avoir organisé une joute entre Pascal Pia et Albert-Marie Schmidt, devant un parterre d’amis : « muets et médusés nous assistons à un spectacle que nous ne verrons pas deux fois. Il suffit que l’un d’eux commence à réciter un poème de Rutebeuf, de Villon, voire d’un poète aussi peu connu que Marc Papillon de Lasphrise, pour que l’autre complète la citation et la poursuive, leurs voix parfois en canon »158. Vingt-cinq ans après la mort d’Albert-Marie Schmidt, Robert Sabatier évoque encore sa présence lors des cocktails : « Chaque fois que je vais à un cocktail littéraire, je ne peux plus entrer sans évoquer Albert-Marie Schmidt qui était presque toujours le premier à m’accueillir, souriant »159.
« Un huguenot sans austérité »
Albert-Marie Schmidt, écrit Olivier de Magny en préface de la réédition de La poésie scientifique en France au XVIe siècle, « combine harmonieusement, et jusqu’à n’en faire qu’une seule, la sienne, propre, trois démarches en général fort distinctes, celle de l’historien littéraire, celle de l’érudit et celle du critique ». À ces trois démarches distinctes, il manque ce qui relie le tout : le Protestantisme. Il ne s’agit pas ici d’évoquer l’intimité d’une foi − que l’on sait par ailleurs intense160 − mais ce qui permet d’appréhender les différentes activités d’Albert-Marie Schmidt, d’apparence si disparates, tant ses lectures, ses études, semblent être faites sous le prisme de sa foi protestante − plus précisément calviniste161. Marc Boegner écrit à ce propos162 :
« Quelque sujet qu’il abordât, de quelque auteur qu’il nous entretînt, ses racines protestantes et encore plus chrétiennes se laissaient percevoir. »
On ne prendra ici que deux exemples, sur des sujets a priori éloignés, le XVIe siècle et la littérature contemporaine : on a pu remarquer que les auteurs scientifiques du XVIe siècle, qu’Albert-Marie Schmidt étudie dans sa thèse soutenue en 1939, sont essentiellement des huguenots163 et Albert Finet a souligné que dans le volume Études sur le XVIe siècle, « la science de l’érudit s’allie heureusement à la sagacité du chrétien réformé »164. Dominique Fernandez rapporte quant à lui que, quand Albert-Marie Schmidt complimente son père, l’écrivain Ramon Fernandez, pour son roman Le Pari, paru en 1932, il en donne une lecture chrétienne165. Cette foi et cette grille de lecture, Albert-Marie Schmidt les utilise dans les nombreux et divers écrits qui jalonnent son parcours intellectuel.
Revues protestantes, de Hic et Nunc à Réforme
Albert-Marie Schmidt est l’un des cinq « galopins » fondateurs dans les années 30 de la revue Hic et Nunc, les quatre autres étant Henry Corbin, rencontré à Marburg, Denis de Rougemont (« Top »), Roger Jézéquel (Roger Breuil) et Roland De Pury166. Cette revue éphémère, d’une trentaine de pages, au faible tirage, qui publie onze numéros entre novembre 1932 et janvier 1936, inspirée par les œuvres de Kierkegaard et de Dostoïevski, a pour objectif principal de faire connaître en France la théologie de Karl Barth. De fait, Hic et Nunc, revue de théologie où s’exprime un « non conformisme » protestant, annonce « le barthisme triomphant des décennies suivantes »167. Denis de Rougemont croit se souvenir qu’Albert-Marie Schmidt rejoint l’équipe quand le projet de Hic et Nunc est déjà esquissé. C’est aussi le moins barthien des cinq fondateurs. Chez Albert-Marie Schmidt, « c’est la référence à Calvin qui prévaut ». C’est d’ailleurs à celui-ci qu’il consacre le premier des quatre articles qu’il publie dans Hic et Nunc168. Albert-Marie Schmidt écrit également dans Foi et vie, grande revue culturelle du protestantisme en langue française, dont il entre dans le comité de rédaction en 1936169. Il publie également dans le Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français.
Mais Albert-Marie Schmidt est surtout l’une des figures de l’hebdomadaire Réforme créé par Albert Finet, Jean Bosc et Denise Berthoud, dont le premier numéro paraît le 24 mars 1945. Dans cette importante revue protestante d’influence barthienne − où presque la totalité de Hic et Nunc se retrouve170 − Albert-Marie Schmidt est considéré comme un calviniste barthien, ayant une connaissance très approfondie de la théologie comme de la littérature171. S’il écrit des articles littéraires dès les premiers numéros, sous les pseudonymes de Pierre Evolaine et de Junius Brutus, masques nécessaires « en ces temps troublés » de la Libération172, il prend et signe la direction de la rubrique « L’Esprit et les lettres » dès octobre 1945, blanchi par la commission d’épuration173. Albert-Marie Schmidt publie inlassablement sa chronique littéraire, produisant plus de 800 articles écrits le dimanche après-midi sur la machine à écrire achetée dans l’Allemagne des années 30174, qui paraissent de 1945 à 1966, chaque huitaine, puis chaque quinzaine. Cette rubrique, qui fait autorité175, provoque parfois des remous tant le chroniqueur défend des auteurs qui peuvent prendre à rebrousse-poil le lectorat du journal176, ou l’opinion de ses confrères177. « Albert-Marie Schmidt faisait preuve d’une liberté d’esprit absolue aussi bien en matière religieuse que littéraire », écrit Jacques Duchateau178. Ne voulant pas se montrer puritain179, Albert-Marie Schmidt admet dans les colonnes du journal protestant : « Peu bégueule, il m’arrive de manifester du goût pour les descriptions érotiques »180. Les critiques d’Albert-Marie Schmidt pour Réforme sont de fait originales, en ce sens qu’elles sont souvent de petites œuvres littéraires en elles-mêmes, pleines de style (Albert Finet les compare, au moins pour leur nombre, aux Lundis de Sainte-Beuve181 et le style d’Albert-Marie Schmidt est souvent caractérisé comme « précieux »182), et qu’elles portent sur maints sujets, Albert-Marie Schmidt traitant souvent parmi les premiers d’un auteur aujourd’hui consacré, à tel point qu’on lui prête parfois « un talent prophétique »183. Dans un article de Réforme, il décrit ainsi son attrait pour l’anticonformisme184 :
« Lorsque, au hasard d’une rencontre, quelqu’un parlant d’un peintre bizarre, d’un écrivain insolite, d’un musicien déconcertant, me dit d’une voix acide : ‘seuls quelques snobs l’admirent : il s’abîmera bientôt dans l’oubli’, le personnage éveille aussitôt en moi autant d’intérêt que d’admiration. »
Calvin
Dans le numéro de Réforme du 19 février 1966, Pierre Burgelin écrit :
« Rien n’a tant attaché, ni d’une manière aussi permanente, l’universelle curiosité d’Albert-Marie Schmidt que la personne, l’œuvre et l’héritage de Calvin. Et non sa seule curiosité. »
Albert-Marie Schmidt consacre plusieurs ouvrages à la figure de Calvin. Dès 1934-1936, il présente en trois volumes les Traités et les Sermons de Calvin pour les éditions Je Sers et Labor. Il publie les Lettres anglaises, 1548-1561 chez Berger-Levrault en 1959. Il postface des textes de Calvin et Luther traduits par Pierre Jundt chez Mazenod en 1964. En 1957 il publie un ouvrage sur Calvin aux éditions du Seuil, agrémenté d’une anthologie de textes, allant de Calvin à Karl Barth : Jean Calvin et la tradition calvinienne. L’ouvrage, paru dans la collection « Maîtres spirituels », reçoit une très bonne critique et se trouve toujours édité chez le même éditeur.
Parmi les auteurs protestants des XVIe et XVIIe siècle, nous avons déjà évoqué l’étude d’Albert-Marie Schmidt qui complète une édition aux Œuvres lyriques d’Agrippa d’Aubigné (Mazenod, 1963). Notons également sa publication des Sonnets chrétiens de Drelincourt aux Éditions du Chêne en 1948185. Dans le grand nombre d’articles littéraires qu’il consacre au protestantisme, signalons « Quelques aspects de la poésie baroque protestante », paru dans la RSH n°76 d’octobre-décembre 1954.
