Roman étymologique

À propos du roman de Carole Martinez, Le cœur cousu, paru en 2007, aux éditions Gallimard

Une femme, Soledad, raconte la vie de sa mère, Frasquita, une couturière magicienne ou une magicienne couturière, -tant il est difficile de dire ce qui prime en elle. Cette mère n’a jamais embrassé sa fille, condamnée, de ce fait, à une solitude dont la seule échappatoire est l’écriture. Fille et mère renouent finalement les fils, symboliquement, à travers la métaphore filée du « texte » qui tisse le roman.

Lire la suite →

« À l’ombre bleue du figuier »

Notre fameux calendrier révolutionnaire nous offre une fois de plus l’occasion de taquiner nos papilles et notre curiosité avec le jour de la figue, célébré le 28 octobre. Si ce fruit fait nos délices, nature ou sublimée par nos plus grands chefs, ce plaisir n’est pas nouveau… Retournons quelques instants « à l’ombre bleue du figuier » chantée par Jean Ferrat pour nous remémorer quelques étapes de cette histoire.

Lire la suite →

Méli-mélo d’automne

Le 22 octobre − ou plutôt le 1er Brumaire − est le jour de la pomme, dans le calendrier révolutionnaire français qui remplaça, entre 1792 et 1806, le calendrier grégorien. L’occasion pour nous de parler de ce fruit et de la saison d’automne dans l’Antiquité. Car l’Antiquité a une toute autre perception de la saison d’automne que nous. Étroitement associé à la fin des vacances, l’automne a perdu tout l’implicite du mot, et Verlaine, avec sa chanson, n’a fait qu’accentuer la mélancolie de la saison. Revenons donc aux sources !

Lire la suite →

Homerus dicitur caecus fuisse

Contrairement à l’idée répandue, Homère n’est pas aveugle dans toutes les traditions qui se rapportent à lui. Parfois, il le devient au cours de sa vie. Et là, toutes les explications se valent : il tombe malade, raconte la Vita herodotea, ou il est aveuglé par l’épiphanie d’Achille, dans la Vita Romana. Pourtant, c’est cette image du poète qui reste ancrée dans notre imaginaire. Des sculpteurs antiques, mais aussi des peintres, tels Ingres et son Homère déifié, exposé au Louvre, ont fixé cette représentation, qui, finalement, a été vidée de son sens. Pourquoi, donc, prétendre que ce poète dont nous ignorons même s’il a vécu était aveugle ?

Lire la suite →