Autres ouvrages sur le protestantisme
Parmi les autres ouvrages consacrés directement au protestantisme, citons sa participation à l’ouvrage collectif L’homme chrétien aux éditions Je Sers en 1941 ; sa participation à Protestantisme français qui paraît en 1945 dans la collection « Présences » dirigée chez Plon par Daniel Rops186 ; son article « L’esprit de la littérature protestante du XIXe et du XXe siècle » dans Protestantisme et littérature, aux éditions Je Sers en 1948 ; son chapitre dans 1555, Paris, 1955. Images du passé protestant français publié par la Société centrale d’évangélisation en 1955. À la radio, il traite d’évènements ou de personnages liés au protestantisme, par exemple la conférence de Montbéliard qui opposa Luthériens et Calvinistes187.
L’érudition ésotérique
Si la grille de lecture d’Albert-Marie Schmidt est chrétienne, celui-ci aime les marges et s’aventure dans les gouffres. Il travaille sur nombre d’auteurs jugés scabreux : Sade ou Klossowski − voire Maupassant − le sont en ce milieu de XXe siècle. Il explore « les fourrés de l’histoire littéraire pour remettre à l’honneur un poète, un alchimiste, voire un érotique oublié, bref, un homme de désir »188. François Mauriac imagine que « le jour fatal où le camion de la mort le broya, sans doute avait-il dans l’esprit quelque Sade, quelque Genet, quelque Michaux »189. On est a priori loin de Calvin et de l’image austère du Protestant. Maurice de Gandillac, ancien professeur à la Faculté de Lille lui aussi, a sans doute trouvé l’heureuse formule en le qualifiant de « huguenot sans austérité »190. Dès son essai sur Saint-Evremond, paru en 1936, il n’est pas difficile de voir rétrospectivement dans l’étude de cet « humaniste impur » du XVIIe siècle un portrait d’Albert-Marie Schmidt lui-même en, « amateur de livres friand de débauches cérébrales », « optant pour l’enfer »191. Le manque d’austérité se trouve dans nombre de publications ultérieures aux sujets étranges où Albert-Marie Schmidt fait preuve d’une « érudition ésotérique »192, d’un attrait pour l’occulte.
Albert-Marie Schmidt s’est beaucoup intéressé à l’histoire de la philosophie occulte, un intérêt qui semble avoir débordé le simple aspect historique comme en témoignent ses chroniques dans l’hebdomadaire Réforme. Déjà en 1938, sa thèse insiste sur la magie et l’occultisme. Son Ronsard, en particulier, est hanté par l’occultisme. En 1950, il préface l’ouvrage de Robert Amadou, L’occultisme : esquisse d’un monde vivant paru chez Julliard, contribuant la même année à un vaste dossier intitulé « Aspects de l’occultisme » dans un numéro de La Table ronde.193 Cet intérêt pour l’occulte, dont on pourrait multiplier les exemples, se retrouve dans sa critique favorable du livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier, Le Matin des magiciens lors de sa parution en 1960, disant y trouver la confirmation de bien des hypothèses qu’il avait formées par divertissement194, l’occultisme lui donnant encore des clés de lecture concernant Rimbaud, etc. Il s’intéresse également aux Rose-Croix.
La curiosité d’Albert-Marie Schmidt se révèle pleinement dans un petit livre consacré à la mandragore paru en 1958 dans la collection « Symboles » chez Flammarion195. Commentant cet ouvrage, Pierre Julien écrit : « fruit de lectures étendues où se mêlent la Genèse et les botanistes du Moyen-Âge et de la Renaissance, les alchimistes et les Jean de Cuba, Laurent Catelan ou Théophraste Renaudot, les folkloristes, les poètes et les romanciers, elle nous permet de situer la mandragore-remède dans le cadre plus vaste des croyances ancestrales qui appartiennent au folklore et à la mythologie universelle »196.
Signalons, pour clore ce chapitre, qu’Albert-Marie Schmidt a suivi une psychanalyse. Raymond Queneau rapporte en effet qu’ils ont découvert avoir eu l’un et l’autre la même psychanalyste. À propos de l’expérience d’analyse d’Albert-Marie Schmidt, Raymond Queneau écrit dans son Journal : « En 1924, à Vichy, il a rencontré (dans le milieu Chestov) Mme Lowsky197 – ‘cette sorcière, cette Médée’ – qui lui dit ‘vous devriez vous faire analyser.’ Il a fait un traitement avec elle d’un petit mois. Grâce à quoi, il sait maintenant pourquoi il a des hémorragies intestinales, ‘mais les médecins ne veulent pas me croire’. »198. Albert-Marie Schmidt a écrit sur la psychanalyse, en particulier un article intitulé ‘Psychanalyse, occultisme et mauvaise conscience » pour La NEF. C’est sans doute de lui-même qu’il parle en 1958 lors de l’hommage de la Ville de Lille au poète Albert Samain, quand il évoque comme lecteur « l’intellectuel las d’avoir trop longtemps suivi le cours tortueux d’une psychanalyse existentielle »199. Lassitude, ennui sont des termes qui reviennent souvent à propos d’Albert-Marie Schmidt, comme si l’existence terrestre n’était qu’un pis-aller avant d’atteindre l’au-delà.
La mort et la postérité
8 février 1966
« En plein Paris, une camionnette a fauché la vie d’Albert-Marie Schmidt, professeur de langue et littérature françaises de la Renaissance à la Faculté des Lettres de Lille » relate Yves Belaval dans le n°160 de la Nouvelle revue française, qui poursuit : « ainsi disparaît brusquement un érudit d’une ampleur peu commune, un homme qui avait su donner au mot calviniste de discrétion, un sens secret, complexe et violent »200. « Tu ne sais pas, me disait-il la veille de son décès, encore jeune, tout ce que j’ai encore à faire ! » rapporte son fils201. Maurice Nadeau écrit : « Trente auteurs qu’il proposait de publier et dont peu connaissent même le nom vont retourner à l’anonymat »202. Les témoignages abondent et concordent : la perte est immense.
La mort soudaine d’Albert-Marie Schmidt, heurté par une camionnette près du Théâtre de l’Odéon le 8 février 1966, ébranle profondément ses amis203, qui soulignent l’immense gâchis de la perte204. La nouvelle du décès de ce grand érudit reste cependant trop discrète pour François Mauriac, qui s’en étonne le dimanche 13 février 1966205 :
« J’apprends par une lettre de son fils la mort d’Albert-Marie Schmidt, qu’une voiture dans Paris a renversé. Qu’un historien, qu’un esprit de cette valeur disparaisse, sans qu’à ma connaissance cela ait été noté nulle part, juge une époque. »
Les obsèques d’Albert-Marie Schmidt se déroulent au temple de Pentémont, rue de Grenelle. Pierre-Georges Castex note que Pierre Reboul, alors Doyen de la Faculté des lettres de Lille, porte à cette occasion la robe du professeur « pour honorer avec plus d’éclat la mémoire d’un collègue prestigieux et contesté »206. Joël Schmidt écrit : « Le discours du doyen de l’Université fut un mea culpa qui commençait ainsi, comme le roulement d’un tambour, crêpé de noir : ‘Ces honneurs que l’Université lui a contestés, puis finalement refusés, je viens les lui apporter, mais ce sont des honneurs funèbres’. »207. L’écrivain Guy Dupré rapporte l’émotion suscitée par l’office funèbre, évoquant « ces larmes d’hommes qui coulent sans qu’on les essuie », seul Pierre Emmanuel ayant théâtralement plongé son visage entre ses mains208.
Les hommages se multiplient dans les revues auxquelles Albert-Marie Schmidt a participé, comme dans le numéro 1092 de Réforme du 19 février 1966 qui lui consacre un dossier209. Dans le numéro de janvier-mars 1966 de la Revue des sciences humaines, un encart prévient le lecteur au seuil de la revue que ce fascicule 121 est le dernier qu’il ait lui-même composé. Dans le fascicule 122 d’avril-septembre 1966, un « Hommage à Albert-Marie Schmidt » est publié, comprenant quelques pages inédites du professeur et quelques témoignages. L’amateur d’anthologies aurait sans doute apprécié l’attention de ses amis qui publient deux recueils de ses travaux : Études sur le XVIe siècle, chez Albin Michel (1967), comprenant un inédit, et Chroniques de « Réforme » (1945-1966) aux éditions Rencontre (1970). Les ouvrages sont précédés chaque fois de préfaces qui nous furent très utiles dans la rédaction de notre billet. François Mauriac, dans son Bloc-Notes en date du 22 décembre 1966, fait une allusion à la « promesse sacrée » qu’il a faite d’écrire une préface sur Albert-Marie Schmidt − « dont l’adolescence [lui] fut chère »210.
Depuis 1966, régulièrement, les études d’Albert-Marie Schmidt sont citées, qu’elles portent sur le XVIe siècle ou la littérature moderne et contemporaine, ce qui fait preuve de l’originalité et de l’importance de sa pensée, certains de ses ouvrages continuent d’être édités, les émissions radiophoniques auxquelles il a participé sont parfois diffusées nuitamment sur France Culture211. Une récente exposition consacrée à l’OuLiPo par la Bibliothèque nationale de France a par ailleurs sans doute redonné une place méritée − c’est-à-dire l’une des premières − à cet oulipien discret, moins connu du grand public.
La Bibliothèque Albert-Marie Schmidt
On a déjà parlé de l’hommage de l’Université de Lille au Temple. À la Faculté, la bibliothèque de l’UER de Lettres modernes prend le nom de « Bibliothèque Albert-Marie Schmidt ». Le portrait du savant − le même que celui qui apparait dans notre billet repris du volume d’hommages de la RSH − orne la salle de lecture, comme en témoigne la photographie reprise du Guide des études 1973-1974. Le nom d’Albert-Marie Schmidt est toujours celui donné à la Bibliothèque des lettres modernes de l’UFR « Humanités » de l’Université de Lille, Sciences humaines et Sociales. On peut souhaiter que notre billet permette à ses usagers d’en comprendre le sens.
Il nous faut conclure. Dans son Bloc-Notes, François Mauriac écrit le dimanche 20 mars 1966 : « Si une pensée pouvait consoler le fils d’Albert-Marie Schmidt de la mort de son père, me disait-il, c’est l’étonnante, l’impatiente curiosité que ce père avait de la mort : il doit être comblé maintenant »212. On se souvient à ce propos d’un vers légèrement modifié de Victor Hugo qu’aux dires de son fils Albert-Marie Schmidt récitait soudain, sans raison apparente213 :
« J’accours, j’accours,
Ne fermez pas la porte funéraire ».
Nota Bene : la vente de la « Bibliothèque A.M.S. »
Profitons de ce billet pour tordre le cou à une information qui apparait régulièrement. La bibliothèque d’Albert-Marie Schmidt n’a pas été vendue les 20 et 21 mars 1969 à l’Hôtel Drouot, sous le ministère de Maîtres Maurice Rheims – R.G. Laurin – Ph. Rheims, assistés de Madame J. Vidal-Mégret (299 lots). Joël Schmidt, le fils d’Albert-Marie Schmidt, que nous avons interrogé à ce sujet est formel : « Jamais je n’aurai fait pareille monstruosité » (courrier du 29 décembre 2015). Ce qui a pu causer la méprise, ce sont d’abord les initiales du vendeur, que l’on trouve ainsi retranscrites sur le catalogue de vente : Bibliothèque A.M.S. – Livres et Manuscrits du XVIe au XXe siècle. Outre les initiales, les objets vendus à cette occasion ne sont pas sans évoquer Albert-Marie Schmidt (Calvin, Pascal, de la littérature contemporaine et même des choses étranges venues d’Allemagne). Le catalogue est disponible à la Bibliothèque Sainte-Geneviève.
Crédits et remerciements
Nous remercions vivement Monsieur Joël Schmidt, écrivain, historien et journaliste, pour les renseignements qu’il a bien voulu nous donner concernant son père. Nous remercions Madame Édith Heurgon, Directrice du Centre Culturel International de Cerisy, pour l’envoi de photographies des Décades de Pontigny, dont l’une d’elles est reproduite dans le présent billet et une autre ci-dessous.
- André Brincourt, Lecture vagabonde, Paris, Grasset, 2004. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996. [↩]
- Pierre Reboul, « À la recherche du savant… », RSH, avril-septembre 1966, fasc. 122-123, p. 145. [↩]
- Expression de Jacques Heurgon à propos d’Albert-Marie Schmidt dans une lettre à Jean Tardieu du 8 novembre 1927 : dans Jean Tardieu, Jacques Heurgon, Le ciel a eu le temps de changer : correspondance 1922-1944, Paris, Institut mémoires de l’édition contemporaine, 2004, p. 52. [↩]
- Bernard Gros, « Maître Schmidt », RSH, avril-septembre 1966, fasc. 122-123, p. 149. [↩]
- Bernard Gros, « Combien de temps faudra-t-il ? », Réforme, 19 février 1966, p. 14. [↩]
- Jacques Duchateau, postface à Jacques Bens, Genèse de l’Oulipo 1960-1963, 2e édition revue, augmentée et présentée par Jacques Duchateau, Bordeaux, Le Castor astral, 2005, pp. 286-287. [↩]
- Lettre du 1er avril 1986 à J. Dufournet reproduite dans J. Dufournet, « Derniers avatars du ‘Roman de Renart' », dans Jean-Claude Mühlethaler et Denis Billotte (éds.), « Riens ne m’est seur que la chose incertaine » : études sur l’art d’écrire au Moyen Âge offertes à Eric Hicks par ses élèves, collègues, amies et amis, Genève, Slatkine, 2001, p. 264. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 151. [↩]
- Frédéric Schmidt, décédé en 1943, est Ingénieur civil des Mines, vice-président de la Chambre de Commerce belge de Paris [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « Gratitude envers Albert Samain », dans Journées Albert Samain, Ville de Lille, 1958, p. 21. [↩]
- Lanza del Vasto, Le Viatique I, Monaco, Éditions du Rocher, 1991, p. 28. [↩]
- Lanza del Vasto, Le Viatique I, Monaco, Éditions du Rocher, 1991, p. 29 ; voir aussi Anne Fougère, Claude-Henri Rocquet, Lanza del Vasto : pèlerin, patriarche, poète, Paris, Desclée de Brouwer, 2003, p. 41. [↩]
- Témoignage de François Mauriac en préface d’Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 8. [↩]
- Comme le rapporte Albert-Maris Schmidt, « Gratitude envers Albert Samain », dans Journées Albert Samain, Ville de Lille, 1958, p. 22 : « Lorsqu’un passage d’avions, l’éclatement proche d’un obus tiré par la grosse Bertha, nous contraignaient à nous réfugier dans l’étouffant labyrinthe souterrain qui se creusait sous nos salles de classe, nous emportions avec nous ces petits livres trop aimés. Nous les ouvrions au hasard. À la lueur d’un rat-de-cave, nous lisions à haute voix les incantations anachroniques qu’ils proposaient à nos jeunes suffrages. » [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 92. [↩]
- Albert Finet, Avant-propos à Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, p. 7. [↩]
- « Hommage à Albert-Marie Schmidt », Réforme, 19 février 1966. [↩]
- Voir les Cahiers Roger Martin du Gard. 2, Paris, Gallimard, 1991, p. 56. [↩]
- Joël Schmidt nous a répondu sur ce point que son père « n’étudiait que très peu le programme d’agrégation, mais allait butiner à côté » : courrier du 29 décembre 2015 ; des ouvrages d’Albert-Marie Schmidt parus chez Seghers annoncent de façon erronée qu’Albert-Marie Schmidt est agrégé de lettres. [↩]
- Préface de Delphine Hautois à Jean Tardieu, Jacques Heurgon, Le ciel a eu le temps de changer : correspondance 1922-1944, Caen, Institut Mémoires de l’édition contemporaine, 2004, p. 5 ; sont également invités les frères del Vasto, voir Anne Fougère, Claude-Henri Rocquet, Lanza del Vasto : pèlerin, patriarche, poète, Paris, Desclée de Brouwer, 2003, p. 41. [↩]
- François Chaubet, Paul Desjardins et les Décades de Pontigny, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2009, pp. 162-163 ; pour un extrait du programme de 1922, voir Anne Heurgon-Desjardins, Paul Desjardins et les décades de Pontigny : études, témoignages et documents inédits, Paris, Presses universitaires de France, 1964, p. 151. [↩]
- Pierre Masson, Jean-Pierre Prévost, L’esprit de Pontigny, Paris, Orizons, 2014, p. 100. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « À Pontigny », RSH, avril-septembre 1966, fasc. 122-123, p. 176. [↩]
- « Souvenirs sur Roger Martin du Gard », Réforme, 30 août 1958, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 303-397. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « Prières pour tous les temps », Réforme, 10 janvier 1959, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 403-406 ; voir aussi « François Mauriac et Claude Mauriac », Réforme, 30 mai 1959, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 418-422. [↩]
- Témoignage de François Mauriac en préface d’Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 5. [↩]
- Dans une lettre de Jean Tardieu adressée à Jacques Heurgon le 14 septembre 1927, on trouve cette adresse : « Caporal Schmidt, Instructeur au CIA, Mazagan-Maroc » dans Jean Tardieu, Jacques Heurgon, Le ciel a eu le temps de changer : correspondance 1922-1944, Paris, Institut mémoires de l’édition contemporaine, 2004, p. 48. [↩]
- Raymond Queneau, Journaux 1914-1965, Paris, Gallimard, 1996, p. 1088 ; Albert-Marie Schmidt revient du Maroc « enrichi d’éblouissantes images » : Jean Tardieu, Jacques Heurgon, Le ciel a eu le temps de changer : correspondance 1922-1944, Paris, Institut mémoires de l’édition contemporaine, 2004, p. 94. [↩]
- Ce départ semble également correspondre à des fiançailles rompues : Jean Tardieu, Jacques Heurgon, Le ciel a eu le temps de changer : correspondance 1922-1944, Paris, Institut mémoires de l’édition contemporaine, 2004, p. 94. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 53. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « Études romanes dans une université allemande », Foi et vie, n° 11, juin 1929, pp. 626-629. Dans le n° 8 (1930) des Cahiers de Radio Paris, Albert-Marie Schmidt décrit la cité et l’université de Marbourg-sur-Lahn comme un lieu où maîtres et élèves vivent en camarades. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 153. [↩]
- Lettre du 30 août 1928 dans Jean Tardieu, Jacques Heurgon, Le ciel a eu le temps de changer : correspondance 1922-1944, Paris, Institut mémoires de l’édition contemporaine, 2004, p. 104. [↩]
- Témoignage d’Albert Finet dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, p. 14. [↩]
- Marie-France Schmidt, qui deviendra Maître de conférences en espagnol à l’université de la Sorbonne et Joël Schmidt, historien et journaliste. [↩]
- Témoignage d’Albert Finet dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, p. 13. [↩]
- Témoignage d’Albert Finet dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, p. 13. [↩]
- Pierre Bolle, « Albert-Marie Schmidt », Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 5, Les Protestants, Paris, Beauchesne, 1993, p. 449-450. [↩]
- « Les thèses de lettres à Paris depuis 1939 », Revue d’histoire littéraire de la France, 48, 1948, p. 110 ; voir aussi Édouard Des Places, « Cent cinquante ans du doctorat es lettres (1810-1960) », Bulletin de l’Association Guillaume Budé, n°2, juin 1969. p. 222. [↩]
- Parmi les lecteurs de cet ouvrage, il y aurait Antonin Artaud. La lecture de « l’hymne aux démons » de Ronsard est l’objet d’une lettre écrite le 29 mars 1943 au docteur Gaston Ferdière : Antonin Artaud, Œuvres complètes. X, Lettres écrites de Rodez, 1943-1944, Paris, Gallimard, 1974, p. 24. [↩]
- Lettre du 16 mai 1939 à Jacques Heurgon dans Jean Tardieu, Jacques Heurgon, Le ciel a eu le temps de changer : correspondance 1922-1944, Paris, Institut mémoires de l’édition contemporaine, 2004, p. 202. [↩]
- Expression de Maurice Wilmotte dans son compte rendu paru dans Le Moyen âge : bulletin mensuel d’histoire et de philologie, 1939 (SER3,T10 = T49), p. 231. [↩]
- Jean Miernowski, « La science comme objet scientifique dans la poésie française de la Renaissance », dans Esculape et Dionysos : Mélanges en l’honneur de Jean Céard, Genève, Droz, 2008, p. 596. [↩]
- Gilles Banderier, « L’intégration des sciences naturelles dans la poésie scientifique du XVIe siècle », Nella Arambasin (éd.), Pour une littérature savante : médiations littéraires du savoir, Besançon, Presses universitaires Franc-Comtoises, 2002, pp. 21-37. [↩]
- Voir par exemple les nombreuses occurrences dans l’ouvrage de Franck Greiner, Les métamorphoses d’Hermès : tradition alchimique et esthétique littéraire dans la France de l’âge baroque (1583-1586), Paris, H. Champion, 2000. Pour l’anecdote, signalons que cette thèse servit à Marguerite Yourcenar lors de la rédaction de L’Œuvre au noir, en particulier pour le vocabulaire. Voir Achmy Halley, Marguerite Yourcenar en poésie : archéologie d’un silence, Amsterdam-New York, Rodopi, 2005, p. 64 ; Marguerite Yourcenar ne se montre pas tendre avec Albert-Marie Schmidt. Ainsi écrit-elle à propos de l’article « Haute science et poèmes français au XVIe siècle » paru dans Les Cahiers d’Hermès n°4, 1947 : « Pas très utile. L’A. n’est décidément pas un homme de science. Peu de connaissance des rapports entre la chimie et l’alchimie » : Francesca Melzi d’Eril Kaucisvili, Dans le laboratoire de Marguerite Yourcenar, Fasano, Schena editore, 2001. Ne pointe-t-il pas ici quelque rancune envers le critique qui fit pour Réforme une critique mi-figue mi-raisin de Mémoires d’Hadrien ? Quoi qu’il en soit, on peut regretter que L’Œuvre au noir, publié en 1968, n’a pas pu bénéficier de la critique de ce seizièmiste. [↩]
- Compte rendu dans Études, 1940/01 (A77,T242)-1940/03, p. 133. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 104. [↩]
- Revue universitaire, 48, 1939, p. 466. [↩]
- Repris dans Robert Brasillach, Œuvres complètes. Tome XII, Paris, Club de l’honnête homme, 1964, pp. 282-285 ; voir Paul Renard, L’Action française et la vie littéraire (1931-1944), Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du septentrion, 2003, p. 53. [↩]
- Réforme, 19 février 1966, p. 14. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 70. [↩]
- Christophe Bident, Maurice Blanchot partenaire invisible : essai biographique, Seyssel, Champ Vallon, 1998, p. 160. La section lyonnaise est composée d’Albert Ollivier, Claude Roy et René Barjavel : Véronique Chabrol, « L’ambition de ‘Jeune France' », dans Jean-Pierre Rioux (dir.), La Vie culturelle sous Vichy, Bruxelles, Éditions Complexe, 1990, pp. 161-178. [↩]
- Voir la lettre de Jacques Heurgon à Jean Tardieu du 26 décembre 1941 dans Jean Tardieu, Jacques Heurgon, Le ciel a eu le temps de changer : correspondance 1922-1944, Paris, Institut mémoires de l’édition contemporaine, 2004, p. 215 ; parmi les poètes ayant participé au volume : Motin, Du Perron, Des Barreaux, Gombauld, Boissière, Bensérade, La Ceppède, Théophile, Audiberti, Emmanuel, Robert Ganzo, Marius Grout, Lanza del Vasto, La Tour du Pin, Armand Robin, A. Rolland de Renéville, Jean Tardieu, Henri Thomas, Sponde, Étienne Durand, etc. Ce petit volume reçoit en particulier une critique du très controversé Paul De Man dans Bibliographie Dechenne XII, juin/juillet 1942 reproduit dans Werner Hamacher, Neil Heertz, Thomas Keenan (eds), Wartime Journalism, 1934-1943, Lincoln-London, University of Nebraska Press, 1988, p. 361. [↩]
- Jean-Yves Mollier, Édition, presse et pouvoir en France au XXe siècle, Paris, Fayard, 2008 qui se trompe de prénom : « Abel Schmidt, un ex-lecteur français en Allemagne » [↩]
- Les plus traduits sont Goethe, Grimm, Homffmann, Schiller, Hölderlin, mais également le contemporain Hans Fallada. [↩]
- Roland Krebs, « Le programme de traductions de l’Institut allemand de Paris (1940-1944) : un aspect peu connu de la politique culturelle national-socialiste en France », Études germaniques, 69, 2014, 3, pp. 441-461. [↩]
- Jean Grenier, Sous l’occupation, Paris, C. Paulhan, 2014 p. 192. [↩]
- Il traduit des poèmes d’ouvriers allemands dans l’un des Cahiers de l’Institut allemand consacré aux Poètes et penseurs : voir Serge Olivier, « Péguy et la poésie allemande », Comoedia du 18 octobre 1941 (N18). [↩]
- Anthologie de la poésie allemande des origines a nos jours, Stock, 1943 ; voir Lionel Ricard, Nazisme et littérature, Paris, F. Maspéro, 1971, p. 84 : « Ce n’est pas sans étonnement que, parmi les traductions patronnées par l’Institut allemand dans les années 1933-1945, on en trouve qui sont signées d’Albert-Marie Schmidt : ce fin seizièmiste est allé s’égarer jusque dans les pas de poètereaux nazis. » ; voir encore Frak-Rutger Hausmann, « Französich-deutsche und deutschfranzösische Gedichtanthologien (1943-1945) und ihre Rezeption in Frankreich und Deutschland. Mit einem Anhang ungedruckter Briefe », dans R. Bonn, St. Bung, A. Grewe (Hrsg), Observatoire de l’extrême contemporain : Studien zur französischprachigen Gegenwartsliteratur, Tübingen, Narr, 2009, p. 191. [↩]
- La Normandie de 1900 à nos jours, Toulouse, Privat, 1978, p. 432. [↩]
- Claude Singer, Vichy, l’université et les juifs, Paris, Les Belles lettres, 1992, p. 151. [↩]
- Jean Quellien, Dominique Toulorge, Histoire de l’université de Caen : 1432-2012, Caen, Université de Caen Basse-Normandie, 2012, p. 183. [↩]
- Lettre autographe signée d’Albert-Marie Schmidt relative à l’admiration portée à Julien Gracq, datée du 6 juin 1945, Bibliothèque universitaire d’Angers, Fonds Julien Gracq, référence R 760 049. [↩]
- On citera « Surréalisme », Réforme, 3 novembre 1945 ; « Julien Gracq, Tentateur courtois », Gazette des Lettres, 15 janvier 1952, pp. 12-15 ; ils participeront l’un et l’autre à l’édition de l’œuvre de Balzac par le Club français du livre en 16 volumes (1962-1964), voir ci-après. [↩]
- Jean Quellien, Dominique Toulorge, Histoire de l’université de Caen : 1432-2012, Caen, Université de Caen Basse-Normandie, 2012, p. 191. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, pp. 75-76. [↩]
- Nous n’avons trouvé qu’un seul témoignage disant qu’A.-M. Schmidt avait été désigné pour la Sorbonne, voir ci-dessous. [↩]
- Voir Georges Mathieu, La Sorbonne en guerre (1940-1944), Paris, L’Harmattan, 2011, pp. 149-150. [↩]
- L’expression est de Jean Grenier : « Dans le clan germanophile, il faut ranger en premier lieu Albert-Marie Schmidt, professeur à l’école alsacienne, auteur d’une thèse sur la poésie scientifique au XVIe siècle » : Jean Grenier, Sous l’occupation, Paris, C. Paulhan, 2014 p. 192. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 112. [↩]
- Albert Finet, « Les débuts de « Réforme » : hebdomadaire protestant », dans Xavier de Montclos, Monique Luirard, François Delpech, Pierre Bolle (dir.), Églises et chrétiens dans la IIe guerre mondiale. 2, La France : actes du Colloque national tenu à Lyon du 27 au 30 janvier 1978, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1982, p. 511 ; il y a trois erreurs dans cette citation : c’est en 1941, A.-M. Schmidt n’est pas agrégé, il est nommé Maître de conférences. [↩]
- Guy Dupré, Comme un adieu dans une langue oubliée, Paris, B. Grasset, 2001. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 118. [↩]
- « Surréalisme », Réforme, 3 novembre 1945. [↩]
- Jacques Heurgon occupe ce poste jusqu’en 1951 et son départ pour la Sorbonne. Albert-Marie Schmidt profite sans doute du grand nombre de départs de professeurs lillois à cette période : Jean-François Condette, La faculté des lettres de Lille de 1887 à 1945, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1999, p. 404. [↩]
- Réforme, 17 février 1966 ; voir également Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 136. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 139. [↩]
- Alain Perrot se souvient : « Nous nous souvenons avoir entendu, comme étudiant à Genève, une conférence d’Albert-Marie Schmidt qui fut non seulement un érudit, grand connaisseur du XVIe siècle et de Calvin, mais un écrivain au verbe inimitable. Il enthousiasma son auditoire en traitant de cette question : ‘Qu’est-ce que la culture chrétienne ?’ Il y répondit ainsi : ‘C’est la réaction chrétienne au paganisme environnant’, en donnant l’exemple de Calvin écrivant son avertissement contre l’astrologie judiciaire. » : Alain Perrot, Le visage humain de Jean Calvin, Genève, Labor et Fides, 1982, p. 192. [↩]
- Jacques Morel, Jean Rotrou, dramaturge de l’ambiguïté, Paris, Armand Colin, 1968 ; Jacques Morel fut nommé en 1957 assistant à Lille. [↩]
- « Paul Wyczynski : essayiste, critique et historien des lettres », Lettres québécoises : la revue de l’actualité littéraire, n° 42, 1986, p. 41. [↩]
- Robert Muchembled, Culture populaire et culture des élites dans la France moderne : XVe-XVIIIe siècles : essai, Paris, Flammarion, 1978, p. ii. [↩]
- Karl maurer, « Bajazet de Racine : une tragédie à profil interculturel ? », M. Schmeling, H.-J. Backe (eds), From ritual to romance and beyond : comparative literature and comparative religious studies, Würzburg, Königshausen & Neumann, 2011, p. 219. [↩]
- Patrice Béghain dans L’intelligence d’une ville : vie culturelle et intellectuelle à Lyon entre 1945 et 1975 : matériaux pour une histoire : actes des rencontres proposées les jeudi 2 et vendredi 3 juin 2005 par la Bibliothèque municipale de Lyon, La Part-Dieu, Bibliothèque municipale de Lyon, 2006, pp. 271-272. [↩]
- Bernard Gros, « Maître Schmidt », RSH, avril-septembre 1966, fasc. 122-123, p. 149. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 134. [↩]
- Bernard Gros, « Maître Schmidt », RSH, avril-septembre 1966, fasc. 122-123, p. 150. [↩]
- Bernard Gros, « Maître Schmidt », RSH, avril-septembre 1966, fasc. 122-123, p. 149. [↩]
- Bernard Gros, « Maître Schmidt », RSH, avril-septembre 1966, fasc. 122-123, p. 150. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, p. 13. [↩]
- Témoignage de Marc Boegner en préface d’Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 9. [↩]
- Témoignage de Robert Kanters en préface d’Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 13. [↩]
- Robert Sabatier, Le lit de la merveille : roman, Paris, Albin Michel, 1997, p. 239. [↩]
- Le 1er septembre 1959 L’Amour noir est achevé d’imprimer pour les éditions du Rocher : Histoire des Éditions du Rocher : 1943-1973, Monaco, Éditions du Rocher, 2003, p. 223. [↩]
- Paulette Choné, L’Atelier des nuits : histoire et signification du nocturne dans l’art d’Occident, Nancy, presses universitaires de Nancy, 1992, p. 133 [↩]
- Gérard Genette, Figures I, Seuil, 1966. [↩]
- « Travaux et publications des Professeurs en 1951-1952, dans Annales de l’Université de Lille : rapport annuel du Conseil de l’Université, 1951-1952, Université de Lille, 1954, p. 178. [↩]
- Friedrich Wolfzettel, La poésie lyrique du Moyen Âge au Nord de la France : en annexe, France et Italie : études choisies, Paris, H. Champion, 2015. [↩]
- Voir « Travaux et publications des Professeurs en 1952-1953, dans Annales de l’Université de Lille : rapport annuel du Conseil de l’Université, 1952-1953, Lille, 1954, p. 161. [↩]
- Jean Dufournet, « Derniers avatars du Roman de Renart » dans Jean-Claude Mühlethaler et Denis Billotte (éd.), « Riens ne m’est seur que la chose incertaine » : études sur l’art d’écrire au Moyen Âge offertes à Eric Hicks par ses élèves, collègues, amies et amis, Genève, Slatkine, 2001, pp. 263-276. [↩]
- Avant-propos à la RSH de janvier-mars 1966, fasc. 121. [↩]
- Jean Decottignies, « Une revue au fil des ans : la Revue des Sciences Humaines« , dans Béatrice Didier et M.-Cl. Ropars (dir.), Revue et recherche, (Les Cahiers de Paris VIII), Paris, Presses universitaires de Vincennes, 1994, pp. 75-89. [↩]
- Réforme, 19 février 1966, p. 16. [↩]
- Maurice Nadeau, Réforme, 19 février 1966, p. 15. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 139. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 139. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « Prestige de la poésie baroque », Réforme, 7 avril 1962, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 456-460. [↩]
- Avant-propos à Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « énorme » : 1945-1966, Paris, Rencontre, 1970, p. 7. [↩]
- « Lettre du 5 mars 1927 », pp. 64-67 [↩]
- Revue d’Allemagne, 15 janvier 1933, pp. 441-449. [↩]
- Revue philosophique de la France et de l’étranger, novembre-décembre 1936, PP. 364-397. [↩]
- Guy Dupré, Comme un adieu dans une langue oubliée, Paris, B. Grasset, 2001. [↩]
- Histoire des Éditions du Rocher : 1943-1973, Monaco, Editions du Rocher, 2003, p. 116 : « À Paris, Orengo met aussi des manuscrits en lecture chez Plon quand le besoin s’en fait sentir. Il utilise notamment les compétences de Roger Nimier, Gabriel Marcel, Albert-Marie Schmidt, André Fraigneau, Roland Laudenbach. » [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 73. Rappelons à ce propos qu’Albert-Marie Schmidt − qui a toujours voté à gauche − fait grève pour réclamer un traitement décent pour les universitaires. Voir à ce propos l’ouvrage de Jean-François Condette, La faculté des lettres de Lille de 1887 à 1945, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1999, p. 404. Albert-Marie Schmidt revient sur cet événement dans divers articles, ainsi dans « Existence des universitaires », Réforme, 27 octobre 1951 (repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 188-192), et dans une remarque en passant dans une critique de Mémoires d’Hadrien parue dans Réforme du 12 janvier 1952 : « En ces temps reculés, nul n’eût le front de reprocher aux professeurs de l’Université Capitoline les avantageux honneurs dont on les gratifiait : traitement de 100.000 sesterces, exemption de charges, prestations en nature, anoblissement, etc. » (repris dans Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 214-215). [↩]
- Jean Tardieu y fait paraître en mai 1920 un petit « Conte oriental » écrit à dix huit ans qui sera repris dans Margeries, Paris, Gallimard, 1986, p. 73 ; Laurent Flieder, Jean Tardieu ou La présence absente, Paris, Librairie Nizet, 1993, p. 29. [↩]
- Albert Finet, Avant-propos à Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, p. 7. [↩]
- Voir Laure Adler, Marguerite Duras, Paris, Gallimard, 1998, p. 169. [↩]
- Voir en particulier les références dans « Travaux et publications des Professeurs en 1952-1953, dans Annales de l’Université de Lille : rapport annuel du Conseil de l’Université, 1952-1953, Université de Lille, 1954, p. 160. [↩]
- Alban Cerisier, « Les clubs de livres dans l’édition française, 1946-1970 », Bibliothèque de l’École des Chartes, tome 155, juillet-décembre 1997, Paris-Genève, Droz, 1997, pp. 708-709. [↩]
- Devenue une publication hebdomadaire en 1958, formule alors inédite pour une revue littéraire, le comité de rédaction est « mis à contribution de manière intensive » rapporte Maurice Nadeau, Grâces leur soient rendues, Paris, Grasset, 1990, pp. 243-244. La revue devenue bimestrielle cessera de paraître en 1978. [↩]
- Sur la participation d’Albert-Marie Schmidt à Critique, voir en particulier Maurice Girodias, Une journée sur la terre. Tome II, Les jardins d’Eros, Paris, Editions de la différence, 1990, p. 99. On y refusa un temps la participation d’Albert-Marie Schmidt à cause des soupçons de collaboration : Sylvie Patron, Critique 1946-1996 : une encyclopédie de l’esprit moderne, Paris, IMEC, 1999, p. 55. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « Villiers écrivain fantastique ? », La Quinzaine littéraire, 15 mars 1966. [↩]
- Voir en particulier la référence donnée dans « Travaux et publications des Professeurs en 1961-1962, dans Annales de l’Université de Lille : rapport annuel du Conseil de l’Université, 1961-1962, Université de Lille, 1965, p. 173. [↩]
- Chronique du 17 mars 1943 dans le Journal des débats, reproduit dans Maurice Blanchot, Chroniques littéraires du « Journal des débats », 1941-1944, Paris, Gallimard, 2007, pp. 339-345. Blanchot souligne en particulier qu’il y a « un évident enfantillage à dire d’œuvres récentes comme celles de Robert Ganzo ou de Jean Tardieu qu’elles sont symboliques ». [↩]
- 9e édition en 1969 ; l’ouvrage est remplacé sous le même numéro par un texte d’Henri Peyre en 1976 ; Joël Schmidt relate : « Je te vis rédiger pendant une année de guerre, un petit Que sais-je ? consacré à la littérature symboliste, de cette écriture lente, calligraphiée, à nulle autre semblable, épigraphique même, sans une rature. Tu pensais chacune de tes phrases, tu la ruminais, et ne l’inscrivais que lorsque, nourrie de toutes tes réflexions, de toutes tes injonctions, elle te satisfaisait définitivement » : Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, pp. 37-38. [↩]
- Albert-Marie Schmidt préface La messe de l’athée (volume 2), La fausse maîtresse (volume 10), Sur Catherine de Médicis (volume11). [↩]
- Époque qu’Albert-Marie Schmidt qualifie de « civilisation du derrière » : Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 138. [↩]
- Voir à ce propos la critique de Camille Bourniquel, “« Un Cathare qui s’ignore »”. Esprit, 313 (1) (1963), pp. 160–162 [↩]
- Guy Thuillier, Bureaucratie et bureaucrates en France au XIXe siècle, Genève, Droz, 1980, n5 p. 3. [↩]
- Paul Zumthor, André Beaudet, Alice Otis, “Writing and Nomadism (A Conversation with André Beaudet)”. New Literary History 21.1 (1989), p. 21. [↩]
- Robert Kanters signale également sa présence dans les jurys du Prix des critiques et de la Plume d’Or en préface de l’ouvrage posthume d’Albert-Marie Schmidt, Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 14. [↩]
- Jean-Yves Mollier, Édition, presse et pouvoir en France au XXe siècle, Paris, Fayard, 2008. [↩]
- Robert Kanters, À perte de vue souvenirs, Paris, Seuil, 1981, p. 193. [↩]
- Jean Fougère, Un grand secret : souvenirs littéraires, Paris, La Table ronde, 2004, p. 92. [↩]
- Roger Grenier, « Jean Blanzat chez Gallimard », dans Myriam Boucharenc (éd.), Pour saluer Jean Blanzat, Limoges, Pulim, 2007, p. 34. [↩]
- « Entretien avec André Bay, Directeur littéraire des éditions Stock (1945-1980), le 8 décembre à la Rhumerie (Paris) », dans Jean-Marc Gouanvic, Pratique sociale de la traduction : le roman réaliste américain dans le champ littéraire français, 1920-1960, Arras, Artois Presses, Université, 2008, p. 168. [↩]
- Albert-Marie Schmidt décrit ainsi « Hervé Bazin, dont je me rappelle les mordantes paroles un jour que j’avais contribué à lui faire attribuer le second prix dont on l’ait honoré, continue à m’accabler de morsures savantes » : « Sur la réserve », Réforme, 9 février 1957, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, p. 364. [↩]
- Raymond Queneau, « Notre ami », préface au livre posthume d’Albert-Marie Schmidt, Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 11. [↩]
- Les membres du groupe sont alors Albert Marie Schmidt, universitaire et critique littéraire, l’écrivain Jacques Bens, lequel a fait des études de « sciences naturelles », le mathématicien Claude Berge, le poète Jean Lescure, le poète et bibliothécaire André Blavier, l’écrivain Jean Queval, l’écrivain et homme de radio Jacques Duchateau. Viennent ensuite Latis, philosophe et pataphysicien, Noël Arnaud, ancien surréaliste passé à la pataphysique, et Paul Braffort, ingénieur atomiste mais aussi poète, compositeur et chanteur. [↩]
- Camille Bloomfield et Claire Lesage (dir.), OULIPO : ouvroir de littérature potentielle : [exposition, Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque de l’Arsenal, Paris, 18 novembre 2014 – 15 février 2015], Bibliothèque nationale de France-Gallimard, 2014 [↩]
- Marcel Bénabou, « Oulipo 1966 : le tournant », Fabula-LhT, n° 11, « 1966, annus mirabilis », décembre 2013, URL : http://www.fabula.org/lht/11/benabou.html, page consultée le 29 décembre 2015. [↩]
- Raymond Queneau, « Notre ami », dans Albert-Marie Schmidt, Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 11. [↩]
- Jacques Bens, Genèse de l’Oulipo : 1960-1963, édition revue, augmentée et présentée par Jacques Duchateau, Bordeaux, Le Castor astral, 2005, p. 33. [↩]
- Noël Arnaud, « Foreword – Prolegomena to a Fourth Oulipo Manifesto – or Not », Oulipo : a primer of potential literature, University of Nebraska Press, 1986, p. IX. dans la traduction de Camille Bloomfield, L’Oulipo : histoire et sociologie d’un groupe-monde, thèse soutenue à Paris VIII en 2011, p. 79. [↩]
- Albert-marie Schmidt, « Hommage à Raymond Queneau », Réforme, 2 février 1963, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 472-475. [↩]
- Albert-marie Schmidt, « Les petites fleurs de Raymond Queneau », Réforme, 9 octobre 1965, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 536-539. [↩]
- Noël Arnaud, « Foreword – Prolegomena to a Fourth Oulipo Manifesto – or Not », Oulipo : a primer of potential literature, University of Nebraska Press, 1986, p. IX. dans la traduction de Camille Bloomfield, L’Oulipo : histoire et sociologie d’un groupe-monde, thèse soutenue à Paris VIII en 2011, p. 79. [↩]
- Voir la carte d’Albert-Marie Schmidt datée du 15 août 1962 et conservée à la BnF. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 71 [↩]
- Préface de Jacques Roubaud à la réédition du livre d’Albert-Marie Schmidt, L’amour noir : poèmes baroques, Paris, 1982, p. IV. [↩]
- « Le trésor des fatras, poèmes surréalistes du treizième, du quatorzième et du quinzième siècles », Cahiers de la Pléiade XI, 1950-1951, pp. 199-206. [↩]
- Marcel Bénabou, « Oulipo 1966 : le tournant », Fabula-LhT, n° 11, « 1966, annus mirabilis », décembre 2013, URL : http://www.fabula.org/lht/11/benabou.html, page consultée le 29 décembre 2015. [↩]
- Roger Quillot, Mémoires, Paris, O. jacob, 1999, p. 276. [↩]
- Marie-Madeleine Davy, Traversée en solitaire, Paris, A. Michel, 2004, pp. 135-136 : « Je rencontrais aussi A.-M. Schmidt à des cocktails d’éditeurs, en particulier chez Gallimard ». [↩]
- « Sur la réserve », Réforme, 9 février 1957, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, p. 361. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 149. [↩]
- Jean Tardieu, Jacques Heurgon, Le ciel a eu le temps de changer : correspondance 1922-1944, Paris, Institut mémoires de l’édition contemporaine, 2004, p. 94. [↩]
- Maurice Nadeau, Grâces leur soient rendues, Paris, Grasset, 1990, p. 130. [↩]
- Robert Sabatier dans Marcel Bisiaux, Catherine Jajolet, 40 écrivains parlent de la mort, Paris, Horay, 1990, pp. 240-241. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 138. [↩]
- Albert-Marie Schmidt a sa notice dans le Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine : Pierre Bolle, « Albert-Marie Schmidt », Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 5, Les Protestants, Paris, Beauchesne, 1993, p. 449-450. [↩]
- Témoignage de Marc Boegner en préface d’Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 9. [↩]
- Georges Poulet, « Poésie du cercle et de la sphère », Cahiers de l’Association internationale des études françaises, année 1958, volume 10, n°1, p. 48. [↩]
- Albert Finet, Avant-propos à Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, p. 8. [↩]
- Dominique Fernandez, Ramon, Paris, Librairie générale française, 2010, p. 345. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « Les galopins de Hic et Nunc« , Réforme, 18 février 1956, p. 7 ; voir également la préface à Roland De Pury, Notre Père …, Paris, Les Bergers et les mages, 2000, p. 8. [↩]
- Arnaud Baubérot, « La Revue Hic et Nunc. Les Jeunes Turcs du protestantisme et l’esprit des années 30 », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français, tome 149/III, juillet–août–septembre 2003, p. 569-589. [↩]
- Bernard Reymond, Théologien ou prophète : les francophones et Karl Barth avant 1945, Lausanne, L’Âge d’homme, 1945, p. 70 ; Albert-Marie Schmidt écrit également un apologue et un poème dans le premier numéro de la revue. Le Pasteur Roland de Pury écrit dans une lettre écrite depuis Bonn le 19 décembre 1932 : « As-tu reçu Hic et Nunc (N°1) ? et qu’en dis-tu ? J’attends impatiemment que tu m’en parles. Pour moi je suis profondément ému que cela ait été possible. Il me semble que c’est inespérément bien, bien au-delà de ce que nous pouvions projeter, à cause de l’unité de ces 5 témoignages qui est comme l’Église visible. Je trouve surtout que c’est simplement édifiant, simplement chrétien. Je ne sais que préférer. Mais comment peut-on dire les choses plus humblement et simplement que Jézéquel. Le poème de Schmidt est à garder dans son cœur. Quant à Corbin son article est sans doute le plus intéressant et le plus fort. C’est inouï ainsi en 4 pages d’être parvenu à surmonter toute philosophie. Quant à « Top », il excelle dans son vocabulaire. Sa note sur « Morale » est excellente. Il semble que ce soit des choses que l’on aurait dû dire depuis longtemps, des choses toutes pensées mais non pas dites. Et ce petit apologue de Schmidt sur le mot « Correction » est vraiment impressionnant et vaut les meilleurs Léon Bloy [Exégèse des lieux communs]. Mais peut-être n’aimes-tu pas cela ? » : voir Roland de Pury, « Lettres d’Europe (1932-1933). Extraits choisis, présentés et annotés par Martin Rott», Études théologiques et religieuses 4/2007 (Tome 82) , p. 473-492. [↩]
- Pierre Bolle, « L’influence du barthisme dans le protestantisme français », dans Xavier de Montclos, Monique Luirard, François Delpech, Pierre Bolle (dir.), Églises et chrétiens dans la IIe guerre mondiale. 2, La France : actes du Colloque national tenu à Lyon du 27 au 30 janvier 1978, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1982, p. 64. [↩]
- De Rougemont, de Pury, Jezequel et Schmidt. [↩]
- Albert Finet, « Les débuts de « Réforme » : hebdomadaire protestant », dans Xavier de Montclos, Monique Luirard, François Delpech, Pierre Bolle (dir.), Églises et chrétiens dans la IIe guerre mondiale. 2, La France : actes du Colloque national tenu à Lyon du 27 au 30 janvier 1978, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1982, p. 512. [↩]
- Albert Finet, Réforme, 19 février 1966, p. 16. [↩]
- Albert Finet, « Les débuts de « Réforme » : hebdomadaire protestant », dans Xavier de Montclos, Monique Luirard, François Delpech, Pierre Bolle (dir.), Églises et chrétiens dans la IIe guerre mondiale. 2, La France : actes du Colloque national tenu à Lyon du 27 au 30 janvier 1978, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1982, p. 508. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 140. [↩]
- Voir par exemple F.G. Dreyfus : « il y a aussi dans Réforme, grâce à Albert-Marie Schmidt, une chronique littéraire de grande valeur » dans son article « La presse protestante » paru dans Forces religieuses et attitudes politiques dans la France contemporaine, Presses de Sciences Po, 1965, pp. 291-308. [↩]
- Voir à ce propos les anecdotes rapportées par Joël Schmidt dans son roman La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996. [↩]
- Par exemple en défendant La Chamade de Françoise Sagan : « Les femmes contre le nouveau roman », Réforme, 30 octobre 1965, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 540-544. [↩]
- Jacques Duchateau, postface à Jacques Bens, Genèse de l’Oulipo 1960-1963, 2e édition revue, augmentée et présentée par Jacques Duchateau, Bordeaux, Le Castor astral, 2005, p. 286. [↩]
- Robert Kanters écrit : « Albert-Marie Schmidt, si fin, si érudit, si rigoureux aussi, mais attentif, comme il arrive, à rester un bon protestant tout en montrant une assez grande largeur de vue pour faire oublier tout soupçon de puritanisme. » : Robert Kanters, Robert Kanters, À perte de vue souvenirs, Paris, Seuil, 1981, p. 193. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « Les deux premiers prix », Réforme, 24 novembre 1962, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 465-467. [↩]
- Albert Finet, Avant-propos à Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970. [↩]
- Voir les remarques faites par Roger-Martin du Gard au jeune homme, qui évoque un ton « haussé du col », un « style châtié avec application » : Lettre du 22 décembre 1932 à propos du St Evremond dans Cahiers Roger Martin du Gard. 2, Paris, Gallimard, 1991, pp. 70-71. [↩]
- « Hommage à Raymond Queneau », Réforme, 2 février 1963, repris dans Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 472-475. [↩]
- « Éloge du snobisme », Réforme, 2 juillet 1955, repris dans Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 303-307. [↩]
- L’éditeur Maurice Girodias rapporte que « le brocheur, indigné par nos retards de paiement, ne termina que quelques exemplaires » : Maurice Girodias, Une journée sur la terre. Tome II, Les jardins d’Éros, Paris, Éditions de la différence, 1990, p. 131. [↩]
- « Pensée protestante et génie français pendant les deux premiers siècles de la réforme » pp. 56-76 ; voir Hébert Roux, « Les relations entre Protestants et Catholiques à Bordeaux, 1943-1946 », Albert Finet, « Les débuts de « Réforme » : hebdomadaire protestant », dans Xavier de Montclos, Monique Luirard, François Delpech, Pierre Bolle (dir.), Églises et chrétiens dans la IIe guerre mondiale. 2, La France : actes du Colloque national tenu à Lyon du 27 au 30 janvier 1978, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1982, p. 520. [↩]
- Voir le document dactylographié à la BnF. [↩]
- Témoignage de Robert Kanters en préface d’Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 13. [↩]
- Témoignage de François Mauriac en préface d’Études sur le XVIe siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 6. [↩]
- Le Siècle traversé : souvenirs de neuf décennies, Paris, Albin Michel, 1998. [↩]
- Comme l’a remarqué Bernard Gros, « Maître Schmidt », RSH, avril-septembre 1966, fasc. 122-123, p. 149. [↩]
- Je reprends l’expression à Marguerite Soulié dans le compte rendu à l’ouvrage de Madeleine Lazard, Autour des « Hymnes » de Ronsard, paru dans le Bulletin de l’Association d’étude sur l’humanisme, la réforme et la renaissance, Année 1985, Volume 20 , Numéro 1 p. 56. [↩]
- « L’occultisme en France, des origines au début du XIXe siècle », La Table ronde d’août-septembre 1950 ; voir Pierre Lagrange, Claudie Voisenat, Renaissance d’un ésotérisme occidental (1945-1960) In : L’ésotérisme contemporain et ses lecteurs : Entre savoirs, croyances et fictions [en ligne]. Paris : Éditions de la Bibliothèque publique d’information, 2005 (généré le 26 décembre 2015). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/bibpompidou/658>. ISBN : 9782842461614. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « Histoires prodigieuses », Réforme, 10 octobre 1960, repris dans Albert-Marie Schmidt, Chroniques de « Réforme » : 1945-1966, Paris, Éditions Rencontre, 1970, pp. 428-431. [↩]
- Le fonds d’André Breton conserve l’ouvrage dédicacé au maître du surréalisme par l’auteur qui définie ainsi son petit livre : « Pour André Breton, qui reconnaîtra dans ce modeste opuscule quelques uns des thèmes de scabreuse mythologie gnostique qu’il a si souvent médités. Avec le souvenir fidèle d’Albert-Marie Schmidt » : http://www.andrebreton.fr/work/56600100277481. [↩]
- Pierre Julien, « La mandragore : Albert-Marie Schmidt, La mandragore ». In: Revue d’histoire de la pharmacie, 47ᵉ année, n°162, 1959. pp. 155-156. [↩]
- Fanny Lowtzky. [↩]
- Raymond Queneau, Journaux 1949-1965, op. cit. , p. 1088. [↩]
- Albert-Marie Schmidt, « Gratitude envers Albert Samain », dans Journées Albert Samain, Ville de Lille, 1958, p. 30. [↩]
- Yvon Belaval, « Albert-Marie Schmidt (1901-1966) », NRF, CLX, 1966, p. 710. [↩]
- Joël Schmidt, « J’ai retrouvé un maître », Papers on French Seventeenth Century Literature 36.70 (2009). [↩]
- Maurice Nadeau, Réforme, 19 février 1966, p. 15. [↩]
- Marc Boegner en préface des Études sur le XVI<sup>e</sup> siècle, Paris, Albin Michel, 1967, p. 9. [↩]
- Par exemple Bergard Gros dans Réforme du 19 février 1966, p. 14. [↩]
- François Mauriac, Le nouveau bloc-notes : 1965-1967, Paris, Flammarion, 1970, p. 170. [↩]
- Préface à l’ouvrage de Pierre Reboul, Errements littéraires et historiques, Presses universitaires de Lille, 1979, p. 10 ; voir le même article dans Pierre-Georges Castex, Horizons romantiques, J. Corti, 1983, p. 412. [↩]
- Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 184. [↩]
- Guy Dupré, Comme un adieu dans une langue oubliée, Paris, Grasset, 2001. [↩]
- On y trouve des témoignages de Pierre Burgelin, Bernard Gros, Raymond Queneau, Dadia Olivier, J.-J. Fouché, Maurice NadeauJacques Bauchère et surtout Albert Finet. [↩]
- François Mauriac, Le nouveau bloc-notes : 1965-1967, Paris, Flammarion, 1970, p. 292. [↩]
- Par exemple l’émission « Quelques objets et phénomènes insolites à l’époque de la Renaissance » diffusée la première fois le 27 octobre 1963 et rediffusée la nuit du 22 au 23 mai 2015 : http://www.franceculture.fr/emissions/la-nuit-revee-de/quelques-objets-et-phenomenes-insolites-lepoque-de-la-renaissance [↩]
- François Mauriac, Le nouveau bloc-notes : 1965-1967, Paris, Flammarion, 1970, p. 184. [↩]
- Victor Hugo, Tombeau de Théophile Gautier (1872). Le vers exact est : « J’y cours. Ne fermez pas la porte funéraire ». Voir Joël Schmidt, La métamorphose du père : roman, Monaco, Éditions du Rocher, 1996, p. 85. [↩]
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Christophe Hugot, « Il y a cinquante ans disparaissait Albert-Marie Schmidt », Insula [En ligne], ISSN 2427-8297, mis en ligne le 2 février 2016. URL : <https://insula.univ-lille.fr/2016/02/02/albert-marie-schmidt/>. Consulté le 10 December 2024.